Vous n’êtes pas seul si 2023 vous a épuisé. Cette année a été éprouvante sur la scène mondiale, alors que les forces du désarroi se sont renforcées. Si la Covid-19 est bien derrière nous, l’économie du monde peine encore à s’en relever. Les guerres en cours se sont poursuivies tandis que de nouvelles ont éclaté. La concurrence géopolitique s’est intensifiée, au point qu’une rencontre entre chefs d’État rivaux a fait la une des journaux, même si leurs discussions n’ont donné que peu de progrès tangibles. Et le changement climatique menace de plus en plus. Dans l’ensemble, les bonnes nouvelles se font rares. Alors que nous revenons sur les événements tumultueux qui ont marqué l’année 2023, il est tout aussi important de réfléchir sur ce que l’année prochaine pourrait nous réserver.

La démocratie mondiale en récession

Les optimistes prédisaient une quatrième vague d’expansion démocratique mondiale. Cette prédiction s’est avérée un échec en 2023. IDEA International, l’institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, faisait, en novembre 2023, état de la sixième année de suite où davantage de démocraties sont en déclin plutôt qu’en progrès. Freedom House, une ONG américaine, a, elle, commencé l’année en annonçant que 2022 marquait la dix-septième année consécutive de déclin de la liberté et de la démocratie dans le monde.

Rétrospective 2023 : ce monde qui inquiète

Les pays dont le score global en matière de Liberté dans le monde a diminué sont plus nombreux que ceux qui ont enregistré des gains chaque année pour les pays dont le score global en matière de Liberté dans le monde a diminué sont plus nombreux que ceux qui ont enregistré des gains ces 17 dernières années. © Freedom House

Il s’agit de la plus longue baisse consécutive observée par l’institut depuis qu’il a commencé à collecter des données, en 1975. «C’est la sixième année où nous notons un recul des démocraties. C’est la période la plus longue jamais enregistrée», observait Seema Shah, principal auteur du rapport d’International Idea. Près de la moitié des pays examinés (85 sur 173) ont enregistré, en 2022, la baisse d’au moins un des 17 facteurs clés de performance démocratique au cours des cinq dernières années. Parmi ceux-ci, nommons la liberté d’expression, l’intégrité médiatique, les libertés civiles, la représentativité, l’impartialité, la capacité de vérifier le travail des gouvernements, l’accès à la justice, l’indépendance des tribunaux, l’absence de corruption, etc.

Comme pour le prouver, l’épidémie de coup d’État en Afrique s’est poursuivie et les partis d’extrême droite ont obtenu de bons résultats dans toute l’Europe, ravivant les souvenirs de l’effondrement des démocraties européennes il y a un siècle. «Nous constatons également un recul dans les démocraties historiquement performantes d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie», souligne Michael Runey, coauteur du rapport.

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Globalement, les seuls pays qui ont fait le plus de progrès en 2022 étaient l’Éthiopie, l’Arménie, la Moldavie, la Malaisie et les Maldives.

L’État du monde à fin novembre 2023

A un mois de la fin d’année, le constat est accablant. Car si la démocratie est au mieux stagnante, elle est toujours en difficulté, et connaît un déclin dans de nombreux endroits. Selon l’IDEA, ce déclin doit être mis en parallèle avec la crise du coût de la vie engendrée par les répercussions économiques qui ont découlé de la pandémie, le changement climatique et l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, qui ont posé d’énormes défis à de nombreux dirigeants. S’ajoute à cela, l’évènement phare de l’année 2023 : la guerre au Proche-Orient.

Rétrospective 2023 : ce monde qui inquiète

Événements positifs et négatifs en novembre 2023. © International IDEA, The Global State of Democracy Indices

Les bons élèves

Allemagne. Le chancelier Olaf Scholz et les gouverneurs des États sont parvenus à un accord pour faire face à l’afflux croissant de migrants, en mettant en œuvre des mesures telles que l’accélération des procédures d’asile, la facilitation des expulsions, la limitation des prestations accordées aux demandeurs d’asile et l’augmentation de l’aide financière aux États et aux communautés locales touchés. Les autorités ont déclaré que le but de ces mesures est de réduire la migration irrégulière. Au milieu de la crise actuelle des réfugiés, l’Allemagne a accueilli plus d’un million d’Ukrainiens, ce qui a entraîné des changements dans le système de financement des demandeurs d’asile. Si le processus est toujours en cours, il représente néanmoins un évènement majeur qui pourrait menacer le statu quo.

