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Rentrée gouvernementale : dure, dure la reprise !

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Conseil de gouvernement © DR

Un congé payé de trois semaines après neuf mois de travail. Qui dit mieux ? Les membres du gouvernement Akhannouch se sont dorés la pilule aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Cette semaine, c’est la rentrée pour nos ministres qui doivent gérer nombre de dossiers urgents alors que le spectre d’un « remaniement » plane au-dessus de leurs têtes.

Après trois semaines de congés, les ministres reprennent le chemin de leurs départements respectifs et de la chefferie du gouvernement pour la réunion hebdomadaire du jeudi, présidée par Aziz Akhannouch. Ce dernier a profité également d’une période de repos, même s’il est resté en contact permanent avec son équipe et les hauts responsables. Certains prétendent qu’Akhannouch est parti se ressourcer dans sa région natale à Aguerd Oudad, près de Tafraout. Mais selon l’un de ses proches collaborateurs, il n’en est rien. Akhannouch a pris un break certes, mais n’a pas quitté sa villa.

Polémique autour des voyages à l’étranger

Contrairement à son prédécesseur, Aziz Akhannouch n’a pas publié de circulaire exigeant aux membres de l’exécutif et les différents responsables de passer leurs vacances au Maroc. Mais la morale aurait voulu que les ministres passent leurs vacances sur le territoire national pour encourager le tourisme interne. Dévasté par deux années de pandémie, le secteur touristique panse ses plaies et aurait eu un joli coup de pub avec des séjours des différents membres de l’équipe gouvernementale. Mais que dire de l’escapade estivale de la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor ? Celle qui chapeaute ce secteur clé de l’économie a mis les voiles pour un séjour exotique avec sa famille à Zanzibar (Tanzanie). Les photos de la ministre sont devenues virales et les inconditionnels des réseaux sociaux ont crié au scandale. Le cas de Ammor n’est certainement pas isolé. Plusieurs ministres ont quitté le Maroc en catimini pour s’offrir des vacances à l’étranger.

Absence de proximité

Même absents, les membres du gouvernement doivent rester joignables et mobilisables rapidement en cas d’urgence. Sauf que ni les graves incendies dans le Nord ni l’accident meurtrier non loin de Khouribga n’ont touché nos « dévoués » ministres pour qu’ils interrompent leurs congés annuels. Et c’est là où le bât blesse. Ce gouvernement semble détaché de la réalité et n’interagit pas avec les Marocains, surtout dans les moments difficiles. Le remaniement ministériel et la rencontre à ce sujet entre Aziz Akhannouch et le conseiller royal, Fouad Ali El Himma, évoqués il y a quelques jours par Jeune Afrique, mettent les membres de l’exécutif sous pression. Au-delà des deux noms qui ont été cités comme partants, cette information peut faire office d’un ballon d’essai, surtout que l’arrivée des secrétaires d’État, annoncée lors de la nomination du gouvernement Akhannouch, se fait toujours attendre.

Lire aussi : Bilan de la majorité : un satisfecit qui soulève des questions

Dossiers de la rentrée

Pour sa rentrée, le gouvernement Akhannouch a du pain sur la planche. L’exécutif doit se pencher sur deux dossiers cruciaux en urgence, à savoir la sécheresse qui frappe le Maroc et déclarer officiellement le pays en «pénurie d’eau» comme l’ont fait plusieurs pays européens, mais aussi l’inflation galopante qui risque de ruiner les ménages. Les Marocains n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins essentiels et plusieurs parents ne voient pas comment couvrir les frais liés à la rentrée scolaire.

Les grandes lignes de la note de cadrage du projet de loi de Finances 2023, qui insistent sur la notion de « l’État social » avec la poursuite des chantiers déjà lancés tels que la généralisation de la protection sociale et la réforme de la santé et de l’éducation, doivent donner lieu à des actions concrètes. Si Aziz Akhannouch veut lutter contre les inégalités sociales et territoriales, il pourrait commencer par «déclarer solennellement renoncer personnellement, durant la totalité de son mandat, à la perception de tous dividendes des entreprises de distribution du groupe Afriquia et verser ce « manque à gagner » dans un fonds public». Cette proposition a été faite il y a quelques semaines par Ali Bouabid, délégué général de la Fondation Abderrahim Bouabid, dans une tribune publiée il y a quelques semaines sur le site Ledesk.ma. À bon entendeur !

Lire aussi : PLF 2023 : ce qu’il faut retenir de la note de cadrage de Aziz Akhannouch

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