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Relations maroco-israéliennes : le Cabinet royal recadre le PJD

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Les drapeaux du Maroc et d'Israël © DR

Après les récentes critiques émises par le Parti de la justice et du développement (PJD) sur le rétablissement des relations maroco-israéliennes, un communiqué du Cabinet royal vient apporter plusieurs précisions sur la position du Royaume vis-à-vis de la question palestinienne et la politique extérieure. Le Palais royal estime également que la sortie du PJD contient des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses.

Le Cabinet royal a réagi, ce lundi 13 mars, au récent communiqué du Parti de la justice et du développement (PJD) qui évoque les relations entre le Maroc et Israël, en lien avec la dernière escalade du conflit israélo-palestinien.

«Le secrétariat général du PJD a récemment publié une déclaration contenant des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses, concernant les relations entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël, en lien avec les derniers développements dans les territoires palestiniens occupés», indique le Cabinet royal dans un communiqué.

La position du Maroc envers la question palestinienne, poursuit la même source, «est irréversible, et elle constitue l’une des priorités de la politique étrangère de Sa Majesté Le Roi, Amir Al-Mouminine et Président du Comité Al-Qods, Qui la place au même rang de l’intégrité territoriale du Royaume». «Il s’agit d’une position de principe constante du Maroc, qui ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées», indique-t-on de même source.

En outre, le communiqué rappelle que la politique extérieure du Royaume est une prérogative royale, en vertu de la Constitution, que le Souverain exerce conformément aux constantes nationales et aux intérêts suprêmes de la patrie, et à leur tête la question de l’intégrité territoriale.

De même, le Cabinet royal souligne que les relations internationales du Royaume «ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit, particulièrement dans ce contexte mondial complexe. L’instrumentalisation de la politique extérieure du Royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable».

Par ailleurs, il tient à souligner que la reprise des relations entre le Maroc et Israël «a été effectuée dans des circonstances et dans un contexte que tout le monde connait. Elle est encadrée par le communiqué du Cabinet Royal du 10 décembre 2020 et celui publié le même jour à la suite de la communication téléphonique entre Sa Majesté Le Roi et le Président palestinien, ainsi que par la Déclaration Tripartite du 22 décembre 2020, signée devant le Souverain».

Et de conclure que «les forces vives de la nation, les partis politiques, ainsi que certaines personnalités de premier plan, de même que certaines instances associatives militant pour la question palestinienne, avaient alors été informés de cette décision, pour laquelle ils avaient exprimé leur adhésion et leur engagement».

Lire aussi : Maroc-Palestine : signature d’un MoU pour créer un Conseil d’affaires

Benkirane interdit aux PJDistes tout commentaire

 Recadré par le Cabinet royal, le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a intimé aux membres et aux dirigeants du secrétariat général du parti de s’abstenir de tout commentaire sur la question. Il leur a également ordonné de ne faire aucune déclaration à ce sujet, jusqu’à la réunion du secrétariat général pour en discuter.

Changement de discours

Ce rappel à l’ordre intervient suite à la publication par le PJD, le 4 mars dernier, d’un communiqué dans lequel il a exprimé sa «désapprobation» des récentes «prises de position du ministre des Affaires étrangères». Le Parti a reproché au chef de la diplomatie de «défendre l’entité sioniste dans certaines réunions africaines et européennes, à un moment où l’occupation israélienne poursuit son agression criminelle contre nos frères palestiniens».

Le parti dirigé par Abdelilah Benkirane a ajouté que «le secrétariat général rappelle la position nationale qui considère que la cause palestinienne est au même niveau que notre cause nationale, et que le devoir juridique, historique et humanitaire exige de redoubler d’efforts dans cette étape délicate de la défense de la Palestine et d’Al Qods face à la l’escalade des provocations et des comportements agressifs des sionistes et à condamner le terrorisme sioniste qui ne s’arrête pas».

Rappelons que l’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD, Saad-Eddine El Othmani avait signé, le 22 décembre 2020 à Rabat, en présence du Roi, la Déclaration tripartite entre le Maroc, Israël et les États-Unis. Une signature que Benkirane avait louée, affirmant que «la seule position est de soutenir la position royale».

«Être dans l’exécutif signifie que l’on fait partie de l’État. C’est la lecture qu’il faut faire des évènements», avait-il soutenu. Néanmoins, depuis novembre 2021 et après s’être placé dans l’opposition, le parti de la lampe a commencé à critiquer la normalisation avec Israël.

Lire aussi : Conférence Al-Qods 2023 : appel à une action commune pour protéger le peuple palestinien

Le résultat d’un processus participatif

Contacté par LeBrief, Hicham Berjaoui, professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat, a souligné qu’«il y a lieu, de prime abord, de préciser que la définition et la conduite de la politique étrangère marocaine relève du domaine réservé du Roi. C’est, d’ailleurs, ce que consacrent la Constitution et l’exercice du pouvoir politique depuis le recouvrement de l’Indépendance».

De plus, a-t-il poursuivi, «l’ex-chef du gouvernement, qui était le SG du PJD, a signé la déclaration tripartite Maroc-USA-Israël ayant permis de reprendre les relations diplomatiques maroco-israéliennes et d’assurer à notre cause nationale le soutien de la super-puissance américaine».

Aussi, «il importe de rappeler que la signature de l’accord précité est le résultat d’un processus participatif ayant impliqué l’ensemble des acteurs politiques marocains et même les représentants de l’autorité palestinienne», a-t-il ajouté.

«Et dans le communiqué ayant suivi la conclusion de l’accord en question, le Cabinet royal a pris le soin de mentionner que la reprise des rapports diplomatiques avec Israël ne s’est pas faite aux dépends du soutien indéfectible que le Roi accorde aux droits légitimes des palestiniens et dont il est, en sa qualité de commandeur des croyants et de président du Comité Al Qods, le garant», a-t-il insisté.

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