Soudan du Sud. Le 3 novembre, le président Salva Kiir a publié une série de décrets reconstituant trois institutions démocratiques essentielles à la mise en œuvre de l’accord de paix de 2018 au Soudan du Sud, y compris les élections de 2024 qui devraient mettre fin à la transition longtemps retardée vers la démocratie. Depuis le déclenchement de la guerre civile au Soudan du Sud en 2013, la Commission électorale nationale, le Conseil des partis politiques (chargé de réglementer les partis politiques) et la Commission nationale de révision constitutionnelle (chargée de rédiger une constitution permanente) ont en grande partie disparu. Même si cette évolution a été saluée par l’ONU et les autres garants de l’accord de paix, les institutions reconstituées sont confrontées à des défis importants dans l’exécution de leur mandat, notamment un manque de ressources, un manque de volonté politique et de confiance entre les parties à l’accord, et un délai de mise en œuvre que de nombreux commentateurs considèrent comme irréalisable. Pour les analystes, avec la reconstitution des principales institutions démocratiques, c’est un progrès vers les élections de 2024.

Les mauvais élèves

France. Le gouvernement a enregistré une hausse des violences antisémites en France liées au conflit Israël-Hamas. Le ministère de l’Intérieur a signalé 1.247 incidents antisémites au cours du premier mois qui a suivi le déclenchement de la guerre, le 7 octobre (presque trois fois plus que sur l’ensemble de l’année 2022). La France abrite la plus grande population juive d’Europe, totalisant près de 500.000 personnes, bien que la population juive française ait été décimée sous le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. En réponse, les manifestations contre l’antisémitisme ont mobilisé environ 182.000 personnes lors de plus de 70 événements à travers la France.

Cameroun. Après plusieurs mois au cours desquels le niveau de violence dans le conflit de longue date entre les séparatistes anglophones et le gouvernement central du Cameroun a diminué, la violence a considérablement augmenté en novembre. Lors d’un événement particulièrement marquant survenu le 6 novembre, des hommes armés identifiés dans la presse comme des séparatistes anglophones ont tué au moins 20 personnes dans le village d’Egbekaw, dans le sud-ouest du Cameroun. L’attaque a eu lieu à l’occasion du 41e anniversaire du début du mandat du président Paul Biya.

Et en 2024, les élections, qui rassembleront le plus grand nombre d’électeurs dans l’Histoire mondiale, mettront en lumière l’état de la démocratie. Plus de 70 élections se tiendront l’année prochaine dans des pays qui abritent environ 4,2 milliards d’habitants, soit pour la première fois plus de la moitié de la population mondiale.

Selon le rapport de l’IDEA, la détérioration est «exacerbée par l’érosion des contre-pouvoirs formels (élections, parlements ou tribunaux) qui peinent à faire respecter la loi». La liberté d’expression comme la liberté de la presse ont décliné partout : «C’est préoccupant parce que c’est un support essentiel aux institutions démocratiques», observe la responsable d’International IDEA.

Les sondages d’opinion mondiaux montrent que cette période a coïncidé avec une baisse de la confiance du public dans la valeur de la démocratie elle-même. C’est extrêmement inquiétant pour ceux qui se soucient du sort de la démocratie, mais malheureusement pas surprenant.
–Kevin Casas-Zamora, secrétaire-général de l’IDEA

La liberté d’informer assassinée

En 2022 déjà, la liberté du journalisme indépendant s’est effondrée. Le nombre de pays et territoires ayant un score de 0 sur 4 pour l’indicateur de la liberté des médias est passé de 14 à 33 au cours des 17 années de déclin démocratique mondial. Les journalistes sont confrontés aux attaques persistantes des autocrates et de leurs partisans, tout en bénéficiant d’une protection inadéquate contre l’intimidation et la violence, même dans certaines démocraties.

De la 21ème édition du Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires, publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai, il ressort que la situation est «très grave» dans 31 pays, «difficile» dans 42 et «problématique» dans 55, alors qu’elle est «bonne» ou «plutôt bonne» dans 52 pays.

