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Ramadan : le Roi préside la quatrième causerie religieuse

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Le Roi préside la 5e causerie religieuse du mois sacré de Ramadan © DR

Le roi Mohammed VI, accompagné du prince héritier Moulay El Hassan, du prince Moulay Rachid et du prince Moulay Ismail, a présidé, mercredi 12 avril au palais royal à Casablanca, la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan.

Cette causerie a été animée par le doyen de la faculté de la Charia en Jordanie, Abderrahmane Ibrahim Zaid Al-Kilani, sous le thème « les finalités du Saint Coran et la construction des valeurs humaines, communes et fédératrices », en s’inspirant du verset coranique «Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur» (Sourate Al-Hujurat).

Au début de la causerie, le conférencier a souligné que l’une des grandes finalités du Saint Coran consiste à rapprocher les peuples de la terre et à renforcer la coopération entre eux, indépendamment de leurs races, couleurs ou religions, ainsi qu’à construire des points de convergence humaine qui constituent autant de passerelles dans la coopération entre les hommes.

Il a expliqué que le treizième verset de Sourate al-Hujurat, objet de cette causerie, est une sorte de règle constitutionnelle pour réaliser la fraternité entre les gens, en ce sens qu’il montre la voie de l’accomplissement de la fraternisation et de la connaissance mutuelle, estimant que l’ignorance est source du déni, du mépris et de la suspicion et que le concept de connaissance mutuelle renvoie à la reconnaissance de l’existence de l’autre.

Notant que le sens du verset n’a pas d’égal dans le patrimoine religieux et philosophique de l’humanité, il a relevé que cet exemple résume l’effort que déploie l’humanité entière à l’époque actuelle pour mettre en place un certain nombre de systèmes liés aux droits de l’Homme.

Le doyen de la faculté de la Charia de l’université de Jordanie considère qu’il n’est possible d’invoquer le contenu du verset qu’à travers sa mise en œuvre sur le terrain, car il constitue l’une des prescriptions dont les musulmans sont dépositaires envers eux-mêmes et envers les autres peuples.

Le conférencier s’est arrêté à ce stade sur la vision coranique civilisationnelle qui fonde la compréhension et la coopération entre les sociétés humaines pour le bien-être de tous, à travers le rejet de toute forme de discrimination raciale, faisant savoir que cette vision invite les gens à transcender les rivalités et les affrontements, et les incite à se rapprocher et à respecter les similitudes entre les nations au niveau de la pensée et de la créativité.

Le professeur Al-Kilani a rappelé, dans ce contexte, les discours coraniques et les hadiths qui nourrissent la tendance vertueuse dans les relations entre les peuples et les nations, qui font ressortir l’affection envers tous les êtres humains tout au long de leur existence et qui insistent sur l’unité de la race humaine et de son origine.

Selon le conférencier, le monde d’aujourd’hui nécessite urgemment d’activer ce discours coranique comme point d’entrée pour la connaissance mutuelle des peuples, des nations et des civilisations, et pour la diffusion des valeurs de pardon et de tolérance au lieu des comportements belliqueux, notamment dans le contexte des discours de la haine qui alimentent de nombreux groupements humains.

Le professeur Al-Kilani a évoqué, d’autre part, la contribution des érudits de la Oumma dans ce domaine, en particulier leur apport au niveau des cinq finalités convenues entre toutes les sociétés humaines que sont : la religion, l’âme, la progéniture, l’esprit et l’argent. Ces grandes finalités coraniques, a-t-il estimé, sont capables d’intégrer les innombrables méthodes contemporaines à même de construire des objectifs convergents, comme la coopération dans la lutte contre la pauvreté, la faim et le chômage, la lutte contre les maladies et la préservation de l’environnement.

En plus de la coopération dans ces domaines vitaux vivement encouragée par le Saint Coran, ajoute le conférencier, l’autre domaine auquel le Saint Coran a accordé le plus grand soin est celui des valeurs humaines partagées.

Le doyen de la faculté de la Charia de l’université de Jordanie a noté que malgré les différences fondamentales entre la théorie éthique du Saint Coran et la théorie éthique des philosophies matérialistes et des doctrines positivistes, il existe un large espace de partage et de rapprochement humain au niveau de nombreuses valeurs et vertus, sachant que l’instinct naturel avec lequel Dieu a créé l’homme est une source essentielle de développement des valeurs morales.

Pour lui, peu importe les différences qui existent entre les individus et les nations à l’heure d’évaluer certaines actions, il y a des vertus et des valeurs morales appréciées par tous, telles que l’honnêteté, la confiance, la loyauté et la justice. Le conférencier a indiqué que cette convergence morale des individus – indépendamment de leurs races, leurs religions, leurs patries, leurs âges et leurs conditions – s’explique par l’instinct naturel qu’ils ont en partage, parce que les gens partagent les valeurs innées et leurs natures originales.

