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Commençons par une précision essentielle. Chez Le Brief, notre but n’est nullement de dénoncer une quelconque exploitation de la douleur humaine. Que nenni. Il existe bel et bien une demande, exprimée par les Marocains, à laquelle répondent ces acteurs du secteur funéraire. Nous l’examinerons ici, en laissant de côté la peine et les émotions, pour l’aborder comme un domaine à part entière, avec tout le recul qu’impose une analyse journalistique.
Il était, il n’est plus. Toute personne sur terre, a au moins perdu un être cher. Un être inoubliable qui l’aura marqué de manière indélébile. Sa perte, bien qu’effroyablement insurmontable, sera accompagnée d’une tripotée de dépenses imprévues. Peu importe, diront les familles, c’est pour rendre hommage à cet être cher. Opportunité, diront les acteurs du secteur funéraire, qui enregistrent le gros de leur chiffre d’affaires lors de ces événements douloureux. L’organisation des funérailles au Maroc n’est pas qu’un dernier hommage rendu au défunt. C’est un véritable marché, où les familles, souvent acculées par la pression sociale, sont poussées à dépenser sans compter pour s’assurer que nul ne les traitera d’enfants ingrats vis-à-vis du défunt.
Les entreprises marocaines de pompes funèbres ne se contentent plus de fournir des cercueils. Elles ont diversifié leurs offres pour inclure des services qui vont de l’organisation complète des obsèques à la fourniture de luxueux ornements funéraires. Les funérailles deviennent alors un moment d’exhibition sociale avec, parfois même, des caveaux familiaux où chaque tombe est un monument à part entière.
Ces entreprises prospèrent. Leurs chiffres d’affaires croissants témoignent d’une réalité amère : plus la douleur est grande, plus les familles s’endettent pour garantir des funérailles à la hauteur des attentes sociétales. Le coût moyen d’une cérémonie dépasse souvent les 20.000 dirhams, et peut grimper bien au-delà, selon le standing choisi. Les classes moyennes, accablées par ces dépenses, sacrifient volontiers économies et tranquillité pour éviter l’opprobre d’une cérémonie modeste.
Les funérailles, au Maroc, ne sont pas les mêmes pour tous, malgré une religion commune. Ici, tout dépend du portefeuille et de la culture de chacun. Certains n’en ont nullement les moyens, mais serait prêt à s’endetter pour des funérailles dignes de ce nom, quand d’autres, bien plus aisés, préfèrent, de nos jours, tout plier en une journée, au lieu des trois jours de deuil habituels.
Quelles étapes à suivre en cas de décès ?
Mais commençons par la première étape administrative, avant de se plonger dans le faste funéraire. Le départ est le même pour tous. Constat de la mort, l’appel au médecin de l’arrondissement de la commune, qui viendra constater la mort et signifier par la même occasion qu’il s’agit bien d’une mort naturelle. Après quoi, la famille reçoit un papier, officialisant l’ultime repos du défunt, appelé certificat médical de décès (par la suite, ce papier servira aussi à inscrire la date de décès de la personne sur son livret de famille). Dans le cas d’une mort suspecte, les autorités (police ou gendarmerie) sont appelées. À l’aide de ce papier, et de la carte d’identité du défunt, un membre de la famille peut avoir un permis d’inhumer, afin de creuser la tombe.
Parallèlement, la famille a 30 jours pour déclarer le décès, au niveau de l’arrondissement de la commune où la personne est décédée. Un acte de décès sera alors délivré à la famille afin d’avoir accès à l’acte d’hérédité, la succession. Si la déclaration de décès n’est pas faite dans un délai de 30 jours, une amende de 300 à 1.200 dirhams s’applique. Toutefois, pour les Marocains décédés à l’étranger, ce délai peut être étendu à un an, après quoi, les mêmes pénalités s’appliquent en cas de retard.
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Autre point important : la déclaration de décès doit être effectuée par les proches du défunt. En leur absence ou si les membres proches sont mineurs, un parent plus éloigné peut s’en charger. Lors de la déclaration, plusieurs documents sont requis : le livret de famille du défunt, le certificat médical constatant le décès, ainsi qu’une copie légalisée de la CIN du déclarant, qui prouve le lien de parenté. Le déclarant reçoit alors un acte de décès et met à jour le livret de famille. Par ailleurs, l’épouse du défunt peut demander un certificat attestant qu’elle était l’unique conjointe, nécessaire pour la succession. Pour cela, elle doit fournir un acte de décès, un acte de mariage, et sa CIN. Ce document lui est généralement livré le jour même de la demande.
En cas de décès à l’étranger, deux autorisations sont nécessaires pour rapatrier le corps au Maroc : celle du ministère des Affaires étrangères du pays concerné et l’autorisation d’entrée sur le territoire marocain (voir plus bas pour les détails).
Quant à la succession, elle requiert un certificat de succession, après quoi un inventaire des biens du défunt est dressé devant notaire ou tribunal. Si aucun testament n’a été laissé, les héritiers peuvent régler la succession à l’amiable et un acte de partage notarié est établi, actualisant la répartition des biens.
La gnaza luxueuse
Revenons aux funérailles. Comme expliqué plus tôt dans ce dossier, chaque famille décide de la marche à suivre en termes de funérailles, fastueuses ou discrètes. Il y a les familles traditionnelles, qui, encore aujourd’hui, se rassemblent autour du veuf ou de la veuve pour aider financièrement, selon les moyens de chacun. « À chaque gnaza, nous présentons nos condoléances, avant de demander qui est en charge du kounache, le cahier où chacun donne quelque chose, ce qu’il peut. À la fin des trois jours, et suite aux dépenses engendrées, la personne en charge de ce cahier fait les comptes et tout ce qui reste est donné à la veuve », nous explique un habitant de Ouled Mtaa, région entre Rabat et Témara.
Dans la pure tradition musulmane, les personnes directement touchées par le deuil ne doivent pas cuisiner le premier jour. « Nous considérions le fait de se rassembler auprès de la famille du défunt et la préparation d’un repas (par celle-ci) après l’enterrement comme faisant partie d’al-Niyâha (des lamentations interdites) » [Ahmad (al-Albanî : Sahîh)]. Ce récit stipule que l’interdiction concerne la préparation d’un repas après l’enterrement, car cela représente une épreuve pour la famille endeuillée, déjà accablée par leur tristesse, et va à l’encontre des enseignements de la Sunna. En effet, le Prophète a déclaré : «Préparez de la nourriture pour la famille de Dja’far, car une nouvelle est venue les préoccuper » [Ahmad, Abû Dâwûd (Albani : Hasan)].
Si cette tradition se perd pour les familles les moins bien loties, la tradition demeure. Il n’est pas anormal de voir les voisins s’affairer en cuisine, une personne en charge de produire les brioches, une autre pour le thé, plusieurs autres sur le couscous… De plus, cette couche sociale a pour habitude d’ouvrir l’ensemble de leur maison pour accueillir toutes les personnes venant présenter leurs condoléances. « J’ai assisté à une gnaza durant laquelle le café du dessous a décidé de dédier sa cuisine, sa salle, ses employés à cet événement tragique, et ce, durant trois jours », nous raconte la même source.
Dans certains quartiers, et cela est encore très visible, peu importe la ville, il arrive que le Mokadem (administrateur ayant le rôle de chef dans un quartier ou douar), laisse les familles poser une tente ou un chapiteau durant trois jours, tout en barrant la route aux voitures et passants. Cela est aisément accepté par l’ensemble des voisins qui partagent la peine de la famille.
Et puis, il y a ce dernier type de familles, qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses. Celles qui, dès le constat du décès, font appel au traiteur, pompes funèbres, et tolba. Certains traiteurs font du tout en un. Des tables, de la tente, des fleurs, des repas, du transport, en passant par la présence de la tolba… Tout!
