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L’origine des Gnawas est à chercher du côté de la Guinée. En effet, le terme «Gnawa» signifie, selon certains, les habitants de la Guinée, car ils trouvent, plus au moins, une facilité linguistique pour faire associer les deux mots. Mais il ne faut pas oublier de signaler qu’il y a d’autres thèses au sujet de ce nom.
Ignaoun (pluriel du terme amazigh ou berbère agnaw) sont, les populations noires venues de loin pour s’installer dans les régions du Sud-est marocain. Celles-ci parlent un langage que les habitants de ces régions ne comprennent pas. Là où les populations qui se sont déplacées de certaines régions du grand pays de Tamazgha.
L’origine des Gnawas remonte à l’ancien Soudan ou aux pays d’Afrique subsaharienne : le Mali, le Sénégal, le Niger, la Mauritanie et la Guinée. Ils se sont dirigés en Tunisie pour donner les « Stambalis », et en Algérie, où nous avons des Gnawas algériens comme au Maroc. Et jusqu’à une époque récente, les Marocains allaient en Algérie pour présenter leur rituel.
Chez les Gnawis, le sacrifice occupe une place très importante. Selon Mbark El Haouzi, le but des sacrifices qui sont offerts soit aux «saints», soit à l’âme d’un parent ou encore à celle d’une personne proche, est de s’approcher des morts. Ce sont d’ailleurs, les visiteurs qui amènent la plupart de ces bêtes. C’est un signe d’alliance avec l’invisible, les forces cachées. «Nous parlons d’alliance au fait qu’il y a partage des bêtes : les humains mangent la viande au cours des repas et les puissances cachées boivent, pour leur part, le sang qui coule au moment de chaque sacrifice », explique Mbark El Haouzi.
La transe permet aux ancêtres de revenir
Durant ces moments, les Gnawis essaient de revivre le temps mythique par les différents sacrifices et les multiples offrandes adressées aux «saints», celui dont leurs premiers ancêtres, déportés de leur pays d’origine, auraient le souvenir et la nostalgie. Ces sacrifices sont un moyen qui leur permet d’acquérir le pouvoir symbolique que manifeste la baraka des «saints».
Lors de ces cérémonies, chaque danseur porte la couleur de «son esprit». Il faut noter que chez les Gnawas, les esprits se distinguent par la couleur de leurs vêtements, le diable de la guérison. Misogi est le maître noir qui habite le monde souterrain, les forêts et les cieux, tandis que la magicienne Lalla Mabrouka porte, toujours, la couleur blanche, souligne Mbark El Haouzi
Tout cela permet le passage de l’état de veille à l’état de transe qui donne aux «dieux africains» la possibilité de descendre en terre d’exil et à la collectivité des esclaves. Selon la tradition, la transe est un moyen de permettre à ces derniers de revenir en ce bas monde, à travers les cérémonies.
Le chef des Gnawis du Toudgha soutient que la transe est une conduite rituelle du corps extrêmement complexe. Sa détermination est différente en fonction des cultures, mais aussi des régions. Elle renferme dans les gestes, les formes expressives, les attitudes, une stratification de modèles qui ont été élaborés à des moments divers.
Pour lui, la transe est une étape qui permet à certaines personnes de se purifier. En effet, le fait d’arriver à exprimer sa souffrance et son angoisse d’une façon théâtrale aiderait le malade à se libérer, presque, d’une très forte charge émotionnelle qui le menace et pèse sur ses épaules. Elle est le transport magique de l’âme de l’esclave vers la terre des ancêtres, l’abolition de la conscience actuelle. La perte de conscience est aussi l’oubli de la souffrance… pour un certain temps!
Quelles similitudes entre Gnawis et Lébous du Sénégal ?
Dans d’autres contrées du continent, ces pratiques ancestrales ont de nombreuses similitudes même si les noms diffèrent. Comme au Sénégal, dans la communauté des Lébous (Ndlr : les pêcheurs), ces mêmes rites sont organisés chaque année dans la capitale. Appelée ndeup en langue locale, cette pratique est mystique et revêt, chez les Lébous, d’une grande importance. Le ndeup, considéré comme une introspection du Moi intérieur de l’individu, permet à ce dernier de maintenir son équilibre mental au sein de la société. Une communauté a bien des égards difficiles à comprendre en partie à cause de sa façon de vivre, de parler mais aussi, de par ses rites mystiques. Même si le modernisme a bouleversé les us et coutumes de plusieurs communautés, les Lébous quant à eux, s’attachent à leurs cultes et croyances.
D’aucuns pensent que les rites Lébous sont indispensables pour la stabilité du Sénégal et que ces derniers jouent un rôle crucial dans la paix sociale du pays.
Le ndeup est une pratique qui consiste à purifier l’âme et l’esprit de l’individu, pour le protéger des djinns (esprits) malveillants. Une cérémonie non pas folklorique, mais qui répond à un besoin de protection et qui a pour base le mysticisme. Tout dans cette cérémonie revêt une signification : les danses, le mil, les battements de tambour, les litanies prononcées. Très peu de personnes détiennent les secrets de cette cérémonie, qui se transmet de génération en génération. Cette transmission se fera continuellement en vue de garder jalousement les secrets de ce rite lébou. Il n’est pas rare de voir des personnes tomber en transe lors de ces cérémonies. Le ndeup permet d’extérioriser tout le mal qui se trouve en l’individu et pour apporter des remèdes à son mal très souvent lié mystique.
Le ndeup est reconnu comme étant une thérapie de groupe, car plusieurs personnes qui souffraient de troubles mentales ou qui étaient dépressives, auraient recouvré la santé après avoir assisté à ces séances de ndeup.
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