Image d’illustration. © DR
Sans doute le tremblement de terre d’Al Haouz, survenu le 8 septembre dernier, aura contraint la scène culturelle et artistique marocaine à se faire petite. Plusieurs festivals ont été reportés : du festival du film de Tanger au L’Boulevard, car avec près de 3.000 morts, le cœur n’y était pas.
Pourtant, cette même scène s’est mobilisée en soutien aux victimes du séisme : l’acteur et humoriste franco-marocain, Gad Elmaleh, a organisé une soirée humoristique spéciale, «Show Solidarité Maroc», au prestigieux Dôme de Paris ou encore la Fondation nationale des musées a organisé une vente aux enchères caritative intitulée «Unis pour le Maroc» au Musée d’art moderne et contemporain de Rabat.
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Le temps du deuil, le Royaume a pris le temps de panser ses plaies avant qu’intellectuels, artistes et amateurs de culture et d’art ne reprennent du service. Le département de Mehdi Bensaïd a d’ailleurs lancé une plateforme culturelle dans le but de promouvoir le patrimoine national, les livres et les festivals culturels.
Le patrimoine immatériel célébré à l’UNESCO
Le séisme d’Al Haouz a non seulement engendré des dégâts matériels et humains, mais a aussi porté un coup dur à l’héritage culturel de la ville de Marrakech. Plusieurs sites patrimoniaux, témoins de l’histoire millénaire de la région, dont certains sont classés au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), notamment la célèbre mosquée de Tinmel, ont été endommagés ou détruits. Ces monuments, symboles de l’identité et de la richesse culturelle du pays, ont subi des fissures, des effondrements partiels ou totaux, rendant la restauration complexe et coûteuse.
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Autre fait qui a contribué au rayonnement culturel du Maroc à travers le monde durant l’année 2023, est la consolidation du rang avancé qu’occupe le Royaume en termes d’éléments culturels inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Organisation mondiale islamique pour l’éducation, la science et la culture (ICESCO), avec 8 nouveaux éléments, et sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, avec l’élément du «Melhoun».
À la faveur de ces deux accomplissements, considérés comme une consécration des efforts de préservation du patrimoine culturel marocain sous la conduite du Souverain, le Maroc a conservé la première place sur la liste de l’ICESCO dans le monde islamique, ainsi qu’une position de leader en termes d’inscriptions culturelles internationales au niveau du continent africain. «Le Maroc dispose en effet d’une solide expertise dans la protection et la réhabilitation du patrimoine. Il a d’ailleurs signé l’an passé un accord avec l’UNESCO pour faire bénéficier les pays africains de ses compétences, tout comme dans les politiques éducatives», a souligné l’Organisation onusienne.
Depuis sa nomination à la tête du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid s’active pour protéger le patrimoine immatériel du Royaume. C’est que les tentatives d’appropriation se sont multipliées ces dernières années avec notamment celles concernant le zellige et le caftan.
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Par ailleurs, l’événement phare de l’année 2023 demeure l’instauration du Nouvel An amazigh, jour férié national officiel payé, sur décision royale, à l’instar du 1er Moharram de l’année de l’Hégire et du Jour de l’an du calendrier grégorien. «Cette initiative royale vient consacrer la Haute sollicitude dont Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve, ne cesse d’entourer l’Amazighe en tant que composante essentielle de l’identité marocaine authentique, riche par la pluralité de ses affluents et patrimoine commun à tous les Marocains sans exception».
Saluée par tous, cette décision royale illustre bien la volonté du Souverain de consacrer et de préserver la diversité culturelle nationale et l’identité marocaine, dont l’amazighe représente l’une des composantes majeures, et dont la promotion fait figure d’un prélude au développement global.
Sur le plan continental, l’année 2023 a vu la tombée de rideau sur la manifestation «Rabat, capitale africaine de la culture», après une année riche en événements culturels dans les domaines de la littérature, de la poésie, des arts plastiques, de la musique, du théâtre, du cinéma, de l’art urbain, de la danse, des arts numériques, des défilés de mode et de la photographie, de manière à transformer la capitale des lumières en une vitrine culturelle qui reflète la richesse et la diversité de la culture africaine dans le monde.
En plus de cette manifestation de renommée mondiale, l’événement «Rabat, capitale de la culture dans le monde islamique», initié par l’ICESCO et placé sous le Haut Patronage du roi Mohammed VI, a contribué grandement à l’animation de la scène culturelle R’batie en 2023 faisant de la capitale du Royaume «un centre de rayonnement culturel international, et une destination culturelle et touristique, qui attire un grand nombre de personnes de l’intérieur et de l’extérieur du Royaume».
Direction Hollywood
L’année 2023 aura marqué le cinéma marocain. Le film «The mother of all lies», réalisé par Asmae El Moudir, a été désigné pour représenter le Maroc aux Oscars 2024 dans la catégorie «Meilleur film international». Le long métrage a d’ailleurs remporté le prix de la mise en scène de la section «Un Certain Regard» au Festival de Cannes cette année.
Et il n’était pas le seul. «Les Meutes», premier long-métrage du réalisateur marocain, Kamal Lazraq, a, lui, remporté le prix du jury du Festival de Cannes et le court-métrage de la jeune lauréate de l’ESAV Marrakech, Zineb Wakrim, a remporté le 3ᵉ prix de la compétition CINEF pour son court métrage poétique «Ayyur» (lune en langue amazighe).
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Le film «Le Bleu du Caftan» de Maryam Touzani, qui a, pour sa part, remporté près de 45 récompenses, dont notamment le Prix FIPRESCI de la critique internationale au Festival de Cannes, continue de faire parler de lui et bat un record à l’international. Distribué dans une trentaine de territoires et projeté dans plus de 1.300 salles hors du Maroc, il a réalisé d’impressionnants chiffres au box-office mondial.
Pour Bensaïd, l’industrie cinématographique nationale est importante. En juillet dernier, le Conseil d’administration du Centre cinématographique marocain (CCM) a approuvé la création d’une commission mixte composée de représentants du ministère et de professionnels du secteur cinématographique. Cette commission aura pour tâche d’identifier les défis auxquels est confronté ce secteur, en vue de renforcer l’industrie culturelle au Maroc et de faciliter les investissements dans ce domaine.
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