Accueil / Société

Maroc : le secteur de la santé sous les projecteurs

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Le secteur de la santé au Maroc est aujourd’hui une priorité pour le gouvernement. Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a révélé les grandes lignes du projet de loi n°06-22, relatif à la réforme du système de santé national. Il présente quatre volets principaux, notamment les ressources humaines, l’offre de santé, la gouvernance et la digitalisation. Précisions.

Le droit à l’accès aux soins est fondamental. Au Maroc, le secteur de la santé présente plusieurs lacunes, dont la pénurie de personnel soignant et des problèmes de logistiques. Pour y remédier, une réforme à l’échelle nationale s’impose. Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a tenu, ce mercredi à Rabat, une rencontre de concertation avec la secrétaire générale de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Naama Mayara. Aussi, des membres du bureau exécutif du syndicat étaient présents.

Lors de cette réunion, le ministre a présenté les principaux points relatifs à la réforme du système de santé nationale. Un document officiel du ministère a été rendu public pour détailler davantage ces mesures. À travers le projet de loi-cadre n°06-22, adopté le 13 juillet au cours du Conseil des ministres, présidé par le Roi, la réforme portera sur la gouvernance, l’offre de santé, les ressources humaines et la digitalisation.

Lire aussi : Le don d’organe : entre contraintes techniques et attentes sociales

Les principales lignes de la réforme

  • La gouvernance

Pour la gouvernance, la réforme se basera sur la maitrise de l’action des acteurs, les outils de légifération, la planification territoriale de l’offre sanitaire et sur la gouvernance hospitalière. De nouveaux organismes seront créés, notamment l’Agence des médicaments et produits sanitaires, les groupements sanitaires territoriaux, l’Agence du sang et ses dérivés et la Haute autorité de santé.

En outre, afin de renforcer le pilotage des programmes de santé, une révision des missions et des fonctions de l’administration centrale du ministère, ainsi qu’une restructuration sont prévues. Cela a pour but de consolider les schémas de réponse aux urgences également. Des groupes sanitaires territoriaux seront aussi créés pour exécuter le programme national sur le plan régional.

  • L’offre de santé

Ce volet de la réforme vise à améliorer la qualité des hôpitaux nationaux et faciliter l’accès aux services médicaux. Un objectif auquel le gouvernement a alloué un budget d’un milliard de DH (MMDH). Un partenariat entre le secteur privé et public est prévu, pour développer les conditions d’accueil et le matériel utilisés dans les hôpitaux.

De plus, pour garantir une amélioration incessante de la qualité des soins, le ministère mettra en place un système d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé.

Le monde rural n’est pas exclu de cette réforme. En effet, le ministère a mis en œuvre un plan national qui concerne 2.088 établissements de santé. Ainsi, des schémas régionaux d’offre de soins sont programmés pour déterminer les priorités d’investissement dans les différentes régions du Royaume, à l’exception de Laâyoune-Sakia El Hamra et Drâa-Tafilalet. Dans ces deux régions, les schémas sont en cours d’adoption.

  • Le capital humain

Les ressources humaines est également une priorité dans cette réforme, qui vise à valoriser les effectifs du secteur en promulguant la loi sur la fonction sanitaire. Cette démarche aspire à réduire le manque criant de spécialistes de santé et de les motiver, ainsi que d’attirer les médecins marocains qui résident à l’étranger pour revenir au pays.

Parmi les mesures qui ont été prises dans ce sens : la loi 33.21. Ce texte autorise aux médecins étrangers d’exercer au Maroc. De plus, faciliter la mobilité au sein des régions, accroître les postes du concours de résidanat, activer la stratégie nationale de la santé communale et recruter au niveau régional sont d’autres mesures adoptées par le gouvernement.

Par ailleurs, le pays ambitionne d’atteindre un ratio de 23 cadres médicaux pour 10.000 citoyens marocains, et ce, à l’horizon 2025.

  • La digitalisation des services

Le Maroc opte pour une stratégie nationale de digitalisation des différents services de l’administration publique. Le secteur de la santé nationale est également intégré dans cette réforme, qui a pour but de faciliter l’accès des citoyens aux données médicales.

