Une sortie en mer en jet-ski © DR
Mardi dernier, un tragique incident a eu lieu en mer. Deux vacanciers franco-marocains, profitant d’une sortie en jet-ski, ont malheureusement rencontré le destin de manière inattendue. Après s’être égarés dans les eaux, ils se sont retrouvés dans une zone maritime algérienne, non loin des côtes marocaines, avant d’être mortellement touchés par des garde-côtes algériens. La nouvelle de ce drame a rapidement fait le tour des médias dans le monde entier, soulevant des questions sur les procédures de sécurité en mer et les relations entre le Maroc et son voisin de l’Est.
Lire aussi : Hostilité envers le Maroc : jusqu’où ira Alger ?
Ce qui s’est réellement passé
Ce qui devait être une aventure mémorable pour quatre vacanciers franco-marocains passionnés de jet-ski s’est tragiquement transformé en un cauchemar inimaginable. Après une journée agréable passée le long de la côte, durant laquelle le groupe a fait une halte pour déguster du poisson à Sid El Bachir, les quatre hommes se sont retrouvés désorientés en mer, avec un niveau d’essence très bas de leurs jet-skis. Ils ont ensuite involontairement dérivé vers une zone qu’ils ne reconnaissaient pas, se rendant compte plus tard qu’il s’agissait des eaux territoriales algériennes.
Ce détail ne serait pas passé inaperçu bien longtemps, car une patrouille des garde-côtes algériens est rapidement venue à leur rencontre. Le bateau était clairement identifié par le mot «Algérie», selon Mohamed Qissi, l’un des participants à cette sortie, et survivant de cet incident. Malgré l’inquiétude initiale, les vacanciers étaient convaincus qu’ils seraient aidés à retrouver leur chemin, en particulier après que Bilal, le frère cadet de Mohamed, ait échangé des informations avec les militaires et ait indiqué la direction de Saïdia.
Et alors qu’ils commençaient à manœuvrer leurs jet-skis dans l’espoir de regagner les eaux marocaines, l’impensable s’est produit. Sans avertissement, une pluie de balles a été déchaînée sur eux. Bilal Qissi, âgé de 29 ans, et Abdelali Mechouer, 40 ans, ont été tués sur le coup. Un troisième membre du groupe a vu son jet-ski percuté intentionnellement par le zodiac des garde-côtes, le renversant. Blessé par balle, il a été capturé et est actuellement détenu en Algérie.
Deux jeunes Franco-marocains ont été abattus, par les garde-frontières algériens https://t.co/iZxDnNHvJB
— Maroc 🇲🇦 (@MarocTopNews) August 31, 2023
Mohamed fut donc le seul à échapper à ce massacre. Guidé par les dernières instructions de son frère, il a bravé les eaux en nageant ardemment vers la côte marocaine. Il criait les noms de Bilal et Abdelali dans l’espoir d’une réponse, mais tout ce qu’il percevait était les bruits des vagues et l’écho douloureux d’une tragédie qui marquera sa vie à jamais.
Témoignage exclusif du grand frère de Bilal Qissi qui était présent lorsque la marine algérienne a tiré dans le dos de son frère et son ami. https://t.co/5dXwIip2kF pic.twitter.com/pTDiLIZMEo
— MM ۞ (@MoorishMovement) August 31, 2023
Paris s’exprime, le parquet d’Oujda ouvre une enquête
Cet incident est survenu dans un contexte géopolitique déjà lourd, avec des relations très tendues entre le Maroc et l’Algérie. Hier, lors de la conférence de presse hebdomadaire suivant le Conseil de gouvernement, Mustapha Baïtas a choisi de rester discret. Il s’est limité à déclarer que la situation est «une question relevant strictement du domaine judiciaire», évitant ainsi tout commentaire supplémentaire sur le sujet.
Au lendemain de cette déclaration, le parquet d’Oujda a ordonné l’ouverture d’une enquête. Il a donné ses instructions à la Gendarmerie royale à Oujda afin de recueillir les informations nécessaires sur les circonstances dudit incident.
Dans le cadre de l’enquête, plusieurs personnes faisant partie des familles et entourage de ce groupe de jeunes ont été auditionnées. Le parquet a indiqué à la MAP que l’enquête se poursuit actuellement.
Pour sa part, France s’est exprimée aussi ce vendredi, confirmant officiellement le décès d’un de ses ressortissants et signalant la détention d’un autre sur le territoire algérien. Ces informations françaises se heurtent toutefois à des rapports marocains, qui parlent du décès de deux vacanciers.
Dans un communiqué repris par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères est resté évasif concernant les circonstances précises et les détails entourant le décès. Toutefois, cherchant à rassurer en ces moments d’incertitude, les autorités françaises ont souligné l’implication active du centre de crise et de soutien et des ambassades françaises en Algérie et au Maroc. Elles ont confirmé être en liaison directe avec les familles des victimes pour leur fournir toute l’assistance et le soutien nécessaire, faisant savoir aussi que le parquet a été informé de la situation.
Colère et indignation
Ce drame a suscité une vague de colère sur la toile. Depuis mardi dernier, une onde de choc s’est propagée et les réseaux sociaux sont rapidement devenus le théâtre d’un large éventail de réactions, avec de nombreux internautes exprimant leur indignation et leur tristesse.
Affreux. Horrible. Cauchemardesque. Choquant. Effroyable.
On pourrait penser que c’est la #Corée_du_Nord. Mais c'est, hélas, l'#Algérie.
La seule autre nation qui tire et tue des civils égarés est la #Corée_du_Nord.
“Perdus en mer en jet-ski, deux #vacanciers_franco_marocains…
— Lahcen Haddad, PhD (@Lahcenhaddad) September 1, 2023
Un drame terrible, des touristes Franco Marocains tués pr ne pas dire assassinés par les autorités algériennes alors qu'ils s'étaient égarés en mer. 2 morts, un prisonnier en Algérie🤬Espérons que le🇲🇦et la 🇨🇵 pourront intervenir🤞🏾
Pensées aux familles😔🤲🏾https://t.co/UrH7vN63f4— Nina Simone🫐 (@NinaSimone49) September 1, 2023
https://twitter.com/lagranderevue/status/1697183926479995331
Parmi les réactions les plus poignantes, celle de l’acteur marocain Abdelkrim Qissi, cousin de l’une des victimes. Sur sa page Facebook officielle, l’artiste, également connu pour sa carrière de boxeur, a partagé un message fort en mémoire de Bilal Qissi, son petit-cousin. «Bilal a été tragiquement arraché à la vie. Quelle était sa faute ? Simplement d’avoir navigué accidentellement dans les eaux territoriales algériennes pendant ses vacances», a-t-il lâché.
Sans mâcher ses mots, Abdelkrim Qissi n’a pas manqué d’adresser une critique cinglante envers les responsables de cet incident. «Honte aux dirigeants algériens et à leurs forces de l’ordre. Que chacun d’entre eux assume la responsabilité de cet acte tragique», a-t-il conclu.
MRE, qui ne veut pas de vous ?
DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité
Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques
Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche
Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?
Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Latifa Akharbach défend le droit universel à l’éducation numérique
Société - Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a souligné que l’éducation à l’information et au numérique doit être considérée comme un droit universel.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours
Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Migration : un nouvel axe Maroc-UE en construction
Société - Le Maroc et l’Union européenne (UE) s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur collaboration stratégique sur le dossier migratoire.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024