Accueil / Politique

Retour de Donald Trump, good or bad pour le Maroc ?

Temps de lecture

Le Roi Mohammed VI et le Prince Moulay El Hassan, aux côtés de Donald Trump et de son épouse Melania, lors de la cérémonie commémorant l’Armistice à Paris, le 11 novembre 2018. © Benoit Tessier/AP/SIPA

C’est à coup de punchlines que le plus célèbre showman des Etats-Unis signe son retour dans la course à la présidentielle. Il faut dire, que lors des dernières élections, il l’avait mauvaise de perdre contre Biden. Sûr de son succès, Donald Trump et son ‘’Make America great again’’ sont de retour… pour nous jouer de mauvais tours ? Pas sûr. Avant son départ de la Maison Blanche, il a su marquer son passage en valorisant les relations Maroc-USA. Son retour est-il positif pour le Maroc ? Driss Aissaoui, analyste politique et économiste, nous éclaire à ce sujet.

‘’You’re fired !’’…  Pas vraiment. L’aura Donald Trump pèse sur les Américains. Le showman semble à nouveau engagé dans la course à la présidentielle. Qu’ils votent pour lui, ou pas, nous en tant que Marocains, ce qui nous importe, avant tout, c’est de savoir si cela changera quelque chose pour les relations Maroc-USA.

Et au vu des dernières news en provenance de l’autre côté de l’Atlantique, l’homme à la célèbre coiffure blonde, pourrait bien revenir. Au grand plaisir des affaires marocaines ? Selon Driss Aissaoui, analyste politique et économiste, le retour des Républicains pourrait être de bon augure…

LeBrief : Peut-on espérer plus d’engagement US pour régler définitivement la question du Sahara et quid de l’ouverture du consulat américain à Dakhla (en stand-by) depuis l’arrivée de Biden ?

Driss Aissaoui : Le Royaume du Maroc ne pourra regarder l’avenir de ses relations de coopération avec les USA qu’avec un maximum d’optimisme durant les années à venir. L’explication de cette idée n’est point une simple supputation. Il faudra garder présent à l’esprit que les grandes avancées que le Maroc a pu inscrire dans ce dossier sont à mettre au crédit de la période du président Trump qui a ouvert la voie à d’autres pays qui ont fait le pas d’ouvrir des représentations consulaires dans les provinces sahariennes (particulièrement à Laâyoune et Dakhla).

La mise en stand-by de l’ouverture du consulat américain à Dakhla, depuis l’arrivée du président Biden au pouvoir, tient au fait que les Démocrates ont des préoccupations qui ne sont pas toujours en phase avec les intérêts à long terme du Royaume du Maroc. Mais l’essentiel est que les relations diplomatiques entre les deux pays restent teintées de l’amitié et de la considération en raison des liens historiques profonds que Rabat et Washington ont pu inscrire à leur actif depuis des lustres.

LeBrief : Quel impact ont les accords d’Abraham sur les relations maroco-américaines ?

Driss Aissaoui : Les accords d’Abraham ont inauguré une phase tout à fait utile pour le Royaume du Maroc et ont permis de mettre les relations entre Rabat et Washington au sein d’une nouvelle dynamique de coopération et de partenariat d’une extrême intelligence. Ces accords signés par le Maroc n’ont pas été faits au détriment des intérêts propres du peuple palestinien. Le Maroc a tenu à réaffirmer son soutien indéfectible au peuple palestinien et son droit à un Etat indépendant avec comme capitale la ville d’Al-Qods.

Le Maroc a toujours fait valoir le fait que le Royaume assume la présidence du Comité Al-Qods et que l’aide destinée directement aux Palestiniens est totalement financée par les deniers publics marocains, obtenus à partir d’une taxe parafiscale, sont la preuve concrète de l’engagement indéfectible à la cause palestinienne. En plus, l’aide à la Palestine est une responsabilité que tous les Marocains assument avec beaucoup de bonheur et de plaisir. C’est une aide inscrite en haut des réflexes citoyens prioritaires du Marocain moyen.

Lire aussi : Pour la course à la Maison blanche, Donald Trump récolte 50 millions de dollars

LeBrief : Quels sont les principaux domaines de coopération entre le Maroc et les États-Unis, sur le plan sécuritaire ?

Driss Aissaoui : Le Maroc et les USA ont su développer de multiples domaines de coopération sur le plan sécuritaire et de maintien de la stabilité qui s’articulent autour des principes de lutte contre toutes les formes de déstabilisation tant en interne que dans toute la région. Cela a pris la forme de missions spécifiques assurées par le Maroc, tant à l’intérieur de son territoire que dans toute la région du Maghreb et en Afrique.

LeBrief : Comment le Maroc et les États-Unis collaborent-ils dans la lutte contre le terrorisme et la sécurité régionale ?