Le professeur Al-Kilani a observé que toutes les valeurs morales innées sont des valeurs coraniques et vice-versa, car il n’existe pas de valeur morale coranique qui ne soit conforme à l’instinct naturel, ajoutant que les valeurs morales coraniques sont ainsi une base solide pour construire des plateformes communes entre les Hommes en ce qu’elles sont des valeurs humaines innées.

Il a rappelé dans ce sens l’insistance du Prophète Mohammed (PSSL) au sujet du rôle des valeurs morales dans la construction des principaux points communs entre les Hommes et de leur validité pour fonder des groupements et des alliances avec ceux qui y croient, soulignant que le Prophète avait loué le pacte d’Al-Foudoul, conclu pendant l’ère pré-islamique, qui s’est mis du côté des opprimés et restauré le droit.

Dans ce cadre, le doyen de la faculté de la Charia de l’Université de Jordanie a souligné que le Prophète avait célébré le pacte d’Al-Foudoul qui était une coalition morale et une charte humaine, dans lesquelles se sont exprimés les nobles sentiments humains pour soutenir les opprimés, défendre le droit et fustiger l’oppresseur, autant de valeurs qui correspondent à l’essence du message de l’Islam.

Le conférencier a indiqué que cet épisode constitue une incitation aux musulmans d’aujourd’hui pour conclure des alliances, rejoindre des blocs et signer des chartes et des traités qui servent les principes moraux et défendent les causes justes, tels que la coopération dans la lutte contre la pauvreté, l’analphabétisme et la criminalité, ou pour la préservation de l’environnement et la lutte contre la pollution, pour le maintien de la paix et de la sécurité mondiales, ou encore la coopération pour garantir le droit des peuples à une vie digne, ou pour soutenir les opprimés et blâmer les oppresseurs.

Pour lui, le triomphe des valeurs morales constitue une victoire pour l’Islam et se traduirait par la réalisation des finalités inscrites dans le Saint Coran et des objectifs que portent le message de l’islam et les livres révélés.

D’autre part, le professeur Al-Kilani a évoqué la finalité du peuplement de la terre, affirmant que les versets du Saint Coran ont successivement souligné et insisté sur cet objectif de différentes manières, dont le verset 61 de la Sourate Houd disant : «De la terre Il vous a créés, et Il vous l’a fait peupler (et exploiter)», et le verset 56 de la Sourate Al-A’raf: «Et ne semez pas la corruption sur la terre après qu’elle ait été réformée».

Il a, en outre, expliqué que cet appel au peuplement de la terre, qui relève de l’attribution contraignante, comprend un appel à la mise en place de points de convergence auxquels peuvent contribuer toutes les personnes afin de construire et peupler la terre, tels que la coopération dans les domaines agricole, industriel, commercial, sanitaire, environnemental, scientifique et autres, qui bénéficie à l’humanité.

Les versets du Saint Coran ont suggéré que le peuplement de la terre ne peut être réalisé que dans un cadre de coexistence, de cohabitation et de convivialité entre les gens, a affirmé le conférencier, ajoutant que la survie sur terre est tributaire de la capacité matérielle de l’être humain à gagner sa vie.

Le conférencier a conclu que la Oumma, qui est respectueuse des orientations du Saint Coran et consciente de ses finalités et ses recommandations, est tenue en tant qu’individus, dirigeants et sages d’œuvrer pour construire les aspects qui rassemblent l’humanité et tendre les ponts de rapprochement et de coopération entre les peuples, insistant sur le fait que la capacité de la Oumma à réaliser la solidarité et l’entraide humaines va de pair avec les objectifs inscrits dans le Saint Coran.

À l’issue de cette quatrième causerie du Ramadan, le Roi a été salué par Mohamed Kone, ministre malien des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, les professeurs Qotb Sanou, secrétaire général de l’Académie du Fiqh islamique de Guinée et Aziza Yahya Mohamed Taoufiq al-Hibri, ancienne professeur de droit à l’Université de Richmond aux Etats Unis d’Amérique, Mazhar Mohammed al-Hamoui, membre du Conseil suprême de la Charia au Liban, Abu Bakr Doukoure, responsable de la section de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains au Burkina Faso, et Ossini Ismail Ossi, responsable de la section de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains au Gabon.

Le Roi a également été salué par Cheikh Mamadou Abou Doubachi, responsable de la section de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains au Togo, Mamadou Ouré Baldé, secrétaire général de la Ligue nationale Tijanienne en Guinée-Bissau et responsable de la section de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains dans ce pays, Elmi Abdallah Ater, responsable de la section de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains à Djibouti, Cheikh Muhammad Al-Hafiz Al-Nahaoui, responsable du rassemblement culturel islamique en Mauritanie et en Afrique de l’Ouest, et Ibrahim Makri, membre de la section de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains au Nigeria.

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