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Rabat, capitale africaine de la culture : un succès plus grand qu’espéré

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La ville de Rabat © DR

Cette dernière semaine du mois de mai marque la fin des festivités célébrant Rabat, capitale africaine de la culture 2022-2023. Un riche programme de festivités culturelles a été respecté, avec des événements qui portent notamment sur la poésie, la littérature, les arts plastiques, la musique, le théâtre, le cinéma, la danse, le folklore, la mode, ainsi que d’autres thématiques culturelles. L’heure est donc au bilan.

«Rabat, capitale africaine de la culture», c’est le titre qu’a porté la ville pendant un an. De juin 2022 à mai 2023, Rabat est devenue la première ville et capitale du continent à être honorée de cette célébration, avec une série d’événements culturels majeurs mettant en valeur la dimension africaine. Cela reflète l’engagement du Royaume à soutenir le développement culturel du continent.

L’objectif était de mettre en avant la richesse et la diversité des atouts culturels et civilisationnels présents en Afrique, ainsi que les liens humains et culturels profonds qui caractérisent tous les pays du continent. Au total, plus d’une centaine d’événements d’envergure internationale ont été organisés tout au long de l’année, faisant de Rabat le carrefour culturel de l’Afrique. Tous les domaines ont été mis à l’honneur à travers des manifestations favorisant les échanges culturels africains et renforçant les liens entre les différentes origines africaines.

Il est important de rappeler que le programme des capitales africaines de la culture est porté par les Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique). Il a été initié en 2018 lors du sommet «Africités» qui s’est tenu à Marrakech, dans le but de célébrer l’excellence artistique, culturelle et créative du continent africain en désignant une ville qui serait la capitale africaine de la culture pendant deux ans.

Lire aussi : Rabat : échange sur l’Histoire multiséculaire de l’Afrique

Rabat a relevé le défi

Initialement, c’était Marrakech qui était destinée à être la «capitale africaine de la culture». Cependant, un revirement de dernière minute a bouleversé les plans et Rabat a pris sa place.

Si la capitale du Royaume a finalement été choisie comme première capitale africaine de la culture, c’est en grande partie grâce à ses infrastructures jugées plus adaptées, telles que le Musée Mohammed VI, le Théâtre Mohammed V et le nouveau Grand Théâtre. De plus, l’inscription de tous ses sites en tant que patrimoine historique au Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO a également joué un rôle clé.

«Le choix de Rabat comme première capitale de la culture africaine constitue une occasion de mettre en valeur la richesse et la diversité de la culture africaine, avec ses aspects matériels et immatériels, à travers une programmation culturelle, artistique et patrimoniale diversifiée», s’est réjoui Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication du Maroc, lors du lancement de l’événement en juin 2022.

Rabat a finalement prouvé que ce titre de capitale de la culture n’était pas un choix fortuit. Avec son passé millénaire et son architecture authentique, la ville a été à la hauteur des attentes et a démontré son expérience dans l’accueil d’événements culturels importants à dimension africaine depuis plusieurs années. Le statut de «capitale africaine de la culture» lui a permis de contribuer de manière significative au développement culturel à l’échelle nationale et continentale pour devenir une plateforme mondiale pour la promotion des valeurs de coexistence et de dialogue entre les cultures.

Lire aussi : Rabat, capitale africaine de la culture : les précisions de Mehdi Bensaid

Renforcer la coopération culturelle en Afrique

Dans ses espaces historiques, places publiques et quartiers, Rabat a accueilli une centaine d’événements avec la participation d’acteurs culturels venant de tout le continent. Parmi ceux-ci, on peut citer Rabat’Doc Africa, le Visa For Music Festival, RAB’AFRICA, le festival du théâtre africain de Rabat et MOCA, entre autres.

En chiffres, plus d’un million et demi de spectateurs, plus de 4.000 artistes et plus de 3.000 professionnels ont participé aux différentes activités culturelles. Ces chiffres dépassent largement les attentes et témoignent du franc succès de cette édition pilote.

C’était l’occasion de mettre en avant les efforts déployés par les gouvernements et les acteurs culturels pour atténuer les répercussions de la pandémie de Covid-19, préserver la diversité culturelle et protéger le patrimoine culturel, matériel et immatériel.

Lors des différentes manifestations, les participants ont affirmé leur soutien au renforcement de la coopération culturelle multilatérale pour atteindre les objectifs de développement durable. Une attention particulière a été accordée à l’investissement dans les capacités culturelles et patrimoniales, ainsi qu’aux programmes visant à structurer et à mettre en réseau les artistes et les acteurs culturels du continent africain.

Lire aussi : Patrimoine culturel : le Roi appelle au renforcement de la coopération internationale 

Lors de la réunion ministérielle africaine de la culture, qui s’est tenue la semaine dernière, les ministres en charge de la culture ont exprimé leur conviction que la culture reste un puissant moyen de résilience pour les pays africains face aux multiples crises qui secouent le monde. Ils estiment qu’il est temps de repenser la place et le rôle de la culture dans le processus de développement socio-économique.

À cet égard, ils ont pris un certain nombre d’engagements communs mentionnés dans la «Déclaration de Rabat», tels que la promotion du dialogue interculturel et de la liberté des créateurs. Les ministres ont également exprimé leur soutien au renforcement et à l’amélioration de la coopération bilatérale et multilatérale entre les États pour atteindre les objectifs de développement durable, tout en promettant de développer le tourisme culturel et les industries culturelles et créatives.

Enfin, ils ont souligné la nécessité de lutter contre le trafic illicite des biens culturels et des œuvres d’art africains, en mettant en avant l’importance du rôle de la jeunesse africaine et de la diaspora dans la préservation du patrimoine culturel africain.

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