Une personne diabétique contre le taux de sucre dans le sang © DR
Ramadan approche et c’est encore une fois l’occasion de faire le point sur une catégorie de personnes souffrante de maladies chroniques, notamment les diabétiques, les hypertendus et les cardiaques, entre autres, et dont le jeûne constitue un risque pour leur santé.
Ces personnes sont exemptées du jeûne. Du point de vue religieux et médical, elles ont entièrement le droit de ne pas accomplir ce quatrième pilier de l’Islam, tout comme les femmes enceintes ou allaitantes. Mais malgré cela, du fait de l’importance spirituelle et sociale de cette pratique, de nombreux patients maintiennent leur intention de jeûne alors que les conséquences peuvent être parfois graves.
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Qui sont les dispensés ?
D’abord, les personnes atteintes de certaines maladies chroniques qui nécessitent une prise de médicaments à des horaires précis.
On cite d’abord les diabétiques. Dans la plupart des cas, le jeûne n’est pas autorisé pour les patients dont le taux de glycémie n’est pas stable. Ils risquent des complications graves, comme l’hypoglycémie (faible glycémie) et l’hyperglycémie (glycémie élevée), la déshydratation et les accidents vasculaires cérébraux.
Toutefois, certaines personnes atteintes du diabète peuvent jeûner, mais avec des conditions. Elles doivent obligatoirement se soumettre à une évaluation médicale avant d’entreprendre le jeûne en mesurant leur tension artérielle et leur poids et en faisant un bilan biologique pour vérifier leurs glycémies, leur cholestérol, leur fonction rénale. Après, c’est leur médecin traitant qui décidera s’ils sont bien en mesure de jeûner.
Pour les personnes qui souffrent d’une hypertension artérielle, qui est une pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée, le jeûne du Ramadan peut conduire à un déséquilibre tensionnel pouvant mettre leur vie en danger.
En règle générale, la pratique du jeûne reste sans danger pour les hypertendus stables qui prennent un seul médicament et en une seule prise. Néanmoins, les malades doivent impérativement consulter leur médecin et surveiller leur tension. Et en cas d’apparition de symptômes indicateurs d’une élévation de la tension artérielle, des bourdonnements ou une sensation de faiblesse par exemple, ils sont appelés à rompre immédiatement le jeûne pour prendre leurs traitements.
S’agissant des patients qui présentent des maladies cardiovasculaires, l’observation du jeûne peut conduire à une détérioration de leur état de santé et à une aggravation, souvent sévère, de la maladie.
Tout comme pour les autres maladies, les pathologies qui touchent le cœur obligent une consultation et un avis médical. C’est en prenant compte de la gravité, de l’évolution de la maladie et des médicaments prescrits que le médecin pourra définir si le jeûne peut être effectué par le patient.
L’insuffisance rénale figure également sur la liste des maladies où le jeûne peut constituer un danger. Dans ce cas-là aussi, c’est le médecin qui devra juger en fonction de chaque situation. Mais dans le cas d’une insuffisance rénale sévère indispensable au traitement de dialyse, les médecins sont unanimes : Ces patients ne peuvent pas jeûner, puisqu’en général, ils ont un traitement lourd allant jusqu’à cinq médicaments dans la journée afin de pallier la perte de la fonction rénale.
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Quid des femmes enceintes et allaitantes ?
Pour les femmes enceintes, la décision de jeûner est conditionnée par l’avis du médecin, car dans certains cas le jeûne serait contre-indiqué pour les futures mamans. Il est d’ailleurs en effet recommandé de surveiller la grossesse durant cette période, puisque le jeûne peut entraîner des complications pour la mère et son fœtus.
En effet, en cas de mauvaise hydratation pendant la journée, le bébé peut manquer de liquide amniotique et la maman souffrir de diverses complications. La fatigue engendrée par le jeûne suscite aussi une baisse de tension qui s’accompagne, entre autres, d’asthénie et de gêne respiratoire. La femme enceinte ne doit pas se forcer à jeûner si elle estime que ses capacités physiques ne lui permettent pas de le faire et qu’elle craint pour sa santé et pour l’évolution de sa grossesse.
Enfin, pour les femmes allaitantes, elles peuvent observer le jeûne, sous condition qu’elles ne soient pas anémiques ou diabétiques. Les médecins leur recommandent de boire suffisamment d’eau et e favoriser la consommation d’aliments galactogènes, comme les dattes ou encore les amandes, en plus des fruits et légumes sous toutes leurs formes.
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