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Le mois de septembre est de retour, marquant une nouvelle rentrée scolaire. Cartable sur le dos, les élèves rejoignent, dès ce lundi 5 septembre, les bancs de l’école alors que plusieurs motifs d’inquiétudes se sont manifestés ces dernières semaines quant à cette rentrée. Si les prix des manuels scolaires restent inchangés, c’est surtout la hausse des prix des fournitures qui préoccupe les parents.
Et contrairement aux deux rentrées précédentes, marquées par la crise sanitaire, celle de cette année est plus apaisée sur ce plan grâce à une amélioration continue de l’ensemble des indicateurs épidémiologiques et l’avancée de la campagne de vaccination.
Les dépenses de scolarisation ont plus que triplé
Le Haut-Commissariat au plan (HCP) a présenté quelques données relatives aux dépenses totales des ménages pour la scolarisation de leurs enfants. Des données tirées de son enquête nationale sur les sources de revenus (ENSR), réalisée entre 2019 et 2020.
Les résultats de cette enquête révèlent que 61,5% des ménages comptaient des enfants scolarisés. Chacun de ces ménages a dépensé pour la scolarisation de ses enfants, tous niveaux confondus, 4.356 DH en moyenne, soit 4,8% de son budget annuel.
Dans le détail, la dépense annuelle moyenne des ménages a atteint 2.356 DH en 2019 par personne scolarisée. Cette dépense varie largement selon le milieu de résidence, le niveau de vie, le secteur d’enseignement et le niveau d’enseignement. Les dépenses des ménages pour la scolarisation de leurs enfants passent, en effet, de 1.087 DH pour les enfants scolarisés dans l’enseignement public à 7.726 DH pour les enfants scolarisés dans l’enseignement privé, ajoute la même source.
Le HCP précise également que cette dépense est de 1.823 DH pour le primaire, 1.994 DH pour le collège, 3.412 DH pour le secondaire et 4.311 DH pour le supérieur. Pour le préscolaire, elle est de 2.125 DH.
À préciser aussi que la dépense par personne scolarisée est 14 fois plus élevée chez les 20% des familles les plus aisées que chez les 20% des familles les plus défavorisées, soit respectivement 7.500 DH contre 506 DH.
Ce qu’il faut d’ailleurs bien retenir de cette enquête c’est que les dépenses de scolarisation ont plus que triplé entre 2001 et 2019, passant de 1.277 DH en 2001 à 4.365 DH selon le HCP. Selon le milieu de résidence, elles sont passées de 461 à 1.484 DH en milieu rural et de 1.629 à 5.701 DH en milieu urbain. Leur poids dans le budget des ménages est passé, au cours de la même période, de 1,6% à 4,8% au niveau national. Par personne scolarisée, la dépense a augmenté? de 7,6% annuellement en milieu rural et de 11,9% en milieu urbain, soit 6,5% au niveau national.
Lire aussi : Tout ce qu’il faut savoir sur les courses de la rentrée scolaire
Stock insuffisant de manuels scolaires
Le coût du papier a eu des répercussions sur les temps d’acheminement et donc les dates de livraison. Ce retard a provoqué une pénurie de manuels scolaires. Ce déficit, qui varie entre 50 et 55% des besoins, concerne toutes les régions du Royaume. Et pour cause, les éditeurs n’avaient pas de visibilité sur le prix de vente des manuels scolaires et ont donc refusé de les livrer aux distributeurs.
Cette crise touche d’ailleurs plusieurs pays du Vieux Continent, comme la France, l’Italie, l’Espagne ou encore l’Allemagne. Partout en Europe, on observe une hausse globale des prix des imprimés et des manuels scolaires en particulier.
Pour y faire face, les éditeurs avaient demandé une augmentation à hauteur de 25% des prix des manuels scolaires, en raison de la flambée des prix des matières premières sur le marché international. Une requête finalement rejetée par le gouvernement, qui a décidé de leur accorder une subvention directe de l’ordre de 105 millions de DH (MDH) pour maintenir inchangés les prix des manuels. La situation devrait rentrer dans l’ordre dans les prochains jours.
Quant aux fournitures à base de papier, elles n’ont pas été épargnées par les pressions inflationnistes des derniers mois. Depuis le début d’année, le prix de la pâte à papier s’est envolé. C’est la même chose pour le prix du carton pour les couvertures. Par conséquent, les prix des cahiers grimpent aussi.
Une rentrée sous le signe de la réforme
Le projet de Feuille de route de la réforme du système éducatif national pour la période 2022-2026 constitue un chantier stratégique qui vise à réaliser une renaissance éducative. Cette rentrée scolaire 2022-2023 s’annonce donc moins compliquée que les précédentes et elle est l’occasion de mettre en œuvre ce chantier, considéré comme la deuxième priorité nationale après l’intégrité territoriale du Royaume.
L’un des objectifs de cette réforme : réduire d’un tiers de la déperdition scolaire d’ici cinq ans. Aujourd’hui, 300.000 enfants quittent chaque année les bancs de l’école sans achever leurs études. À cela s’ajoute la nécessité de permettre aux enfants d’acquérir les principales compétences puisque les deux tiers des élèves ne parviennent pas à acquérir les principales compétences à la fin du cycle primaire.
Un autre axe porte sur les moyens d’améliorer la qualité de la formation, à travers l’encadrement dans les écoles normales supérieures, la révision des programmes et de l’aspect pédagogique au sein des écoles.
Il est aussi question de valoriser le métier de l’enseignant, véritable pilier de ce système éducatif, grâce à une formation continue et un renouvellement de l’approche pédagogique. De plus, un focus sur l’établissement scolaire est envisagé pour offrir un environnement sûr et propice à l’épanouissement.
Lire aussi : Benmoussa : la nouvelle feuille de route de la réforme du système éducatif
Les dates à retenir
L’année scolaire s’achèvera à la mi-juillet 2023. Le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a prévu une période de vacances après presque toutes les sept semaines d’études.
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