9 repas pour pleurer
Le deuil au Maroc, c’est aussi l’art de nourrir. Le repas du défunt, cette tradition où la famille se doit de servir jusqu’à neuf repas aux invités durant les trois jours de commémoration (en plus d’un autre au 40ᵉ jour après le décès, si la famille le souhaite), représente une sacrée opportunité pour le marché de l’ultime repos. Les traiteurs funéraires ont ainsi vu leur nombre exploser, proposant des menus allant du simple repas aux festins élaborés, et ce, pour chaque étape du deuil. Ils développent même leurs offres, rivalisant d’ingéniosité pour faire de cet événement le plus couru et coûteux du moment. Alors qu’avant un simple couscous suffisait, maintenant ce sont des plats de poulet et viande, des salades à base de mets les plus recherchés, des fruits au dessert… Ne manquerait plus qu’une pièce montée pour couronner le tout.
Pendant trois jours, les cuisines s’activent, les marmites mijotent, et les convives mangent, mangent et mangent encore, telle la scène mythique du Voyage de Chihiro. Harira, tajine d’agneau, plateaux d’olives et de pâtisseries marocaines défilent sous les regards tantôt tristes, tantôt apaisés des convives. Si, autrefois, ces repas étaient préparés par les femmes du foyer, aujourd’hui, la majorité des familles fait appel à des traiteurs spécialisés, capables de nourrir des centaines de personnes venues se recueillir.
Ces funérailles se transforment peu à peu en banquets funéraires. Une dépense devenue incontournable. Les prix peuvent varier, mais rares sont les familles qui parviennent à respecter un budget inférieur à 30.000 dirhams pour ces repas. Chaque plat, chaque verre de thé, chaque olive est un symbole de l’honneur que l’on doit au défunt. Mais demeure une ironie incroyable : alors que la mort nous attriste, nous fragilise, par un rappel de notre propre faiblesse, ces dépenses ahurissantes font écho aux réalités économiques de ceux qui restent ! Il ne s’agit plus d’un hommage… mais d’un spectacle.
Une autre figure omniprésente lors des funérailles au Maroc est celle de la tolba, des récitateurs du Coran qui se réunissent pour réciter des prières en faveur du défunt. Avant, leur présence était une simple marque de piété, une façon d’accompagner l’âme dans son dernier voyage. Aujourd’hui, ces récitateurs sont des professionnels rémunérés, et leur tarif dépend d’abord du nombre qu’ils sont, et de la longueur des versets récités ! Même les Douaa’ se payent maintenant. Ces versets rappellent à chacun que l’ultime repos est une étape inévitable, mais dans ce rituel, il existe un volet commercial. Les tolba ne viennent plus juste par piété, ils facturent leur présence. Les prix varient, allant de quelques centaines de dirhams à des sommes bien plus conséquentes pour les cortèges funéraires de grande ampleur. Parce que, eux aussi, ont leurs stars. Les grandes familles n’hésitent pas à payer pour avoir un groupe nombreux de tolba, garantissant une cérémonie plus solennelle et de manière ironique une bénédiction plus profonde. La tolba moderne se professionnalise et devient la pièce maîtresse d’une cérémonie où même les prières ont un coût !
Passons aux repas ! Pour un mariage ou un baptême, chacun connaît le nombre de convives invités pour la soirée ou journée. Ce qui n’est pas le cas ici, surtout lorsque la nouvelle va vite. Au-delà des repas formels, les visiteurs venus rendre hommage sont souvent accueillis avec du café noir et des olives noires salées. Ces petites attentions, symboles d’hospitalité, font partie des rituels incontournables marocains. Cependant, derrière leur apparence simple, ces produits représentent, à eux seuls, une nouvelle dépense pour les familles. Le café, bien que noir et amer, est indispensable. Il est servi à la ronde, sans interruption, parfois pendant des heures, et chaque visiteur se doit de déguster une tasse tout en murmurant des paroles de réconfort. Il est assez mal vu de refuser ces mets, aussi simples soient-ils. Mais là encore, leur rôle est détourné, transformé en une nouvelle obligation sociale. Les familles doivent s’assurer que les plateaux soient constamment remplis, que le café coule à flots et que chacun trouve sa place autour de ces mets onéreux à force d’être répétés.
Pompes funèbres, le business des funérailles au Maroc
Que nenni, pas en devenir… en forte croissance ! Afin d’analyser le marché des pompes funèbres au Maroc, Le Brief s’est attardé sur les résultats financiers de certaines entreprises ayant pignon sur rue, dont la Compagnie marocaine de pompes funèbres (CMPF), la plus connue de Casablanca. Fondée en 1951, la CMPF s’est imposée au fil des décennies comme l’acteur de référence dans le secteur des services funéraires au Maroc. L’entreprise a su se hisser au sommet d’un marché à la fois sensible et stratégique, où l’émotion et la gestion des opérations doivent cohabiter. En 2022, les résultats financiers de la CMPF témoignent de sa stabilité et de son essor.
Avec un chiffre d’affaires de 27,9 millions de dirhams, la CMPF affiche une croissance annuelle moyenne de 16% sur la période allant de 2020 à 2022, selon les chiffres affichés par inforisk. Ces résultats sont le reflet de l’évolution démographique marocaine, où une population vieillissante fait face à une urbanisation croissante.
Ce qui distingue véritablement la CMPF de ses concurrents, c’est la diversité de ses services. En plus de proposer les prestations classiques de pompes funèbres, telles que la préparation des corps et l’organisation des obsèques, l’entreprise a étendu son champ d’action à l’assistance technique et juridique, ainsi qu’au transport en ambulance et au dépannage. Cette diversification est un des éléments de son succès. Sur le plan financier, les résultats nets de l’entreprise sont tout aussi souriants, sans mauvais jeu de mots. En 2022, la CMPF a enregistré un bénéfice net de 875.416 dirhams, ce qui représente environ 3% de son chiffre d’affaires. Si cette marge peut sembler relativement modeste, elle s’inscrit dans un contexte où les coûts d’exploitation sont importants, notamment en matière de charges de personnel et d’infrastructures. De plus, l’entreprise affiche une croissance annuelle moyenne de 21% de ses résultats nets sur les trois dernières années.
Le marché des pompes funèbres au Maroc est en pleine mutation, porté par des changements démographiques et sociaux majeurs. La population, qui vieillit progressivement, ainsi que l’urbanisation accélérée, créent un besoin de services professionnels pour gérer les obsèques. Pour de nombreuses familles marocaines, l’organisation de funérailles est un fardeau administratif et logistique qu’elles ne peuvent plus assumer seules, ce qui explique pourquoi elles se tournent de plus en plus vers des entreprises spécialisées.
Le rapatriement
Le secteur du rapatriement attire, à lui seul, l’attention de nombreuses entreprises internationales et marocaines, dont des banques marocaines qui proposent d’organiser le rapatriement des corps. Selon les chiffres de Centrale vols ambulance, il est estimé que « 4 musulmans sur 5 sont rapatriés au Maroc suivant leur décès afin d’être enterrés auprès de leurs ancêtres ».
Le coût du rapatriement d’un corps dépend de plusieurs facteurs. À commencer par les services funéraires et les frais de transport. Les services funéraires incluent les soins de conservation, obligatoires avant la mise en bière, ainsi que le cercueil, qui doit être hermétique et respecter les normes en vigueur. Un cercueil en bois doublé de zinc ou d’aluminium est souvent nécessaire. À cela s’ajoutent les frais administratifs, de manutention et les aménagements spécifiques pour le transport.
Les frais de transport varient selon plusieurs facteurs. Le pays de destination car chaque pays impose ses propres réglementations pour l’entrée d’un corps. En France, par exemple, des soins de conservation et un cercueil en zinc sont requis. Le pays de départ peut également influer sur les coûts, en fonction des démarches administratives et des délais. Le choix de la compagnie aérienne affecte également le prix, qui dépend du poids du corps et du cercueil, pesant entre 130 et 150 kg.
