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Quand une virée en jet-ski vire au drame

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Une sortie en mer en jet-ski © DR

Une sortie en jet-ski tourne au drame. Deux jeunes vacanciers franco-marocains ont perdu la vie en eaux troubles, exacerbant les tensions déjà palpables entre le Maroc et l’Algérie. Leur tragique destin soulève de nombreuses questions sur la sécurité maritime et la diplomatie entre les deux pays. Récit d’un drame qui risque de faire couler beaucoup d’encre.

Mardi dernier, un tragique incident a eu lieu en mer. Deux vacanciers franco-marocains, profitant d’une sortie en jet-ski, ont malheureusement rencontré le destin de manière inattendue. Après s’être égarés dans les eaux, ils se sont retrouvés dans une zone maritime algérienne, non loin des côtes marocaines, avant d’être mortellement touchés par des garde-côtes algériens. La nouvelle de ce drame a rapidement fait le tour des médias dans le monde entier, soulevant des questions sur les procédures de sécurité en mer et les relations entre le Maroc et son voisin de l’Est.

Lire aussi : Hostilité envers le Maroc : jusqu’où ira Alger ?

Ce qui s’est réellement passé

Ce qui devait être une aventure mémorable pour quatre vacanciers franco-marocains passionnés de jet-ski s’est tragiquement transformé en un cauchemar inimaginable. Après une journée agréable passée le long de la côte, durant laquelle le groupe a fait une halte pour déguster du poisson à Sid El Bachir, les quatre hommes se sont retrouvés désorientés en mer, avec un niveau d’essence très bas de leurs jet-skis. Ils ont ensuite involontairement dérivé vers une zone qu’ils ne reconnaissaient pas, se rendant compte plus tard qu’il s’agissait des eaux territoriales algériennes.

Ce détail ne serait pas passé inaperçu bien longtemps, car une patrouille des garde-côtes algériens est rapidement venue à leur rencontre. Le bateau était clairement identifié par le mot «Algérie», selon Mohamed Qissi, l’un des participants à cette sortie, et survivant de cet incident. Malgré l’inquiétude initiale, les vacanciers étaient convaincus qu’ils seraient aidés à retrouver leur chemin, en particulier après que Bilal, le frère cadet de Mohamed, ait échangé des informations avec les militaires et ait indiqué la direction de Saïdia.

Et alors qu’ils commençaient à manœuvrer leurs jet-skis dans l’espoir de regagner les eaux marocaines, l’impensable s’est produit. Sans avertissement, une pluie de balles a été déchaînée sur eux. Bilal Qissi, âgé de 29 ans, et Abdelali Mechouer, 40 ans, ont été tués sur le coup. Un troisième membre du groupe a vu son jet-ski percuté intentionnellement par le zodiac des garde-côtes, le renversant. Blessé par balle, il a été capturé et est actuellement détenu en Algérie.

Mohamed fut donc le seul à échapper à ce massacre. Guidé par les dernières instructions de son frère, il a bravé les eaux en nageant ardemment vers la côte marocaine. Il criait les noms de Bilal et Abdelali dans l’espoir d’une réponse, mais tout ce qu’il percevait était les bruits des vagues et l’écho douloureux d’une tragédie qui marquera sa vie à jamais.

Paris s’exprime, le parquet d’Oujda ouvre une enquête

Cet incident est survenu dans un contexte géopolitique déjà lourd, avec des relations très tendues entre le Maroc et l’Algérie. Hier, lors de la conférence de presse hebdomadaire suivant le Conseil de gouvernement, Mustapha Baïtas a choisi de rester discret. Il s’est limité à déclarer que la situation est «une question relevant strictement du domaine judiciaire», évitant ainsi tout commentaire supplémentaire sur le sujet.

Au lendemain de cette déclaration, le parquet d’Oujda a ordonné l’ouverture d’une enquête. Il a donné ses instructions à la Gendarmerie royale à Oujda afin de recueillir les informations nécessaires sur les circonstances dudit incident.

Dans le cadre de l’enquête, plusieurs personnes faisant partie des familles et entourage de ce groupe de jeunes ont été auditionnées. Le parquet a indiqué à la MAP que l’enquête se poursuit actuellement.

Pour sa part, France s’est exprimée aussi ce vendredi, confirmant officiellement le décès d’un de ses ressortissants et signalant la détention d’un autre sur le territoire algérien. Ces informations françaises se heurtent toutefois à des rapports marocains, qui parlent du décès de deux vacanciers.

Dans un communiqué repris par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères est resté évasif concernant les circonstances précises et les détails entourant le décès. Toutefois, cherchant à rassurer en ces moments d’incertitude, les autorités françaises ont souligné l’implication active du centre de crise et de soutien et des ambassades françaises en Algérie et au Maroc. Elles ont confirmé être en liaison directe avec les familles des victimes pour leur fournir toute l’assistance et le soutien nécessaire, faisant savoir aussi que le parquet a été informé de la situation.

Colère et indignation

Ce drame a suscité une vague de colère sur la toile. Depuis mardi dernier, une onde de choc s’est propagée et les réseaux sociaux sont rapidement devenus le théâtre d’un large éventail de réactions, avec de nombreux internautes exprimant leur indignation et leur tristesse.

https://twitter.com/lagranderevue/status/1697183926479995331

Parmi les réactions les plus poignantes, celle de l’acteur marocain Abdelkrim Qissi, cousin de l’une des victimes. Sur sa page Facebook officielle, l’artiste, également connu pour sa carrière de boxeur, a partagé un message fort en mémoire de Bilal Qissi, son petit-cousin. «Bilal a été tragiquement arraché à la vie. Quelle était sa faute ? Simplement d’avoir navigué accidentellement dans les eaux territoriales algériennes pendant ses vacances», a-t-il lâché.

Sans mâcher ses mots, Abdelkrim Qissi n’a pas manqué d’adresser une critique cinglante envers les responsables de cet incident. «Honte aux dirigeants algériens et à leurs forces de l’ordre. Que chacun d’entre eux assume la responsabilité de cet acte tragique», a-t-il conclu.

Capture d’écran du post Facebook de Abdelkrim Qissi

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