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Invité dimanche de l’émission « Décryptage » diffusée par la radio MFM, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a répondu en direct, deux heures durant, aux questions des journalistes et des chroniqueurs de l’émission : Abdelaziz Romani, Aziz Daouda, Lahcen Haddad, Mohamed El Khomsi et Jamal Berraoui. Aït Taleb s’est longuement arrêté sur la future réforme de la santé qui offrira, selon lui, de nouvelles perspectives à même de créer une révolution dans le secteur de la santé à moyen et long terme. Le ministre a indiqué que le secteur public est le pilier principal pour la réussite de cette réforme. Il a dans ce sens révélé que 1.365 centres de santé urbains et ruraux sont en cours de réhabilitation. Pour rappel, la feuille de route de l’exécutif prévoit d’investir 800 millions de DH (MDH) dans la réhabilitation des centres de soins de santé primaires et 1,7 milliard de DH (MMDH) dans la réhabilitation et le renouvellement du matériel des Centres hospitaliers universitaires (CHU). À noter que la tutelle assure que les investissements dans les hôpitaux seront menés de manière rationnelle dans le cadre de la carte sanitaire régionale.
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Un modèle 100% marocain
Interrogé sur sa capacité à relever le défi et à réussir le grand challenge de la réforme du système sanitaire qui va de pair avec le chantier royal de la généralisation de la protection sociale, Aït Taleb a répondu : «Avec la grâce de Dieu et la confiance du Souverain tout est possible (…) Nous travaillons sérieusement sur ça. La preuve aujourd’hui par rapport à la digitalisation, toutes les infrastructures de santé disposent d’un système d’information. En 48 mois, nous avons installé le système informatique». Il faut savoir que dès 2024, le Maroc doit disposer d’un système d’information unifié pour gérer l’ensemble des données relatives aux patients. D’ailleurs, le dossier médical avec l’historique de chaque citoyen avec un identifiant unique doit être consultable par l’ensemble des professionnels de la santé, qu’ils relèvent du secteur public ou privé. Aït Taleb a reconnu que le système utilisé par le passé ne permettait même pas d’avoir des registres de suivi de certaines maladies chroniques pathologies lourdes comme le cancer, d’où des prises de décision sans fondement ou l’absence de statistiques. «Nous avons opté pour un modèle marocain. Nous ne voulons suivre ni les modèles cubain, coréen ou américain», a aussi soutenu Aït Taleb privilégiant un modèle adapté au contexte marocain et assurant une protection pour tous les besoins sanitaires du citoyen.
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Rattraper le retard dans les ressources humaines
«Le secteur public de la santé dispose de 53.000 personnes, tous corps médicaux confondus», a déploré le ministre. Khalid Aït Taleb, a souligné que le manque cruel de cadres médicaux et paramédicaux pénalise les performances des établissements publics. Le responsable a précise que le gouvernement s’engage à rattraper le retard à l’horizon 2030, sachant que le besoin est estimé aujourd’hui à 32.000 médecins et 65.000 infirmiers. Ce personnel de la santé sera placé sur la supervision de Groupes sanitaires territoriaux (GST). Il s’agit de structures régionales chargées d’identifier les manques en ressources humaines et en équipements. Ce sont les GST qui chapeauteront les différentes stratégies nationales dans les 12 régions du Royaume. S’agissant du ministère, Aït Taleb a rassuré sur son rôle puisque c’est la tutelle qui préside tous les Conseils d’administration des GST alors que la Haute autorité de la santé (HAS) sera l’arbitre suprême et l’exécuteur en chef des stratégies liées à la santé.
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Le discours de Khalid Aït Taleb est encourageant à plus d’un titre. Le ministre a affirmé que la réforme du système sanitaire est un chantier structurant et que la vitesse de travail est importante avec des résultats attendus à moyen terme. Le gouvernement gagnerait à multiplier ce genre de sortie médiatique pour expliquer des notions qui peuvent paraître rébarbatives pour le commun des citoyens.
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