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Il va sans dire que le Maroc a démontré sa résilience d’un point de vue économique pendant l’exercice 2023 face à des facteurs endogènes et exogènes très pénalisants. L’année écoulée a été marquée par une campagne agricole très moyenne à cause de la sécheresse qui se poursuit pour la 6ᵉ année consécutive. L’économie nationale a été tirée par un essor remarquable de l’industrie automobile au Maroc et par les performances exceptionnelles du secteur touristique. Ceci étant, l’inflation a plombé le pouvoir d’achat et le moral des ménages.
L’automobile met le turbo
D’après les indicateurs récents des échanges extérieurs divulgués par l’Office des changes, les ventes dans la filière automobile ont grimpé de manière spectaculaire, atteignant 116,38 milliards de DH (MMDH) fin octobre 2023, soit une augmentation de 30,5%. Cette croissance est principalement attribuée à l’essor des ventes dans les segments de la construction (+10,873 MMDH), du câblage (+9,641 MMDH) et de l’intérieur des véhicules et sièges (+1,915 MMDH).
Les projections de Bank Al-Maghrib (BAM) anticipent également une hausse des exportations de 5,8% en 2024, portées essentiellement par la vigueur continue du secteur automobile avec des ventes estimées à 155 MMDH. En parallèle, une reprise prévue des exportations de phosphate et dérivés devrait atteindre 84,6 MMDH.
Les performances remarquables du secteur attestent des efforts concertés des intervenants. Ces efforts visent à renforcer la compétitivité et l’attrait de l’industrie automobile nationale. Ils passent notamment par des investissements dans les infrastructures, la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, favorisant ainsi l’implantation d’entreprises, la création d’emplois et l’essor des exportations.
S’ajoute à cela la présentation du modèle de voiture du premier constructeur marocain ainsi que du prototype d’un véhicule à hydrogène développé localement. Ces initiatives novatrices renforceront la promotion du label «Made In Morocco» et consolideront la position du Royaume en tant que plateforme compétitive dans la production automobile.
La présentation de la voiture de «Neo Motors», une entreprise détenue par des investisseurs marocains, ainsi que du prototype de véhicule à hydrogène de la société NamX, appelé HUV (Hydrogen Utility Vehicle), met en lumière la volonté de soutenir et de promouvoir les initiatives entrepreneuriales nationales ainsi que les capacités créatives, en particulier celles de la jeunesse marocaine.
Ces initiatives industrielles s’alignent sur les directives royales visant à orienter le secteur privé vers des investissements productifs, notamment dans les domaines de pointe, et à encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’entreprises au sein du Royaume.
Malgré les défis persistants, le Maroc démontre une remarquable capacité à s’adapter aux évolutions rapides du marché de l’industrie automobile.
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Le trafic aérien propulsé par le tourisme
L’année 2023 a marqué une reprise notable du trafic aérien, propulsée par des initiatives visant à raviver le secteur touristique et à positionner le Maroc comme une destination incontournable. Les derniers chiffres de l’Office national des aéroports (ONDA) confirment cette tendance, avec l’accueil de 24.737.734 passagers dans les aéroports marocains au cours des onze premiers mois de l’année en cours. Cela représente une croissance de 7% par rapport à la même période en 2019 et de 34% par rapport à 2022. Les prévisions pour 2023 tablent sur un trafic de 27 millions de passagers, en hausse de 29% par rapport à 2022 et de 8% par rapport à 2019, générant un chiffre d’affaires de 4,6 milliards de DH, soit une augmentation de 20% par rapport à 2022.
L’Office national marocain du tourisme (ONMT) a impulsé l’ouverture de 35 nouvelles lignes avec 10 compagnies aériennes pour la saison estivale 2023. Cela inclut huit destinations marocaines telles qu’Agadir, Essaouira, Fès, Marrakech, Nador, Ouarzazate, Rabat, et Tanger, avec des liaisons vers 9 marchés émetteurs tels que l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. Des efforts notables ont été faits avec quatre nouvelles lignes pour Agadir, 4 pour Fès, 7 pour Marrakech, 2 pour Nador, 2 pour Ouarzazate, et 3 pour Rabat.
Avec cette reprise prometteuse, la Royal Air Maroc (RAM) vise à devenir un «connecteur global» sur les cinq continents d’ici 2037. Un contrat-programme 2023–2037 a été signé en juillet entre le gouvernement et la RAM pour renforcer le rôle du transport aérien dans le développement économique et social, avec l’objectif d’accueillir 65 millions de voyageurs d’ici 2037. Dans cette perspective, la RAM prévoit de quadrupler sa flotte, passant de 50 à 200 appareils d’ici les 15 prochaines années, en plus du développement de nouvelles liaisons internationales alignées sur la stratégie touristique 2023-2026. Avec l’ambition d’attirer 17,5 millions de touristes d’ici 2026, le secteur aérien devrait maintenir sa progression en 2024, avec une augmentation attendue d’environ 6%.
L’année 2023 a été fructueuse pour le secteur touristique au Maroc, dévoilant une vitalité renouvelée, laissant entrevoir des horizons prometteurs pour l’avenir. Malgré le séisme tragique d’Al Haouz, le secteur touristique a su rebondir, surmontant avec succès divers défis pour maintenir une croissance constante. Les résultats sont éloquents : une augmentation spectaculaire des arrivées touristiques à 13,2 millions de visiteurs en seulement onze mois, surpassant le record absolu de 12,9 millions de touristes pour toute l’année 2019. Le ministère du Tourisme attribue cette performance à l’efficacité des campagnes promotionnelles et des initiatives aériennes mises en place par le Maroc, renforçant ainsi son attrait en tant que destination touristique de choix.
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L’agriculture à la peine, l’inflation en baisse, mais toujours pas jugulée
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts avait annoncé une production exceptionnelle résultant d’une superficie cultivée en céréales principales s’étendant sur 3,67 millions d’hectares. Comparée à la saison précédente, cette superficie représentait une augmentation de 2,8%, passant de 3,57 millions d’hectares en 2021-2022 à cette année. Mais ce bilan de la campagne agricole 2022-2023 révèle un rendement moyen national d’à peine 15 quintaux par hectare (Qx/Ha), impacté par les faibles précipitations. En détail, la production par type de céréales se décompose en 29,8 millions de quintaux (Mqx) de Blé tendre, 11,8 Mqx de blé dur et 13,5 Mqx d’orge.
Par ailleurs, d’après les données du Haut-Commissariat au plan (HCP), l’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une augmentation de 3,6% en novembre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente. Cette progression marque un ralentissement de l’inflation pour le deuxième mois consécutif, suite à une baisse déjà observée en octobre, où elle atteignait 4,3%. Cette augmentation est principalement due à la hausse de l’indice des produits alimentaires, enregistrant une progression de 7,6%, et de celui des produits non alimentaires, connaissant une croissance de 0,7%, comme l’a précisé le HCP dans son rapport sur l’IPC de novembre dernier. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 2,4% pour le secteur du «Transport» à une hausse de 4,8% pour celui des «Restaurants et hôtels», souligne la même source. Partant, le Conseil de BAM a jugé que le niveau actuel de 3% du taux directeur favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. Qui vivra verra…
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