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Reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara : une percée diplomatique majeure

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Les drapeaux du Maroc et d'Israël © DR

La décision d’Israël de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara est une nouvelle percée diplomatique majeure pour le Maroc. Elle vient conforter la forte dynamique du soutien international à la justesse de la première cause nationale. Cette décision contribuera à renforcer davantage les relations entre le Maroc et Israël, deux pays qui ont déjà des relations solides. Le point avec Hicham Berjaoui, professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat.

La reconnaissance par Israël de la souveraineté du Maroc sur son Sahara apporte à Rabat un soutien diplomatique, qui renforce sa position.

Lundi dernier, un communiqué du Cabinet royal a indiqué que le roi Mohammed VI avait reçu une lettre du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, annonçant la décision de son pays de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara.

Le premier ministre israélien a ajouté que cette décision sera «reflétée dans tous les actes et les documents pertinents du gouvernement israélien» et qu’elle sera «transmise aux Nations Unies, aux organisations régionales et internationales dont Israël est membre, ainsi qu’à tous les pays avec lesquels Israël entretient des relations diplomatiques».

Dans sa lettre au Souverain, le premier ministre israélien a informé qu’Israël examine positivement «l’ouverture d’un Consulat dans la ville de Dakhla», et ce, dans le cadre de la concrétisation de cette décision d’État.

La décision du gouvernement israélien s’ajoute à celles de nombre d’États européens, dont l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas, qui ont soutenu la proposition marocaine d’autonomie, outre les 28 pays africains, arabes et latino-américains qui ont déjà ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla.

Une décision à la fois, juste et clairvoyante

La décision «importante» d’Israël de reconnaître la souveraineté du Royaume sur son Sahara et de considérer favorablement l’ouverture d’un consulat dans la ville de Dakhla est, «à la fois, juste et clairvoyante». C’est ce qu’a affirmé le Roi dans un message adressé au premier ministre israélien.

«Elle est juste, en ce qu’elle conforte le Maroc dans ses titres juridiques authentiques et ses droits historiques irréfragables sur ses provinces sahariennes», note le Souverain.

Et, elle est clairvoyante car «elle s’inscrit dans la dynamique internationale irréversible qui voit de nombreux pays, de toutes les régions du monde, favoriser une solution politique définitive à ce différend régional anachronique, sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie pour la région du Sahara et dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume», poursuit le Roi.

Par ailleurs, le Souverain a rappelé que depuis décembre 2020, les relations bilatérales entre le Maroc et Israël n’ont eu de cesse de s’affermir, dans tous les domaines. «Le momentum qu’elles connaissent est inédit, tant en termes d’échanges de visites des responsables officiels et des hommes d’affaires, qu’en termes de développement du cadre conventionnel, de diversification de la coopération et de renforcement des échanges commerciaux», relève le Souverain.

Ainsi, le Roi a invité Netanyahou à effectuer une visite au Maroc. Cette rencontre «permettra d’ouvrir de nouvelles possibilités pour les relations bilatérales entre le Maroc et Israël». Elle «sera, aussi, une occasion pour promouvoir les perspectives de la paix pour tous les peuples de la région, ayant à l’esprit le contenu de la Déclaration tripartie signée le 22 décembre 2020 entre le Maroc, les États-Unis d’Amérique et Israël, y compris en ce qui concerne les principes devant guider la résolution du conflit israélo-palestinien», a-t-il soutenu.

Lire aussi : Sahara : pour le Souverain, la reconnaissance d’Israël est «juste et clairvoyante»

La lettre royale consacre le respect par Rabat de ses engagements

Contacté par LeBrief, Hicham Berjaoui, professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat, affirme que «le Roi a, à maintes reprises, précisé que l’intégrité territoriale constitue le noyau dur et le substrat de la politique extérieure marocaine. Il a invité les pays ayant ou désireux d’avoir des partenariats avec Rabat à clarifier leurs positions respectives à l’égard de la marocanité du Sahara. C’est justement ce choix qui a été mis en œuvre vis-à-vis d’Israël».

En outre, il a rappelé que les accords signés en décembre 2020, en présence des États-Unis d’Amérique, prévoient la reprise des relations diplomatiques et la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. «On peut, in fine, dire que la lettre royale s’inscrit dans la mise en œuvre des accords de 2020 et consacre le respect par Rabat de ses engagements avec ses partenaires», a-t-il souligné.

Lire aussi : L’État d’Israël reconnait la marocanité du Sahara

Par ailleurs, le professeur a noté que depuis la conclusion des accords de 2020, les relations israélo-marocaines se diversifient et s’accentuent. «Dans un premier temps, et précisément avant la lettre adressée au Roi par le premier ministre israélien dans laquelle ce dernier reconnait la marocanité du Sahara, le partenariat entre Rabat et Tél Aviv présentait une portée sectorielle», a précisé notre intervenant.

En effet, a poursuivi Berjaoui, des accords ont été signés dans des domaines liés à la coopération scientifique et technologique. Cette dynamique sectorielle a été ensuite renforcée par des partenariats se rapportant au domaine militaire. Et aujourd’hui, surtout après l’échange de lettres entre le Roi et le chef de l’exécutif israélien, le partenariat des deux pays peut aspirer à devenir complètement global, a-t-il assuré.

Aux yeux de ce professeur de droit, cette évolution notoire ayant marqué le partenariat israélo-marocain «peut servir de preuve irréfragable». Elle indique, sans équivoque, surtout pour certains pays européens, que le Maroc n’accepte plus les positions ondoyantes et ambiguës à l’égard de son intégrité territoriale et qu’il est un État crédible et conséquent dans sa politique étrangère, a-t-il conclu.

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