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Les protestations contre les bombardements israéliens à Gaza se multiplient à travers le monde. Chacun à son niveau essaie de manifester son désaccord avec ce qui s’apparente à un génocide. Depuis l’attaque orchestrée par le Hamas contre l’État hébreu le 7 octobre dernier, le monde assiste à un massacre. Les offensives terrestres et aériennes ont fait plus de 34.000 morts, dont la majorité sont des femmes et des enfants.
Dans certains pays, cela a poussé certaines universités à rompre leur coopération avec leurs homologues israéliennes, parfois sous la pression des étudiants. On peut citer l’université libre de Bruxelles (ULB) qui a annoncé, à travers un communiqué, rompre sa coopération avec deux instituts israéliens dans le cadre d’un projet de recherche scientifique sur l’intelligence artificielle. Dans le texte, elle a indiqué ne plus avoir de «coopération bilatérale avec Israël», tout en affirmant être «déterminée à poursuivre ses partenariats avec les institutions palestiniennes».
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Le Trinity University College en Irlande, a aussi décidé de mettre fin à ses investissements dans des entreprises israéliennes, en réponse aux appels de ses étudiants en faveur de la Palestine. L’université américaine Johns Hopkins, dans le Maryland, par l’entremise de sa direction, est également parvenu à trouver un accord avec ses étudiants pour mettre fin aux liens avec des institutions israéliennes. Auparavant, les étudiants avaient bloqué le campus Homewood pendant 14 jours en montant un camp en guise de soutien à la cause palestinienne.
En Espagne, la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) salue la décision inédite de la conférence des recteurs d’université en Espagne (CRUE) de «suspendre les accords de collaboration avec les universités et les centres de recherche israéliens qui n’ont pas exprimé un engagement ferme en faveur de la paix et du respect du droit humanitaire international».
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La décision de la CRUE qui regroupe les directeurs et directrices de 50 universités publiques et de 26 universités privés espagnoles, témoigne d’un engagement en faveur du droit international. Elle a condamné les actes de violence et a annoncé son appui aux manifestations de soutien aux Palestiniens.
Dégel des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël
Depuis la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le 22 décembre 2020, plusieurs coopérations ont été nouées, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’Innovation.
D’ailleurs, le ministre de la tutelle, Abdellatif Miraoui, avait reçu le ministre de la Coopération régionale, Issawi Frej, en juillet 2022. C’est ce qui a permis aux établissements supérieurs marocains de bénéficier de ces coopérations. En août 2021, l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P) a scellé un accord de coopération avec celle de Ben Gourion. Elle porte notamment sur l’échange des expériences et des projets de recherche entre les deux parties.
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L’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan a signé un protocole d’accord avec celle de Haïfa en septembre 2022. Cet accord prévoit une coopération scientifique dans les domaines maritime et de l’aquaculture durable, des technologies et de l’écologie. Un accord similaire a été ratifié entre l’Université internationale de Rabat (UIR) et l’Université de Ben Gourion, située à Bersabée, au mois de novembre de la même année. Le but est de développer la coopération scientifique et académique de part et d’autre, à travers diverses activités. En mars 2023, les universités Euromed de Fès et hébraïque de Jérusalem ont scellé leur coopération dans le domaine de la formation et de l’innovation en recherche.
Les universités marocaines sont aphones
Depuis le début du massacre, les universités ou universitaires marocains qui osent prendre une position officielle sont rares, et ceux qui prennent la parole le font à titre personnel, à l’image du professeur Khalil Mgharfaoui.
Au vu contexte actuel, il est très difficile de cautionner au niveau universitaire et au niveau de la recherche les actions que mène Israël dans la bande de Gaza.
Cette protestation est un mouvement international. On voit des jeunes étudiants s’opposer à cette réponse démesurée que «le tribunal international a qualifié de début de génocide. C’est vraiment énorme ce qui se passe. Cela ne peut pas être accepté d’un point de vue non pas scientifique, mais en tant qu’humains, les universitaires ne marquent pas leur solidarité», dénonce-t-il.
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«Il y a des mouvements au sein d’Israël et en dehors qui ne sont pas d’accord avec ce qui se passe. Et je pense que ce n’est pas le moment de cautionner une politique d’une branche d’extrême droite sous la direction de Netanyahou et de son gouvernement en normalisant, si on veut, les relations universitaires», ajoute -t-il.
Même si ce dernier estime ne pas connaître le contenu des partenariats, il soutient que la suspension des relations avec les universités israéliennes est un minimum. «J’ai vu des gens dont les parents ont été déportés et qui parlent. Ils disent ce que nous voyons, c’est ce que nos parents ont vécu. Ce n’est pas possible. Il faut appeler les choses par leur nom», déplore-t-il.
Khalil Mgharfaoui poursuit : «On ne peut pas comprendre une punition si générale pour déloger certains combattants. On appelle cela comme on veut, mais tuer autant de personnes, 34.000 à 35.000 personnes de cette façon, de manière vraiment anarchique, n’est pas acceptable».
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Pour l’heure, le bureau régional du Syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de Tétouan est le seul à exiger la fin de l’accord signé avec l’Université de Haïfa. Le syndicat a lancé un appel à «tous les professeurs, les administrateurs et leurs représentants dans les conseils des établissements et tous les acteurs syndicaux à travailler ensemble pour l’annulation immédiate de ce partenariat, compte tenu des conséquences négatives qu’il peut avoir sur tous et sur l’image historique de l’université ».
Pendant ce temps, les manifestations estudiantines pour la cause palestinienne continuent dans le Royaume. Les directions universitaires restent, elles, aphones.
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