Rétrospective 2023 : ce monde qui inquiète

La liberté de la presse dans cinq régions du monde en 2023. © Reporter Sans Frontères (RSF)

La Norvège conserve pour la septième année consécutive sa première place, le Brésil (92ᵉ) remonte de 18 places et la Malaisie (73ᵉ) progresse de 40 places. Les États-Unis (45ᵉ), eux, perdent trois places, la Turquie (165ᵉ) régresse de 16 places, et en Iran (177ᵉ), la répression intense du mouvement social provoqué par la mort de la jeune Mahsa Amini a fait chuter les scores des indicateurs «contexte social» et «cadre légal» du Classement. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10.

Le Classement mondial prouve l’existence d’une très grande volatilité des situations, avec des hausses et des baisses importantes, des changements inédits, par exemple la hausse de 18 places du Brésil et la chute de 31 places du Sénégal. Cette instabilité est l’effet d’une agressivité accrue du pouvoir dans de nombreux pays et d’une animosité croissante envers les journalistes sur les réseaux sociaux et dans le monde physique. La volatilité est aussi le produit de la croissance de l’industrie du simulacre, qui façonne et distribue la désinformation, et donne des outils pour la fabriquer.
–Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporte Sans Frontières (RSF)

Mais depuis l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre dernier et la riposte israélienne qui s’ensuivit, la presse paie un lourd tribut. Non seulement les médias sont interdits d’accès dans la bande côtière, mais ceux qui sont à Gaza sont parfois pris pour cibles dans les raids israéliens. Cette guerre est, en effet, la plus meurtrière de l’histoire récente pour les journalistes. En deux mois, la guerre aura tué 68 professionnels des médias, pour la plupart Palestiniens, selon le Comité pour la protection des journalistes et la Fédération internationale des journalistes. Les témoins présents sur place parlent eux de près de 100 journalistes morts.

Rétrospective 2023 : ce monde qui inquiète

Un participant à une manifestation propalestinienne à Paris dimanche 17 décembre, brandit la photo du correspondant d’Al Jazeera à Gaza, Wael Dahdouh, au funérailles de son enfant, le 26 octobre 2023. © Louise Brosolo / France 24

Selon Human Rights Watch, certaines attaques sont délibérées. C’est le cas, selon l’ONG, de la frappe israélienne du 13 octobre qui a coûté la vie à un reporter de l’agence de presse Reuters et blessé six autres dans le sud du Liban. RSF, de son côté, déposera au début du mois de novembre une plainte auprès de la CPI pour crimes de guerre commis contre des journalistes palestiniens à Gaza et en Israël. L’organisation y détaille les cas de neuf journalistes tués et deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions, mentionnant également la destruction intentionnelle, totale ou partielle, des locaux de plus de 50 médias à Gaza.

Les objectifs de guerre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, semblent irréalisables en 2024. Même si un cessez-le-feu à long terme devait être conclu prochainement, les questions fondamentales entourant Gaza, notamment la sécurité et la gouvernance, restent en suspens et domineront les discussions régionales. Le territoire palestinien est condamné à encore plus de dévastation et à une occupation israélienne illimitée.

Rétrospective 2023 : ce monde qui inquiète

Un enfant palestinien pleure à côté de sa mère après avoir été transporté d’urgence à l’hôpital Nasser, à la suite d’une frappe israélienne, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 novembre 2023. © Mohammed Salem / Reuters

La liberté d’expression, un jeu risqué en 2023

Avec la guerre qui a éclaté au Proche-Orient, une vague mondiale d’attaques, de représailles, de criminalisation et de sanctions à l’encontre de ceux qui expriment publiquement leur solidarité avec les victimes du conflit, sévit. Les experts ont souligné que les artistes, les universitaires, les journalistes, les activistes et les sportifs ont été confrontés à des conséquences et des représailles particulièrement sévères de la part des États et des acteurs privés en raison de leur rôle éminent et de leur visibilité.

«Les appels pour la fin des violences et des attaques à Gaza, pour un cessez-le-feu humanitaire ou pour la critique des politiques et des actions du gouvernement israélien ont été, dans de trop nombreux contextes, assimilés à tort à un soutien au terrorisme ou à l’antisémitisme. Cela étouffe la liberté d’expression, y compris l’expression artistique, et crée une peur de participer à la vie publique», ont déclaré les experts.

https://unric.org/fr/israel-palestine-la-liberte-dexpression-doit-etre-respectee/

«Dans d’autres contextes, nous constatons également une augmentation des discours antisémites et de l’intolérance à l’égard de ceux qui soutiennent ou sont perçus comme soutenant Israël, ou qui expriment une simple sympathie pour les souffrances des Israéliens à la suite de l’attaque du 7 octobre». Cela laisse peu de place aux opinions modérées.

Les observateurs ont noté, avec une profonde inquiétude, que plusieurs artistes dans le monde ont été pris pour cible en raison de leur art ou de leurs messages politiques. Ils ont subi des pressions pour changer de sujet d’expression artistique et ont été qualifiés soit de fauteurs de troubles, soit d’indifférents à la souffrance d’une partie ou de l’autre.

Les journalistes qui critiquent les politiques et les opérations israéliennes dans les territoires occupés ou qui expriment des opinions en faveur de la Palestine ont été la cible de menaces, d’intimidations, de discriminations et de représailles. Une situation qui augmente le risque d’autocensure et porte atteinte à la diversité et à la pluralité des informations qui sont essentielles à la liberté de la presse et au droit du public d’être informé.

Certains étudiants ont, eux, été suspendus ou exclus des universités. D’autres ont été inscrits sur la liste noire de certaines universités en tant que partisans du «terrorisme», ce qui a entraîné des menaces sur leurs perspectives d’emploi.

«Certains athlètes, en particulier en Europe, ont été suspendus après avoir publié leurs opinions sur les réseaux sociaux, tandis que d’autres ont été menacés de suspension de leur équipe, de résiliation de leur contrat et même d’expulsion de leur pays de résidence», ont déclaré les experts.

L’ONU, une instance sclérosée dans un monde changeant

Le rôle des Nations Unies au Proche-Orient, notamment en 2023, a été marqué par des échecs notables, jetant le doute sur son efficacité dans la région. L’incapacité de l’ONU à apporter une réponse efficace à la crise humanitaire suite au tremblement de terre dans le nord-ouest de la Syrie, et son inaction lors de la vaste campagne israélienne dans la bande de Gaza, ont mis en évidence ces lacunes.

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Ces événements ont non seulement soulevé des questions sur la capacité de l’ONU à gérer les conflits régionaux, mais aussi sur sa pertinence dans un paysage géopolitique en évolution.

En réponse à ces défis, 2024 pourrait voir les premiers pas timides vers une coopération régionale en matière de prévention des conflits et de reconstruction post-conflit. Alors que les mécanismes de gouvernance mondiale s’affaiblissent, les pays du Proche-Orient reconnaissent de plus en plus la nécessité de solutions ancrées au niveau régional.

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Toutefois, ces solutions régionales doivent surmonter les défis posés par les divergences politiques et les rivalités historiques, ce qui nécessite de nouvelles plates-formes de dialogue et de coopération.

Il convient, ici, de noter que deux des puissances régionales (l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis) rejoindront, aux côtés de l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie et l’Iran, le groupement des BRICS des grandes économies émergentes, le transformant en BRICS+.

Car, le projet américain de pivoter vers l’Asie et de se concentrer davantage sur sa rivalité avec une Chine montante a déraillé avec la guerre en Ukraine et maintenant à Gaza. La Russie, elle aussi, est distraite et perd de son influence. Les conflits gelés dégèlent et les guerres froides locales s’intensifient partout dans le monde. L’instabilité au Sahel s’accentue. Le monde se prépare à davantage de conflits maintenant que le «moment unipolaire» des États-Unis, et peut-être globalement « l’Occident« , est terminé.

Cette inflation qui préoccupe

Si la guerre démesurée qu’Israël mène contre le Hamas est, de fait, un des sujets qui préoccupe le monde, en témoignent les manifestations monstres qui se sont tenues dans les quatre coins de la Terre, l’inflation est la préoccupation mondiale numéro une. Celle-ci qui inquiète le monde depuis 21 mois consécutifs. C’est trois mois de plus que la période pendant laquelle le coronavirus occupait la première place en tant que principale préoccupation (18 mois consécutifs).

