Image d'illustration © DR
À peine démarrée, la campagne agricole inquiète déjà. Les agriculteurs et les citoyens espèrent que la pluie sera au rendez-vous cette saison, afin de surmonter la forte sécheresse et remplir les barrages pour entrevoir une amélioration de la situation.
Vu l’enjeu, les prévisions météos sont actuellement un des grands sujets de conversations au Maroc. Les dernières nouvelles indiquent qu’il n’y a toujours pas de pluie en perspective jusqu’à fin octobre.
Y a-t-il déjà un retard ?
Selon le professeur de climatologie Mohamed Saïd-Karrouk, il s’agit d’un phénomène normal en cette saison d’automne, qui est une période transitoire entre la saison estivale et l’hiver. «Cette saison commence au début du mois de septembre et se termine fin novembre sur le plan astronomique. Elle est marquée par les caractéristiques des deux saisons, à la fois chaude sèche et froide humide. Il est donc tout à fait normal que les températures augmentent et baissent», explique-t-il pour LeBrief.
Pour le climatologue, la pluie devrait pointer pendant novembre sous forme d’averses orageuses, parfois intenses, qui peuvent causer des inondations. «Si aujourd’hui les pluies manquent, c’est normal», insiste-t-il, tout en rappelant que les pluies moyennes de la saison d’automne ne représentent que 30% du total des précipitations annuel de toutes les régions du Royaume.
En se basant sur les statistiques et les probabilités de pluies automnales, notre interlocuteur précise que l’inquiétude ne devrait s’installer que si la pluie ne tombe pas pendant novembre, le mois le plus propice aux précipitations.
Lire aussi : Campagne agricole 2022-2023 : quel dispositif mis en place ?
Une saison agricole compromise ?
Une chose est sûre : la pluie est un facteur déterminant pour réussir la campagne agricole. Mais d’après Mohamed Saïd-Karrouk, ce qu’il faut surtout prendre en considération, ce sont la quantité et la distribution de l’eau selon les régions. «Si la pluie revient avec brutalité elle peut détruire les récoltes. En revanche, si elle est répartie de façon homogène et régulière, cela peut donner une bonne récolte», poursuit-il.
De son côté, Driss Aissaoui affirme que le Maroc vit ce qu’on pourrait appeler une sécheresse permanente et structurelle et les prévisions tirent la sonnette d’alarme quant à l’avenir de la campagne agricole.
«Le gouvernement a très tôt déclaré cette année que la campagne agricole sera compromise à cause du retard des précipitations. Les prévisions ne montrent pas des signes encourageants pour plusieurs raisons. Outre le manque de pluie, il y a aussi l’augmentation des prix généralisée suite à la guerre en Ukraine et également le fait que l’approvisionnement des produits pétroliers liquides est devenu une véritable problématique, non seulement pour le Maroc mais pour tous les pays du monde», affirme l’expert économique et politique.
Lire aussi : Sécheresse : sévir contre les inconscients
Un impact sur la croissance
Selon Aissaoui, l’économie marocaine ne sera pas vraiment handicapée par les prémices d’une campagne agricole compromise. «Le gouvernement, en plus de la généralisation de la protection sociale à destination des travailleurs non-salariés, a pris une série de mesures visant à protéger cette catégorie, dont la mise en place d’un programme exceptionnel de soutien aux agriculteurs afin de faire face aux effets de la sécheresse, d’un montant de 10 milliards de DH (MMDH)», a-t-il rappelé.
«Une loi de Finances, même si elle est prise dans ces conditions, elle reste un cadre global de projections, pour le secteur public et privé, de ce qui va être possible de faire dans l’année à venir», poursuit-il, tout en pensant que les équilibres sont maintenus avec tout ce qui touche au secteur.
Et d’ajouter : «Depuis toujours, le Maroc a été dans une logique de préparation de la sécheresse et de l’aridité, en adoptant plusieurs solutions comme le dessalement de l’eau de la mer ou encore le traitement des eaux usées, devenus aujourd’hui une bonne solution pour répondre aux besoins accrus en eau».
Ce qui est sûr, c’est que la saison 2022-2023 sera très modérée et l’agriculture va toujours impacter le résultat de la croissance. «Le taux qui est affecté à la campagne agricole céréalière reste proportionnelle à ce qui se passe dans d’autres secteurs», confirme notre interlocuteur, qui appelle à gérer les contraintes avec le maximum de sagesse en traitant les difficultés de manière frontale et intelligente.
Parlement : les mesures douanières et fiscales au cœur des amendements du PLF
Économie - Plusieurs amendements au PLF 2025 ont été examinés, avec un accent particulier sur les mesures douanières et fiscales.
Mbaye Gueye - 13 novembre 2024Crise de la main-d’œuvre dans l’agriculture marocaine
Économie - L’agriculture marocaine subit une transformation profonde avec la migration de nombreux travailleurs vers d’autres secteurs.
Ilyasse Rhamir - 12 novembre 2024Transformation de la Société Gestionnaire de la Bourse de Casablanca en Holding
Économie - Le Comité du marché des capitaux a validé le schéma de transformation de la Bourse de Casablanca en holding.
Mbaye Gueye - 12 novembre 2024Drones Akıncı : nouveau pouvoir aérien du Maroc
Économie - Dans le cadre de sa modernisation militaire, le Maroc s’apprête à accueillir les drones Bayraktar Akıncı en février 2025.
Ilyasse Rhamir - 12 novembre 2024Transport bloqué : la colère des routiers
Économie - Les transporteurs routiers de marchandises au Maroc déplorent leurs conditions de travail et expriment leur frustration.
Ilyasse Rhamir - 12 novembre 2024COP 29 : Aziz Akhannouch est arrivé à Bakou
Économie - Aziz Akhannouch est accueilli par le président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev et le SG de l'ONU, Antonio Guterres.
Mbaye Gueye - 12 novembre 2024Holmarcom baisse sa participation au capital d’AtlantaSanad
Économie - L'AMMC annonce qu'Holmarcom a cédé 3 556 732 actions de la société AtlantaSanad, soit 10% du capital de cette dernière.
Mbaye Gueye - 12 novembre 2024Le Maroc, roi du poivron en Espagne
Économie - Lors de la saison 2023-2024, le Maroc a consolidé sa position de leader sur le marché espagnol du poivron avec plus de 91%.
Ilyasse Rhamir - 12 novembre 2024Hausse des prix des cigarettes dès le 1ᵉʳ janvier 2024
Économie - Dès janvier 2024, les prix des cigarettes augmenteront suite à une décision de la commission d’homologation des prix
Hajar Toufik - 21 décembre 2023Cannabis : bilan 2023 et stratégies 2024 de l’ANRAC
Économie - Les travaux de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) ont beaucoup avancé en 2023.
Nora Jaafar - 25 décembre 2023CGEM : voici les priorités de la rentrée économique
Économie - La CGEM a tenu ce vendredi son Conseil d’administration pour définir les priorités de la rentrée.
Hajar Toufik - 20 septembre 2024TPE et PME : l’appel à une nouvelle représentation à la deuxième Chambre
Économie - Une conférence de presse a réuni plusieurs acteurs du secteur privé désireux de remettre en question la représentation des TPE-PME.
Ilyasse Rhamir - 8 novembre 2024Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)
Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024ANRE : en 2023, la production nationale d’électricité a atteint 42 TWh
Économie - En 2023, le Maroc a enregistré une production nationale d’électricité de 42,38 TWh, marquée par une hausse de 2,3% par rapport à l’année précédente.
Mbaye Gueye - 26 décembre 2024