Driss Aissaoui : Les deux pays ont su développer ensemble les mécanismes professionnels de coopération entre les organismes spécialisés des deux pays en charge de la sécurité tant par la coordination, la formation que l’échange des informations spécifiques. Le niveau d’excellence atteint par cette coordination est donnéeaujourd’hui comme un exemple de réussite pour l’ensemble des pays du Nord et du Sud. Les exemples de coopération entre les forces de sécurité au Maroc et aux USA sont nombreux.

LeBrief : Quel rôle joue le Maroc dans la région du Maghreb et en Afrique du Nord du point de vue des intérêts américains ?

Driss Aissaoui : Les programmes d’échanges éducatifs, culturels et professionnels sont une partie essentielle de la relation entre les États-Unis et le Maroc, permettant aux deux pays de renforcer les liens interpersonnels entre les peuples déjà forts, entre les Américains et les Marocains de toutes origines, et s’appuyant sur plusieurs mécanismes de coopération pratiques qui donnent aux deux peuples les opportunités de rapprochement et de travail sur le terrain.

Cette coopération dense, développée par les deux pays, ne se limite pas aux seuls cas considérés. Le travail de coordination se base sur des systèmes d’échange des informations tant au niveau de la zone de l’Afrique du Nord que du continent africain dans sa globalité.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Collectivités territoriales : des défis structurels pointés par la Cour des comptes

Politique - Le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les dysfonctionnements persistants dans la gestion des collectivités territoriales.

Farah Nadifi - 19 décembre 2024

Tanger va accueillir la deuxiéme édition des Assises nationales de la régionalisation avancée

Politique - La deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée, prévue les 20 et 21 décembre à Tanger, constitue une étape clé dans la mise en œuvre de cette réforme structurelle.

Mbaye Gueye - 19 décembre 2024

Le Maroc et le Chili renforcent leur coopération bilatérale (Nasser Bourita)

Politique - Le Maroc et le Chili ont décidé d'intensifier leur coopération bilatérale en activant tous les mécanismes existants, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, lors d’un point de presse à Rabat mercredi.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

Sahara : Malte réaffirme son soutien au plan marocain

Politique - Malte a réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain, le qualifiant de bonne base pour une résolution définitive de la question du Sahara marocain.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Maroc-Chili : un partenariat renforcé pour un avenir commun

Politique - Le Maroc et le Chili ont affirmé leur volonté commune de renforcer leurs relations bilatérales et de consolider leur coopération dans tous les secteurs clés.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Rabat : réunion du Comité de suivi de la pêcherie de poulpe

Politique - Sous la présidence de Zakia Driouich, secrétaire d'État chargée de la Pêche maritime auprès du ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, une réunion du Comité de suivi de la pêcherie de poulpe s'est tenue mardi à Rabat.

Farah Nadifi - 17 décembre 2024

Le Maroc, au cœur des réflexions sur l’avenir mondial

Politique - Rachid Talbi El Alami, a souligné l'importance de rétablir la paix et la sécurité mondiale en respectant le droit international et la souveraineté des États.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le Maroc, moteur de l’intégration africaine (Driss Lachguar)

Politique - Driss Lachguar, premier secrétaire de l’USFP, a souligné l’importance des liens historiques, culturels et stratégiques entre le Maroc et le continent africain.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024
Voir plus

PLF 2025 : 231 amendements examinés par la Chambre des conseillers

Politique - La Commission des finances de la Chambre des conseillers a reçu 231 amendements sur la première partie du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Parmi eux, 66 ont été acceptés, 55 rejetés et 110 retirés. La majorité des propositions portaient sur le volet fiscal (177 amendements), suivi des volets douanier et divers.

Rédaction LeBrief - 4 décembre 2024

Gouvernement Bayrou : bon ou mauvais pour le Maroc ?

Politique - Le nouveau gouvernement Bayrou détient-il les notices pour refonder les relations franco-marocaines ?

Sabrina El Faiz - 24 décembre 2024

Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama

Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Sahara : Malte réaffirme son soutien au plan marocain

Politique - Malte a réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain, le qualifiant de bonne base pour une résolution définitive de la question du Sahara marocain.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Provinces du sud : visite historique de l’ambassadeur de France au Maroc

Politique - L’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a entamé une visite officielle dans les provinces du Sud du Royaume.

Farah Nadifi - 12 novembre 2024

Le prince Moulay Rachid a représenté le Roi à la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris

Politique - Le prince Moulay Rachid a pris part à la cérémonie de réouverture de la cathédrale de Notre-Dame de Paris .

Mbaye Gueye - 8 décembre 2024

Maroc-Chili : un partenariat renforcé pour un avenir commun

Politique - Le Maroc et le Chili ont affirmé leur volonté commune de renforcer leurs relations bilatérales et de consolider leur coopération dans tous les secteurs clés.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Maroc-Mauritanie : quelles conclusions tirer de la visite du président ?

Afrique, Diplomatie, Politique - Relations, gazoduc… Quelles cartes se jouent derrière cette rencontre Maroc-Mauritanie ? Analyse.

Sabrina El Faiz - 23 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire