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Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé d’élever le taux directeur (TR), le passant de 1,5% à 2%. Cette décision a été prise lors de la troisième session annuelle du conseil de BAM, tenue ce 27 septembre, alors que la tendance inflationniste s’avère plus appuyée que prévu, principale préoccupation de la banque centrale.
Pendant cette réunion, le Conseil a analysé l’évolution de la conjoncture internationale. Il a ainsi relevé, dans un communiqué, «qu’elle reste marquée profondément par les séquelles de la pandémie et les implications de la guerre en Ukraine, à travers notamment la persistance du renchérissement des produits énergétiques et alimentaires, ainsi que des perturbations des chaines d’approvisionnement».
Ainsi, selon les projections de BAM,«la croissance économique marquerait un net ralentissement cette année à 0,8%, résultat d’un recul de 14,7% de la valeur ajoutée agricole et d’une décélération à 3,4% du rythme des activités non agricoles».
Lire aussi : Conseil de BAM : faut-il s’attendre à une hausse du taux directeur ?
Le Maroc fait face à une forte inflation
Le Maroc n’est pas épargné par les répercussions de la crise économique internationale. Le Conseil de BAM a précisé qu’à l’échelle nationale, «l’économie continue de pâtir de cet environnement externe défavorable et des répercussions d’une sécheresse particulièrement sévère, avec une nette décélération de la croissance et une forte accélération de l’inflation».
Les prix continuent d’augmenter à une vitesse vertigineuse, que ce soit pour les produits alimentaires ou non alimentaires. Pour rappel, l’Indice des prix à la consommation (IPC) au Maroc a connu une hausse de 0,3% en août par rapport à juillet 2022. Cette variation est le résultat de la hausse de 1,5% de l’indice des produits alimentaires et de la baisse de 0,5% de l’indice des produits non alimentaires.
Les crises internationales précitées ont accéléré l’inflation mondiale. Selon BAM, cette hausse «amène les banques centrales à renforcer le resserrement rapide et largement synchronisé de leurs politiques monétaires, induisant un ralentissement sensible de l’économie mondiale après le rebond qu’elle a connu en 2021».
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Prévisions de 2023
D’après BAM, en 2023, la croissance économique du royaume reprendrait des couleurs à 3,6%. Cette progression serait liée à la hausse prévue de 11,9% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne de 75 millions de quintaux.
La banque centrale mise également sur une «accélération de l’inflation à 6,3% sur l’ensemble de l’année en cours, contre 1,4% en 2021, avant de revenir à 2,4% en 2023».
Contacté par la rédaction de LeBrief, Omar Bakkou, économiste et spécialiste en politique de change, nous explique que «la décision de la banque centrale impliquant l’augmentation du taux directeur va négativement impacter la trésorerie des entreprises et les budgets des ménages». Il conclut : «l’augmentation de ce taux aura un impact très négatif sur l’activité économique au Maroc».
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