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Afin d’assurer la réforme du système de la santé, le gouvernement a décidé d’opter pour une nouvelle vision. Selon le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, l’exécutif s’est beaucoup attardé sur ce projet ces derniers mois.
S’exprimant, lundi 13 juin, lors de la séance plénière consacrée aux questions orales, adressées au chef du gouvernement autour de la politique publique de santé, Akhannouch a livré plusieurs précisions sur cette réforme.
Il a souligné que le projet de protection sociale exige plus que jamais une révision réelle et profonde du système de santé. Cette démarche est une condition indispensable pour réussir la généralisation de la couverture sociale et absorber ainsi la forte demande en soins.
«Pour faire face aux dysfonctionnements dans le secteur de la santé, nous avons élaboré, au cours des derniers mois, une nouvelle vision pour la réforme. Cette vision est basée sur une approche globale qui touche à l’ensemble des domaines, avec une démarche menée sur le plan régional et local pour améliorer l’accès aux soins», a-t-il assuré.
Le chef du gouvernement a affirmé que le nouveau plan de réforme du secteur est en mesure d’améliorer le système de santé et la qualité de ses services ainsi que de le rendre plus attractif.
Élaboré depuis des mois par le gouvernement, ce plan repose sur trois piliers. Il s’agit de l’adoption d’une bonne gouvernance du secteur, du renforcement et la valorisation des ressources humaines, ainsi que de la réhabilitation des infrastructures sanitaires.
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Combler le déficit en ressources humaines
Pour pallier la pénurie des professionnels de la santé, Aziz Akhannouch a assuré que l’exécutif veillera à mettre en place des mesures incitatives pour le secteur privé afin d’encourager les investissements dans les régions pâtissant d’une faible offre de soins.
Le gouvernement cherche aussi à prendre en compte les décalages qui existent au niveau des ressources humaines dans certaines spécialités et certaines régions, et à généraliser progressivement la médecine de famille. De par cette nouvelle vision, il vise à garantir les conditions appropriées pour les professionnels de la santé quant à l’exercice de leurs missions.
«Nous continuerons à travailler, au cours de ce mandat, à améliorer les conditions des professionnels de la santé, dans le cadre d’une approche participative avec les centrales syndicales, avec notamment l’élaboration du projet du statut général de la fonction publique de la santé», a assuré Aziz Akhannouch.
En outre, il a annoncé qu’une augmentation de 20% est prévue en termes de nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine et de pharmacie publiques et privées. Ce chiffre sera par la suite doublé à la fin de cette législature.
Le gouvernement compte multiplier par deux le nombre des médecins lauréats des facultés et par trois celui des lauréats des écoles d’infirmiers. Assurer suffisamment de ressources humaines et de moyens financiers pour répondre aux besoins du Royaume, tel est l’objectif du gouvernement.
Cette réforme permettra, à l’horizon 2025-2026, de dépasser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants (minimum établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)). Elle permettra en plus d’atteindre les objectifs établis par le Nouveau modèle de développement pour 2035, soit 45 cadres pour 10.000 habitants.
Construction de Centres hospitaliers universitaires (CHU) dans chaque région
Le chef du gouvernement a également expliqué que chaque région sera dotée d’un Centre hospitalier universitaire (CHU). 1.400 centres de santé seront aussi remis à niveau au cours des 18 prochains mois, dont 300 seront réhabilités à partir de septembre 2022.
En parallèle, le gouvernement travaille sur un projet de digitalisation du système de santé national qui sera relié au système informatique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Grâce à ce projet, une carte électronique sera mise en place pour assurer un suivi personnalisé de l’état de santé des patients. Cette carte facilitera en plus le processus de prise en charge médicale.
L’exécutif veillera aussi à développer la télémédecine au niveau national, notamment dans les zones enclavées afin de fluidifier l’accès des citoyens aux services de santé. Selon le chef du gouvernement, ce chantier de digitalisation «fait l’objet de dernières retouches».
Création de la Haute Autorité de la santé
Parmi les projets évoqués par Aziz Akhannouch, la création d’une instance de la santé. Cette institution stratégique se chargera de la régulation de la couverture médicale obligatoire et de l’évaluation de l’efficacité des prestations dispensées par les différents intervenants des secteurs public et privé.
Elle aura également pour mission d’élaborer des guides de formation et de bonnes pratiques dans le domaine médical et de veiller à la bonne utilisation et répartition des soins sur les usagers et les professionnels de la santé.
Cette instance veillera aussi à assurer la continuité des politiques de santé et leur cohésion avec la couverture sociale. L’enjeu est d’apporter la stabilité nécessaire aux plans et chantiers en cours d’exécution dans le Royaume.
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Création de l’Agence nationale des médicaments et des produits de santé
S’agissant de la gouvernance de la politique du médicament au niveau national, Aziz Akhannouch a souligné que l’exécutif veut créer une Agence nationale du médicament et des produits de la santé. Celle-ci, dotée d’une autonomie financière et administrative, aura pour mission, entre autres, de coordonner la politique pharmaceutique nationale et de participer à sa mise en œuvre.
Mise en place de l’Agence marocaine du sang
Enfin, concernant le problème récurrent de la pénurie des stocks de sang, une Agence marocaine du sang verra le jour dans les plus brefs délais, a fait savoir le chef de l’exécutif. Cette agence servira à réaliser l’autosuffisance en produits sanguins nécessaires pour sauver des vies, eu égard à la place stratégique qu’occupe le sang dans le domaine de la santé publique. Elle aura pour mission de préparer et d’exécuter la stratégie visant à fournir le sang et ses dérivés, de créer des stocks et de faire respecter les normes relatives à la vigilance lors de la collecte auprès des donneurs.
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