Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Qu’est ce qui bloque le lancement de la 5G ?

Qu’est ce qui bloque le lancement de la 5G ?

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

A six années de la coupe du monde 2030, le Maroc tarde toujours à lancer la technologie de la 5G. Lors de son dernier passage au Parlement, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, a annoncé que plusieurs chantiers ont été lancés en préparation de l’activation des services internet de cinquième génération pour faciliter le grand déploiement tant attendu, après plusieurs tentatives avortées.  En attendant le grand saut, l’expert et consultant en IT, Khalid Ziani, nous livre quelques points qui sont à l’origine de ce blocage.

Temps de lecture : 5 minutes

En répondant à une question orale sur « le lancement de la 5G » présentée par le groupe parlementaire du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des représentants, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, a annoncé que plusieurs chantiers ont été lancés en préparation de l’activation des services internet de cinquième génération (5G).  Ce lancement avait été programmé l’année passée, mais il a été reporté.  À six années de la coupe du monde 2030, le pays peine à faire ce lancement, en dépit des instructions du roi Mohammed VI. Cependant une question demeure en suspens : Qu’est ce qui bloque le lancement de la 5G ?

Selon Khalid Ziani, consultant et expert en IT, le Maroc a tardé dans la mutualisation des réseaux. Pendant longtemps, les autorités ont pensé que les trois opérateurs pouvaient faire la mutualisation facilement et ceci a créé des conflits qui ont atterri devant les tribunaux parce qu’ils ne s’entendent pas sur ce sujet. Ceci est une des explications de l’échec du lancement de la 5G.

Lire aussi : Lancement de plusieurs chantiers en préparation de l’activation des services internet 5G

Pour pallier ce problème, il faut arriver à une solution qui permet la mutualisation d’une manière égale et équitable entre les trois opérateurs. «C’est la seule solution qui a été adoptée par l’ensemble des pays avancés dans le monde, c’est l’introduction d’opérateurs d’infrastructures télécoms. Et le Maroc est en train d’y penser. Cette mutualisation est très importante parce qu’elle divise par deux ou trois les coûts d’investissement dans les infrastructures télécoms pour les opérateurs», explique l’expert.

Khalid Ziani, estime que l’un des obstacles est la capacité d’alimenter des antennes 5G sur l’ensemble du territoire. Les opérateurs télécoms doivent relever ce défi en s’appuyant sur des infrastructures qui permettent le déploiement.

Lire aussi : Gitex Africa 2024 : bilan positif et perspectives prometteuses pour le Maroc

Par ailleurs, il souligne qu’avec un même câble peut passer le signal des trois opérateurs télécoms sans problème. Donc, il y a un effet mutualisation qui est très important et qui doit être pris en compte dès le départ grâce à l’introduction d’opérateurs d’infrastructures qui vont faire un déploiement neutre et open Access.

Ce dernier explique que les installations de la fibre et des tours 5G demandent beaucoup d’investissement que les trois opérateurs ne pourront pas satisfaire pour couvrir le territoire. Le problème sera que si on reste sur la situation actuelle avec uniquement les trois opérateurs et chacun tire son câble dans son coin, ces derniers continueront à se concentrer uniquement sur les zones denses qui sont rentables. Les zones moins denses, les villes moyennes ou les zones rurales, ne seront pas logées à la même enseigne avec comme conséquence une fracture numérique.

Khalid Ziani souligne que la Coupe du monde doit permettre de satisfaire les ambitions du pays. Il ne faut pas se limiter uniquement à desservir les zones où il y a les matchs, mais plutôt dote l’ensemble du territoire de ces nouvelles technologies. C’est tout l’enjeu de la Coupe du monde.

5G, késako ?

Selon la législation marocaine, seuls les trois opérateurs télécoms, détenteurs de licences, peuvent déployer la 5G. C’est dans ce sens que les attributions de fréquences sont liées à leurs licences. Chose qui ne saurait tarder avec l’Agence de nationale de réglementation des télécommunications (ARNT), qui va procéder au lancement. Après, les opérateurs pourront déployer à la fois des réseaux fibres optiques pour transporter les flux Internet à très haut débit et alimenter les antennes 5G qui vont desservir le signal sur les mobiles à haut débit.

Lire aussi : Outsourcing : le Maroc progresse de 12 places au classement mondial

Pour assurer une bonne connectivité des citoyens, il faudra un déploiement de la fibre optique jusqu’à l’international avec les câbles sous-marins qui, eux, transportent ou interconnectent avec l’ensemble du monde sur Internet, les opérateurs marocains. Cette partie de déploiement de la fibre est très importante et elle doit se faire avant le déploiement des antennes 5G. Car celles-ci ne fonctionnent que sur des réseaux fibre, compte tenu du débit qu’elles exigent. Et pour cela, il faut d’abord fibrer l’étendue du territoire, ensuite les antennes 5G afin d’assurer une couverture mobile.

Les opérateurs en collaboration avec l’ARNT doivent libérer les fréquences qui vont être attribuées. Ensuite, il faudra les remplacer avec d’autres équipements pour éviter de créer des parasites sur les antennes.

En dépit de ces retards répétés, le déploiement de la technologie suscite beaucoup d’engouement dans un contexte où le Maroc est la croisée des chemins.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

HCP : situation socioéconomique des réfugiés au Maroc

En 2022, le Haut Commissariat au Plan (HCP), en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), a mené un…

Etudiants VS ministère de la Santé : comment les réconcilier ?

Le bras de fer entre les étudiants des universités de médecine, médecine dentaire, et pharmacie et le ministère de l'Enseignement supérieur …

Tueur silencieux : l’hypertension met à l’épreuve le système de santé marocain

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un rapport alarmant sur l'hypertension au Maroc, révélant 247.000 décès en 2019 et 6,1 mi…

Les universités marocaines vont-elles rompre leurs partenariats avec Israël ?

Les protestations contre les bombardements israéliens à Gaza se multiplient à travers le monde. Chacun à son niveau essaie de manifester son…

Dépénaliser l’avortement au Maroc : une nécessité urgente selon Amnesty International

«Ma vie est brisée : L’urgence de dépénaliser l’avortement au Maroc», c’est l’intitulé d’un récent rapport d’Amnesty International. Il dress…

Classe moyenne : doucement mais sûrement ?

Le rapport de Policy center for the new South (PCNS) est tombé. La classe moyenne semble prendre du galon au Maroc. Loin de l’image qu’on vo…

Myanmar : l’histoire de ces Marocains séquestrés

Attirés par des offres alléchantes, des jeunes ont suivi un itinéraire qui les a conduits de la Malaisie à la Thaïlande, avant d'atteindre M…

AstraZeneca, que devons-nous craindre ? Dr Tayeb Hamdi répond

L’entreprise AstraZeneca a admis que son vaccin pourrait, dans des cas extrêmement rares, entraîner un effet indésirable appelé syndrome thr…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire