Accueil / Politique

Ressources en eau : Nizar Baraka révèle une chute alarmante

Temps de lecture

Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l'Eau © DR

Confronté à un déficit hydrique grandissant, exacerbé par le changement climatique, le Maroc prend des mesures urgentes. Nizar Baraka a souligné l’importance de stratégies efficaces et d’une gestion rationnelle de l’eau, alignées sur la nouvelle feuille de route définie par le roi Mohammed VI. Ces mesures comprennent la construction de barrages, le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées. Face à cette crise, le ministre insiste sur la nécessité de réduire le gaspillage d’eau et de promouvoir des techniques d’utilisation efficace, telles que l’irrigation goutte à goutte, tout en préservant les ressources aquifères vitales pour l’agriculture et en reliant les différents bassins hydrauliques du pays.

Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a révélé une baisse des ressources en eau. Alors que les chiffres en septembre s’élevaient en moyenne à 1,5 milliard de mètres cubes, ils ont depuis chuté à environ 500 millions de mètres cubes. 

S’adressant à la Chambre des conseillers, Nizar Baraka a souligné l’urgence des mesures adoptées pour pallier le déficit croissant des ressources en eau, appelant à une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes pour une gestion plus rationnelle de l’eau. 

Il a fait référence aux principales stratégies gouvernementales, conformément à la nouvelle feuille de route initiée par le roi Mohammed VI. Ces stratégies incluent l’intensification de la construction de barrages, le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées. 

Lire aussi : Stress hydrique : le spectre d’une nouvelle année sèche

Face au changement climatique 

Le ministre a insisté sur l’importance de se concentrer sur la demande en eau, de réduire le gaspillage, et de promouvoir une utilisation plus efficace de l’eau, notamment à travers l’irrigation goutte à goutte et d’autres techniques essentielles. Il a également souligné la nécessité de préserver les aquifères pour assurer la pérennité de l’agriculture, ainsi que l’importance de connecter les différents bassins hydrauliques. 

Nizar Baraka a également mis en évidence les effets du changement climatique sur la crise hydrique, exacerbée par des années consécutives de sécheresse. Il a noté que les températures ont augmenté de plus de deux degrés au cours des deux dernières années, un taux supérieur à la moyenne mondiale. 

Gestion de l’eau en crise 

Face à cette situation critique, Nizar Baraka a annoncé que le gouvernement a mis en place des stratégies pour réduire le gaspillage d’eau et optimiser son utilisation, incluant des restrictions ponctuelles de l’approvisionnement en eau dans certaines zones durant des heures spécifiques. 

Il a examiné la situation hydrique de plusieurs bassins, dont celui de Bouregreg, dont le niveau de remplissage n’est que de 19%. Il a fait remarquer que sans le projet royal d’interconnexion entre les bassins de Sebou et Bouregreg, la situation aurait été encore plus précaire. Grâce à ce projet, 115 millions de mètres cubes ont été transférés, permettant d’atteindre ce niveau de remplissage et de fournir de l’eau potable à Rabat et au nord de Casablanca. 

Concernant le bassin d’Oum Er Rabia, le taux de remplissage des barrages est alarmant, à seulement 4,6%. Le barrage Al Massira, qui dessert le sud de Casablanca, Berrechid, El Jadida, et les régions avoisinantes, ainsi que Tamensourt et Safi, affiche un taux de remplissage de 1,2% avec 32 millions de mètres cubes d’eau. 

Pour pallier cette situation, le ministre a indiqué que le dessalement de l’eau de mer par l’OCP a été intensifié. Actuellement, 60% de l’eau potable de Safi provient de cette source, avec l’objectif d’atteindre 100% dès janvier. 

Lire aussi : Stress hydrique : pleine mobilisation du Maroc !

Renforcement de l’approvisionnement en eau 

Le ministre a annoncé que d’ici février, El Jadida bénéficiera d’un approvisionnement en eau potable entièrement assuré par le dessalement de l’eau de mer. Il a également insisté sur l’importance de répondre aux défis du stress hydrique, notamment avec la mise en service de la station de dessalement à Casablanca, qui devrait fournir 200 millions de mètres cubes d’eau en 2027, et un supplément de 100 millions l’année suivante. 

Il a également mentionné les efforts en cours pour le dessalement de l’eau dans la région de Jorf Lasfar, y compris la réalisation de forages exploratoires et l’installation de stations mobiles de dessalement pour faire face à la crise hydrique, soulignant la nécessité d’une solidarité et d’une action collective pour y remédier. 

En ce qui concerne la région de Souss-Massa, il a fait savoir que l’activation de la station de dessalement de Chtouka Ait Baha a contribué à atténuer la pression sur les ressources en eau locales. Il a noté que le barrage d’Aoulouz a subi une diminution notable de ses réserves, ne fournissant actuellement que de l’eau potable, tandis que la distribution d’eau pour l’irrigation a été suspendue depuis trois semaines en raison de la baisse du niveau d’eau. 