Rétrospective 2023 : ce monde qui inquiète

Parmi les sujets suivants, quels sont selon vous les plus préoccupants dans votre pays ? © Ipsos Global Advisor. Global score is a Global Country Average

Les économies occidentales ont fait mieux que prévu en 2023, mais ne sont pas encore tirées d’affaire, et le maintien de taux d’intérêt «plus élevés, plus longtemps» devrait être douloureux pour les entreprises comme pour les consommateurs, même si les récessions sont évitées. Souvenons-nous de l’épisode, comme un déjà-vu lorsqu’en mars dernier trois banques américaines de petite et moyenne taille ont fait faillite, déclenchant une forte baisse des cours des actions bancaires mondiales et une réponse rapide des régulateurs pour empêcher une potentielle contagion mondiale.

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Toutefois, en moyenne, à l’échelle mondiale, plus d’un tiers des personnes (36 %) qualifient la situation économique actuelle de leur pays de «bonne», soit une hausse d’un point en comparaison avec un mois auparavant. Les perceptions économiques positives ont le plus augmenté depuis le mois dernier en Pologne (+10 points de pourcentage) et en Belgique (+7 points de pourcentage). Dans le même temps, la France connaît la plus forte baisse mensuelle, de 5 points de pourcentage à 20%, soit le score le plus bas du pays depuis avril 2021.

Les économistes de Goldman Sachs estiment que l’inflation sous-jacente, qui exclut l’alimentation et l’énergie, dans le groupe d’économies qui ont connu la poussée d’inflation post-Covid – les États-Unis, l’Europe et plusieurs marchés émergents – a atteint un rythme annualisé de 2,2 % au cours des trois derniers mois.

Le PIB mondial devrait croître de 2,6% l’année prochaine en moyenne annuelle, contre 2,1% prévu par le consensus des économistes interrogés par Bloomberg. De leur côté, au 8 novembre 2023, les prévisions de Goldman Sachs Research concernant la croissance du PIB en 2024 sont plus optimistes que le consensus pour huit des neuf plus grandes économies mondiales.

Des températures record et la nature en mouvement

De la sécheresse en Espagne aux inondations dans la Corne de l’Afrique et aux incendies de forêt au Canada, sans oublier le séisme qui frappé de plein fouet le Maroc, l’année 2023 a été marquée par des catastrophes environnementales alarmantes. Les températures mondiales n’ont pas été aussi élevées depuis 125.000 ans, et elles sont sur le point de dépasser la limite de 2 degrés Celsius inscrite dans l’Accord de Paris de 2015.

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53°C dans la Vallée de la Mort aux États-Unis, 55°C en Tunisie et 52°C en Chine : l’année aura été en effet la plus chaude jamais enregistrée. L’expression autrefois obscure «température du bulbe humide» est entrée dans le lexique lorsque les gens du monde entier ont appris par eux-mêmes que des températures élevées combinées à une humidité élevée peuvent tuer.

Si 2024 est proche de ce record, ou si simplement, elle l’égalait ou pire, la battait, alors nous devrions réfléchir sérieusement aux rendements agricoles, à l’approvisionnement alimentaire, à la demande en eau et aux environnements pathologiques qui se sont considérablement étendus au cours de la dernière décennie, en particulier pour la Corne de l’Afrique où une sécheresse record sévit depuis 2020

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Toutefois, les optimistes soulignent des évolutions qui pourraient changer la situation. Le total des investissements dans les énergies propres a grimpé en flèche. Le coût de l’énergie éolienne et solaire continue de baisser et de nombreux émetteurs atteindront des pics d’émissions dans les prochaines décennies. L’hydrogène est présenté comme une source d’énergie propre.

Cependant, de sérieux doutes subsistent quant à la rapidité et à l’ampleur avec laquelle ces technologies peuvent être étendues, d’autant plus que la production et les émissions de combustibles fossiles continuent d’augmenter. Les diplomates se sont réunis dans des forums solennels comme la vingt-huitième Conférence des Parties (COP-28) pour discuter des plans et des accords. Mais, ces réunions semblaient attester du dicton selon lequel «quand tout est dit et fait, il y a plus à dire qu’à faire». L’humanité a peut-être raté sa chance d’éviter un changement climatique catastrophique.

À l’approche de 2024, il est essentiel de placer la préparation aux catastrophes en tête de l’agenda des pays, afin de garantir que les leçons difficiles de l’année écoulée se traduisent en stratégies concrètes et durables pour l’avenir.

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