De plus, les déplacements des proches sur le lieu du décès ou leur rapatriement avec le défunt peuvent augmenter le prix. Si le rapatriement se fait par voie terrestre, c’est la distance parcourue qui déterminera le coût final. Selon les chiffres recueillis par FAC International, le rapatriement d’un corps de France vers le Maroc (ou l’Afrique du Nord) coûte en moyenne 2.500 euros. Vers l’Afrique subsaharienne, cela revient à 4.500 euros en moyenne, pouvant aller jusqu’à 6.000 euros. Dans le cas ou une personne de nationalité étrangère décède au Maroc, il est tout à fait possible d’envoyer la dépouille en Europe, ou encore vers les Comores.
Rapatrier un corps au Maroc
Le rapatriement de corps est soumis à un cadre légal strict, régi par les conventions internationales de Berlin (1937) et l’accord de Strasbourg (1973), ainsi que par les réglementations des pays concernés (départ, transit, arrivée) et les règles imposées par les transporteurs aériens. Pour rapatrier et inhumer un corps au Maroc, deux conditions essentielles doivent être réunies : l’obtention de l’autorisation du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, et une autorisation d’entrée du corps sur le territoire marocain.
La demande de rapatriement doit être adressée aux services consulaires du lieu du décès, accompagnée de plusieurs justificatifs, tels que : le nom et prénom du défunt, la date et lieu du décès, la cause du décès, ainsi que les informations sur la famille et le lieu d’inhumation au Maroc. Il est également nécessaire de fournir des documents spécifiques, notamment la carte d’identité ou le passeport du défunt, un certificat de décès, un certificat de mise en bière hermétique, un certificat sanitaire de non-contagion, et une autorisation de quitter le territoire délivrée par les autorités compétentes.
Le processus peut s’allonger si le décès est lié à un accident, un homicide ou un suicide, en raison des enquêtes judiciaires ou des examens médico-légaux requis.
Cimetières, le prix de l’éternité
Si le monde des vivants souffre sous le poids des réalités économiques, la mort, elle, continue de prospérer. Les cimetières, espaces sacrés, sont aussi devenus des lieux où l’argent circule discrètement. Trouver un emplacement dans un cimetière bien situé, est parfois une épreuve en soi. Les cimetières des grandes villes manquent d’espace, et de nouvelles solutions voient le jour : acheter des parcelles d’espace pour toute la famille, soit un caveau familial. Cela est certes bizarre dans notre culture musulmane, mais cela permet de payer la gestion du cimetière en question.
Lire aussi : Cimetières : n’oublions pas nos morts
Les familles s’arrachent ces dernières parcelles de terre, cherchant à offrir à leurs défunts un repos éternel à la hauteur des sacrifices économiques consentis de leur vivant. Là encore, les inégalités sociales se reflètent jusque dans la mort : les plus aisés s’offrent des sépultures opulentes, tandis que d’autres s’entassent dans des cimetières surchargés. Les prix de la place peuvent aller de 150 à 300 dirhams la place, sans ornements.
La gestion des cimetières au Maroc est un vrai problème de société. De nombreux sites funéraires sont saturés et dans un état lamentable. Selon la loi organique 113-14, les communes sont responsables de la création et de l’entretien des cimetières. Pourtant, une certaine indifférence règne quant à l’entretien de ces lieux, avec un manque de coordination entre le ministère des Habous et des Affaires islamiques, le ministère de l’Intérieur et les communes.
Un rapport du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) publié en 2012 révélait que 75% des cimetières marocains étaient dans un état effrayant. En 2017, le gouvernement a alloué 700 millions de dirhams pour réhabiliter 150 cimetières, mais les résultats sont peu probants. Dans les grandes villes, s’ajoute à cette problématique celle de la saturation. Le problème du foncier est tel que se pose la proposition qui fait froid dans le dos de la réutilisation des plus anciennes tombes.
L’acquisition d’une parcelle funéraire peut ainsi offrir une réponse à la problématique, révélant néanmoins, avec une cruauté silencieuse, les inégalités sociales qui persistent… même au seuil de l’ultime repos.
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