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Rougeole : le Maroc face à la résurgence de la maladie

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Actuellement, le Maroc a enregistré 131 cas confirmés de rougeole en juin, soit 2.753 confirmés au niveau national en 2024. Ces chiffres témoignent de l’apparition de plusieurs foyers, notamment dans les régions Beni Mellal-Khénifra, Souss Massa et récemment Tanger Tétouan Al Hoceima . Cette situation montre une baisse de la couverture vaccinale des enfants et de la baisse du niveau de la surveillance épidémiologique de telles maladies, explique Dr Tayeb Hamdi.

Aujourd’hui, plus que jamais, le Maroc fait face à la réapparition de foyer épidémique de la rougeole. En effet, ce virus contagieux se propage par voie aérienne, entraînant ainsi divers symptômes, parfois des complications, si ce n’est la mort. Au niveau mondial, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle qu’avant l’existence d’un vaccin, la rougeole était à l’origine de 2,6 millions de décès par an. Aujourd’hui, malgré l’efficacité du vaccin, l’OMS estime que 107.500 enfants de moins de cinq ans sont morts de la rougeole en 2023.

Il faut près deux semaines pour savoir si on est malade 

Le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi, rappelle que la rougeole est une maladie extrêmement contagieuse. Un enfant malade peut contaminer à lui seul entre 16 et 20 autres personnes de son entourage, seulement par voie aérienne ou par contact direct des mains sur les surfaces souillées par le virus. En effet, la maladie doit faire objet d’une constante surveillance en raison de son potentiel épidémique et de la gravité de ses complications. 

Les premiers symptômes apparaissent généralement entre 7 et 14 jours, voire jusqu’à 21 jours dans certains cas. Au cours des premiers jours, on observe une fièvre élevée, une rhinite, une toux sèche et quinteuse, une conjonctivite ainsi que l’apparition de petites taches blanches bleuâtres propre à la maladie. Quelques jours plus tard, les tâches en question deviennent rouges, mais s’estompent démarrant ainsi la phase de guérison. Cependant, la rougeole peut entrainer certaines complications telles que la pneumonie, la laryngite, l’otite moyenne, l’encéphalite ou la méningite. Il faut noter que la rougeole peut également affaiblir le système immunitaire et rendre l’organisme plus vulnérable à d’autres infections.

Lire aussi: Les autorités craignent une épidémie de rougeole à Chefchaouen

Le Maroc n’est pas à 100% couvert contre la rougeole

Le Maroc connait ces derniers mois l’apparition de plusieurs foyers de cas de rougeole, notamment dans les régions Beni Mellal-Khénifra, Souss Massa et récemment Tanger Tétouan Al Hoceima. Cette situation montre une baisse de la couverture vaccinale des enfants et de la baisse du niveau de la surveillance épidémiologique de telles maladies, explique Tayeb Hamdi. Il ajoute, que d’après le ministère de la Santé, «aucune région au Maroc n’atteint actuellement les 95% de couverture nécessaire. Les taux dans certaines régions sont de loin très en dessous de ce chiffre».

En effet, le médecin-chercheur pointe du doigt la pandémie liée à la Covid-19 et l’hésitation vaccinale comme étant les principales raisons qui ont mené au retour de la rougeole dans les pays qui avaient réussi leur combat contre la rougeole.

D’ailleurs, l’OMS observe, depuis la pandémie, un recul de la surveillance et de la vaccination à travers le monde, ce qui a rendu des millions d’enfants vulnérables à des maladies évitables comme la rougeole. L’organisation précise qu’aucun pays n’est à l’abri de cette maladie. précisant qu’une faible couverture vaccinale favorise la circulation du virus.

Lire aussi: Tout comprendre sur le retour de la rougeole

L’impact social et économique des épidémies

Il est nécessaire de rappeler que toute épidémie entraine un impact significatif sur divers aspects de la vie. Il s’agit notamment de la surcharge dans les services de santé concernant soit la rougeole en soi ou les complications qu’elle entraine. À noter qu’une mauvaise gestion de ces services peut faire naitre un sentiment de méfiance chez la population.

Les coûts directement liés à la prise en charge, comme les consultations médicales, les hospitalisations, les examens de laboratoire ou les médicaments, peuvent peser lourd sur le portefeuille des patients. Sans oublier, les séquelles durables que peuvent entrainer les complications.

Bien sûr, la vaccination reste le moyen le plus efficace de prévenir la rougeole. Elle est recommandée chez les nourrissons à partir de l’âge de 12 mois, avec une deuxième dose entre 16 et 18 mois. Une méthode recommandée également pour les adultes nés après 1980 qui n’ont pas été vaccinés ou qui n’ont reçu qu’une seule dose. D’autre part, l’OMS recommande la vitamine A pour réduire la gravité de la rougeole, en particulier chez les enfants souffrant de malnutrition. 

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