Khalid Aït Taleb a précisé que cette digitalisation passe par la création d’un système d’information intégré. Ce dernier a pour objectif de collecter, traiter et exploiter les données. Pour chaque patient, des identifiants uniques seront attribués pour disposer d’un registre médical unique dans tous les hôpitaux.

La gestion des pandémies est un autre volet de cette refonte. Le ministère de la Santé a indiqué, dans le document, que dans le cadre d’une politique partagée, complète et intégrée, l’État prend les mesures nécessaires pour prévenir contre les risques sanitaires.

Le ministre a affirmé que cet important projet de réforme vise à repenser, de manière radicale, le système de santé, en le reliant à la protection sociale. Cela apportera de nombreux privilèges pour les Marocains.

Dernier articles
Les articles les plus lu

PLF 2025 : le Maroc mise sur l’égalité des genres

Société - Le Maroc poursuit ses efforts pour atteindre l’égalité des sexes à travers un dispositif de budgétisation sensible au genre (BSG).

Ilyasse Rhamir - 25 octobre 2024

Alerte : averses orageuses avec rafales et risque de grêle

Société - De fortes averses orageuses accompagnées de rafales et d’un risque de grêle sont attendues vendredi dans plusieurs provinces.

Rédaction LeBrief - 25 octobre 2024

RPM 2024 : IA et photographie, révolution ou menace ?

Société - L'IA transforme les métiers et la photographie n’y échappe pas. Le photographe doit-il prendre le train en marche ?

Ilyasse Rhamir - 25 octobre 2024

Échec d’une tentative de trafic de 209.000 comprimés psychotropes à Tanger-Med

Société - Une opération conjointe menée par les éléments de la Sûreté nationale et de la Douane au Port Tanger-Med a permis de neutraliser une tentative de trafic de plus de 209.000 comprimés psychotropes.

Farah Nadifi - 25 octobre 2024

Fonction publique : plus de 65.000 départs à la retraite prévus avant 2028

Société - Entre 2024 et 2028, 65.213 fonctionnaires civils de l'État partiront à la retraite, selon le rapport du PLF 2025.

Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024

Désignation de Ghizlane Benjelloun comme personnalité 2024 de l’ONU au Maroc

Société - Le Système des Nations Unies pour le développement au Maroc a honoré Ghizlane Benjelloun en la désignant Personnalité 2024 de l’ONU, lors d'une cérémonie à Rabat à l'occasion de la Journée des Nations Unies.

Farah Nadifi - 24 octobre 2024

Urbanisation végétale des villes : quelles solutions environnementales ?

Société - Sous l'impulsion des associations écologistes, les autorités de Casablanca annoncent la fin de la plantation anarchique de palmiers sur les grands axes de la ville.

Farah Nadifi - 23 octobre 2024
Voir plus

E-déchets : au Kenya, le recyclage est «LA» solution pour préserver l’environnement

Afrique, Société, Technologie - La production croissante des déchets électroniques en Afrique est une menace environnementale majeure.

Nora Jaafar - 10 mars 2023

Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques

Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

CNOPS : 76% des dossiers médicaux sont remboursés en moins de 60 jours (Nadia Fettah)

Société - Nadia Fettah indique que 76% des dossiers médicaux des adhérents de la CNOPS sont remboursés dans un délai de moins 60 jours.

Mbaye Gueye - 30 décembre 2024

Lancement d’une plateforme e-commerce pour l’achat des moutons

Société - "My ANOC Marketplace", c’est l’application mobile dédiée à la vente et l'achat des ovins et caprins sur internet. La cérémonie de son lancement a eu lieu, mercredi 22 juin.

Hajar Toufik - 23 juin 2022

Le Procès

Société - Le procès intenté à Joseph K., qui ne connaîtra pas ses juges, ne relève d'aucun code et ne pouvait s'achever ni sur un acquittement ni sur une damnation, puisque Joseph K. n'était coupable que d'exister.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire