Illustration . Depositphotos
Le dernier rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la politique monétaire a permis d’avoir un aperçu sur les orientations de la politique budgétaire du Royaume. Ainsi, le document révèle que les recettes ordinaires ont enregistré une amélioration de 13,6% en 2024, atteignant 320,4 milliards de dirhams (MMDH), contre 282 MMDH à la même époque l’an passé. Cette croissance est imputable à la performance des recettes fiscales, qui ont progressé de 12,5% pour atteindre 275 MMDH. La hausse des rentrées fiscales est le fruit d’une gestion plus rigoureuse des impôts, ainsi que d’une meilleure collecte. En effet, les recettes des impôts directs ont connu une amélioration de 13,5% (108,9 MMDH), grâce à des hausses significatives des recettes de l’impôt sur les sociétés (IS) (+12,8%) et de l’impôt sur le revenu (IR) (+13,8%). Ces hausses se sont traduites par des performances accrues, en particulier sur les salaires et les revenus des placements financiers, a expliqué BAM.
Lire aussi : Le commerce extérieur au vert, malgré un déficit croissant
Selon l’institution financière, les recettes provenant des impôts indirects ont également augmenté, avec une progression de 12,3% pour s’établir 133,5 MMDH. Cette croissance est largement due à l’augmentation des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui a progressé de 12,4% pour s’élever à 104,3 MMDH, en particulier grâce aux bonnes performances des rentrées de la TVA à l’importation (+12,1%) et à l’intérieur (+13,2%). Par ailleurs, les recettes issues des droits de douane et des droits d’enregistrement ont également enregistré des hausses notables.
Quant aux recettes non fiscales, elles ont bondi de 21,6% pour s’élever à 41,4 MMDH. Cela inclut des rentrées importantes provenant des mécanismes de financement innovants, mais aussi des paiements effectués par les entreprises publiques, qui ont contribué à cette amélioration.
Des dépenses toujours en hausse
Le rapport a souligné, en revanche, que les dépenses ordinaires ont continué leur ascension, avec une augmentation de 6,8% pour se chiffrer à 288,1 MMDH, par rapport à 2023. Cette évolution résulte en grande partie de l’augmentation des dépenses liées aux biens et services (+8,8%), qui comprennent notamment la masse salariale (+7,6%) et les autres biens et services (+11,4%). L’accroissement de la masse salariale est en grande partie dû aux augmentations structurelles des salaires ainsi qu’aux rappels dus aux employés publics.
La gestion des dépenses liées aux charges de compensation a été un élément important dans l’évolution des dépenses. En effet, celles-ci ont diminué de 13,2%, notamment grâce à la baisse des subventions allouées au gaz butane et à la farine de blé tendre. Cependant, la subvention du sucre a augmenté, portant la charge à 5,3 MMDH. De même, le soutien au secteur du transport routier a connu une baisse par rapport à 2023.
Lire aussi : PLF 2025 : un budget citoyen pour tous
En ce qui concerne les charges d’intérêts sur la dette publique, le document signale qu’ils ont également connu une hausse modérée de 4,8%, représentant désormais 31 MMDH. La dette extérieure a vu une augmentation de 32,1%, tandis que la dette intérieure a légèrement diminué de 3,4%. Ces charges sont directement liées à la gestion de la dette publique et à l’inflation des coûts d’emprunt.
S’agissant des dépenses d’investissement, elles ont continué leur progression, augmentant de 9,9% pour atteindre 79,4 MMDH, représentant environ 79,1% de la prévision budgétaire pour l’année. Ces dépenses sont essentielles pour la réalisation des grands projets d’infrastructure dans le pays, bien qu’elles soient en deçà des attentes initiales. Ces dépenses comprennent notamment des augmentations de 9,2% des dépenses des ministères.
Le déficit budgétaire et le financement du Trésor
Le rapport a aussi passé en revue le déficit budgétaire. Il se chiffre à 49 MMDH à fin octobre 2024, ce qui traduit une nette augmentation par rapport à l’année précédente où il s’élevait à 37,5 milliards. Cette détérioration du solde budgétaire est en grande partie liée à l’augmentation des dépenses, surtout les charges salariales et les intérêts de la dette, malgré l’augmentation des recettes fiscales.
Afin de couvrir ce déficit et de financer ses besoins, le Trésor a dû recourir à des financements internes et externes. En effet, les ressources intérieures nettes ont atteint 46,8 MMDH, tandis que les flux extérieurs positifs se sont établis à 5,5 MMDH. Une partie de ce financement a été obtenue par le biais de tirages auprès d’institutions internationales telles que la Banque mondiale (13,5 MMDH) et le Fonds monétaire international (3,3 MMDH). En parallèle, le recours au marché intérieur a permis de lever 57,9 MMDH, avec des souscriptions particulièrement fortes pour des bons de longues maturités (30 ans, 20 ans), permettant ainsi de maintenir la stabilité des taux d’intérêt malgré un environnement financier complexe.
Lire aussi : La loi de Finances 2025 publiée au Bulletin officiel
Les conditions de financement du Trésor se sont toutefois améliorées par rapport à 2023, avec une baisse des taux d’intérêt sur les bons de trésorerie, notamment ceux à moyen et long terme. Cette amélioration est un signe positif pour la gestion de la dette publique, qui a augmenté de 5,8% à fin octobre 2024 par rapport à la fin 2023.
L’exécution budgétaire du Maroc pour les dix premiers mois de 2024 reflète une dynamique mitigée entre une amélioration des recettes ordinaires et un accroissement des dépenses. Le déficit budgétaire s’est aggravé, en grande partie en raison de l’augmentation des charges publiques, notamment salariales et d’intérêts sur la dette. Toutefois, le financement du Trésor a été assuré par des ressources extérieures et internes, ce qui a permis de stabiliser la situation.
Assurances : hausse des primes de 4,8% à fin septembre
Économie - Les primes émises par les entreprises d’assurances et de réassurance ont franchi le cap des 45 MMDH à fin septembre 2024.
Mbaye Gueye - 25 novembre 2024Le ministère du Commerce enquête sur le dumping du PVC égyptien
Économie - Les importations de PVC en provenance d’Égypte font l’objet d’un examen minutieux par le ministère de l’Industrie et du Commerce.
Ilyasse Rhamir - 25 novembre 2024SIB 2024 : plus de 200.000 visiteurs et 300 exposants à El Jadida
Économie - La 19e édition du Salon international du bâtiment (SIB) a attiré plus de 200.000 visiteurs et plus de 300 exposants.
Mbaye Gueye - 25 novembre 2024RAM accueille son dixième Boeing Dreamliner
Économie - Royal Air Maroc (RAM) a annoncé la réception de son dixième Boeing 787-9 Dreamliner
Farah Nadifi - 25 novembre 2024Saham prend les rênes de Société Générale Maroc
Économie - Le groupe Saham est désormais à la tête de Société Générale Maroc, suite à une transaction validée par Bank Al-Maghrib.
Ilyasse Rhamir - 25 novembre 2024IPC d’octobre 2024 : lecture des tendances
Économie - Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié son rapport mensuel sur l'IPC pour le mois d’octobre 2024.
Farah Nadifi - 22 novembre 2024Introduction en bourse de CMGP Group
Économie - CMGP Group a obtenu, le 21 novembre 2024, le visa de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).
Rédaction LeBrief - 22 novembre 2024FNAC : la crise de la viande rouge persiste
Économie - Malgré des exonérations fiscales sur les importations de viande rouge, les consommateurs continuent de subir des prix élevés.
Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2024Le Maroc et la Roumanie célèbrent leurs relations avec l’émission spéciale de deux timbres-poste communs
Économie - Barid Al-Maghrib a annoncé l'émission de deux timbres-poste conjoints avec la poste de Roumanie, Romafilatelia.
Mbaye Gueye - 21 mai 2024Bank Al-Maghrib réduit son taux directeur à 2,75%
Économie - D'après Bank Al-Maghrib, le Conseil continuera de suivre de près l'évolution de la conjoncture économique et de l'inflation.
Hajar Toufik - 25 juin 2024Tap-To-Phone : Visa et S2M exportent la technologie marocaine en Irak
Économie - Visa, le leader mondial des paiements numériques, a annoncé le lancement en Irak de sa solution innovante Tap-To-Phone (TTP), en partenariat avec la société marocaine S2M.
Farah Nadifi - 29 novembre 2024Le vin marocain : production, consommation et histoire
Khansaa Bahra - 18 septembre 2019Réduflation : vous en aurez MOINS pour votre argent
Économie - Vos produits ne sont pas au régime, mais presque. Ce que vous avez entre les mains, c’est de la réduflation, ou shrinkflation.
Sabrina El Faiz - 29 juin 2024Transformation digitale : les clés de la réussite selon Mounir Bouchiha (Gear9)
Économie En marge de la 7ᵉ édition du meeting annuel "Les Impériales" le directeur de Gear9 offre un aperçu sur la transformation digitale.
Hajar Toufik - 14 février 2024Maroc-Chine : que nous disent ces investissements massifs ?
Économie - Le Royaume s’impose de plus en plus comme une plateforme d’accueil des investisseurs qui ont opté pour le Maroc, notamment la Chine.
Yassine Chraibi - 2 octobre 2024