Énergies renouvelables et solidarité régionale 

Nizar Baraka a aussi évoqué le plan gouvernemental prévoyant l’installation de stations de dessalement dans les villes côtières, grâce à une collaboration public-privé. Ces installations permettront de réserver l’eau des barrages pour les besoins des régions intérieures, rurales et agricoles. 

Pour lutter contre la pénurie d’eau, le ministre a expliqué que le gouvernement favorise une stratégie de solidarité entre les régions côtières et intérieures. Cette stratégie implique l’extension des réseaux de distribution d’eau potable et la décharge des barrages, dont l’eau sera principalement destinée à l’agriculture et aux zones rurales et intérieures. 

Le ministre a également fait valoir que les stations de dessalement utiliseraient des énergies renouvelables pour minimiser les coûts de production, positionnant le Maroc parmi les nations les plus efficientes en termes de coût de dessalement à l’échelle mondiale. 

Il a conclu en affirmant que le programme de dessalement assurera un approvisionnement complet en eau potable dans les zones côtières d’ici 2027 et contribuera à l’agriculture sur une superficie de 100.000 hectares, engendrant des bénéfices notables pour les citoyens et diversifiant les sources de revenus en devises. 

Lire aussi : Stress hydrique : le Roi prend les devants

Mobilisation nationale

Quant au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, il a insisté auprès des gouverneurs pour une mise en œuvre rapide du Programme national d’approvisionnement en eau et d’irrigation. Ce programme vise à renforcer les infrastructures hydrauliques, diversifier les sources d’eau par des moyens tels que le dessalement, et moderniser l’irrigation. Il a aussi ordonné la fourniture d’eau potable via camions-citernes dans les zones touchées par la sécheresse et l’établissement de points d’eau pour le bétail en milieu rural. 

Les gouverneurs sont tenus de soumettre un rapport mensuel au ministère de l’Intérieur sur les initiatives prises et le niveau de stress hydrique dans leurs régions. Le ministère a souligné l’importance de cette question pour l’ordre public et ses impacts socio-économiques, appelant à un engagement total de tous les responsables. 

Dernier articles
Les articles les plus lu

Entretien entre Aziz Akhannouch et le président de la BAD

Politique - Aziz Akhannouch a rencontré le 5 décembre 2024 à Rabat le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD).

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive

Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Soutien public à la presse : un décret qui divise

Politique - Six organisations éditrices représentant plus de 800 entreprises médiatiques ont exprimé leur désaccord face au décret fixant les plafonds de soutien aux secteurs de la presse.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Financement du développement en Afrique : Fettah plaide pour une mobilisation collective

Politique - Lors de la 5e édition de l’Africa Investment Forum (AIF), tenue à Rabat, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé à une mobilisation collective pour améliorer l’accès au financement en Afrique

Farah Nadifi - 4 décembre 2024

PLF 2025 : 231 amendements examinés par la Chambre des conseillers

Politique - La Commission des finances de la Chambre des conseillers a reçu 231 amendements sur la première partie du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Parmi eux, 66 ont été acceptés, 55 rejetés et 110 retirés. La majorité des propositions portaient sur le volet fiscal (177 amendements), suivi des volets douanier et divers.

Rédaction LeBrief - 4 décembre 2024

Nasser Bourita reçoit le ministre djiboutien des AE, porteur d’un message au Roi

Politique - Le Royaume du Maroc s’est constamment engagé à soutenir Djibouti dans son processus de développement.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama

Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024
Voir plus

Sahara : le Maroc se félicite de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2756

Politique - Le Royaume du Maroc se félicite de l'adoption, jeudi, de la résolution 2756 du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet du Sahara.

Rédaction LeBrief - 1 novembre 2024

Sommet «One Water» : Akhannouch défend l’initiative du Maroc pour l’eau

Politique - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représente le Roi Mohammed VI au Sommet “One Water”, qui a débuté mardi à Riyad.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Le roi Mohammed VI reçoit le président de la République Islamique de Mauritanie

Politique - Le roi Mohammed VI a reçu ce jeudi au Palais Royal de Casablanca, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République Islamique de Mauritanie, selon un communiqué du Cabinet Royal.

Farah Nadifi - 20 décembre 2024

L’Océan et Dar-Bouazza : les élections partielles qui feront date

Politique - Les élections partielles à Rabat et Dar-Bouazza sont un test impossible pour le PJD, le RNI et le PAM.

Chaima Aberni - 10 septembre 2024

Sahara : Paris veut aider le Maroc à l’ONU et l’UE

Politique - Macron a affirmé à Rabat l'engagement de la France pour soutenir la solution marocaine au Sahara, aussi bien à l'ONU qu'au sein de l'UE.

Rédaction LeBrief - 30 octobre 2024

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire