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PwC : les dirigeants d’entreprises marocains à la recherche d’un délicat équilibre
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Ils sont 44% à penser que leur organisation ne sera plus viable dans 10 ans, si elle continue sur sa lancée sans rien modifier à sa stratégie actuelle. Les dirigeants d’entreprises marocains sont plus que jamais en quête d’une stratégie pour appréhender plus sereinement les défis des années à venir. Risques climat, cyber et géopolitique, ou encore inflation et volatilité macroéconomique : les conditions actuelles compliquent les perspectives de croissance des entreprises.
Et à PwC de noter que l’inflation «fait son entrée dans le classement des menaces directement à la première place, et ce, au Maroc comme au niveau mondial». Les dirigeants marocains affichent une sensibilité importante à l’inflation (première menace à 12 mois), alors même qu’elle y est inférieure à la moyenne européenne (7% au Maroc contre plus de 10% en Europe en novembre 2022 selon l’Insee).
Les crises récurrentes sont aujourd’hui saisies par les dirigeants comme des accélérateurs de changement et de la transformation. De même que les facteurs plus structurels, notamment le changement climatique, sont à appréhender dans une approche plus globale de développement durable et représentent autant un défi qu’un relai de croissance de l’économie. Tout cela s’intègre parfaitement avec les réformes entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement Économique du Royaume.– Réda Loumany, Territory Managing Partner Maroc, Associé Leader Maghreb
Les dirigeants marocains craignent cependant une exposition aux risques cyber moins fortement que leurs homologues étrangers (-4 points sur le risque cyber par rapport à l’Europe) et inversement pour le climat et les inégalités sociales (+17 points sur le climat et +7 sur les inégalités sociales en Europe).
Même si cette 26ᵉ édition de la Global CEO Survey sonne la fin de l’optimisme des années passées, elle laisse entrevoir le changement de paradigme que sont en train de vivre les dirigeants actuels. Elle marque aussi une forme de passage à l’action de la part des chefs d’entreprises, qui poursuivent leurs investissements et sont résolument tournés vers l’humain.
En effet, le capital humain, l’efficience opérationnelle et le déploiement technologique constituent les axes prioritaires de la transformation que doivent impérativement opérer les structures pour continuer d’exister.
L’humain au cœur de la transformation
Les chefs d’entreprises sont confrontés à des défis sans précédent à plus long terme, impactant directement la rentabilité de leurs organisations.
Selon les 50 dirigeants ayant participé à cette première édition Maroc, les éléments pouvant impacter la rentabilité de leur entreprise au cours des 10 prochaines années sont en premier lieu, pour 67% d’entre eux, l’évolution de la demande et des préférences des consommateurs ainsi que les évolutions réglementaires.
Conscients qu’ils vivent une époque délicate, les dirigeants s’emploient à garder le cap et adoptent des stratégies de résilience à court et à longs termes. Pour contrer les effets de la situation économique délicate, les dirigeants marocains cherchent à réduire les coûts et à stimuler la croissance des revenus. Ils sont 60% à avoir appliqué une politique de recherche d’autres fournisseurs.
Viennent ensuite les stratégies pour réduire les charges d’exploitation (56%), pour diversifier l’offre de produits/services (49%). Une grande majorité – 89 % – indique qu’elle ne prévoit pas réduire les rémunérations afin de retenir les talents et d’atténuer les taux d’attrition de la main-d’œuvre.
Si les entreprises veulent rester viables, les répondants affirment que leurs structures doivent investir dans leurs programmes de transformation des ressources humaines et technologiques.
En effet, ils parient en premier lieu sur la montée en compétences (upskilling) de leurs collaborateurs (71%), l’automatisation des processus (67%) et le déploiement technologique (Cloud, AI et autres technologies émergentes) (53%). Ces tendances confirment bien l’augmentation des investissements en matière de transformation digitale et technologique au Maroc et la nécessité de mettre à jour les compétences de la workforce.
Le dirigeant au cœur du changement de modèle
Cette année, la Global CEO Survey de PwC questionne les chefs d’entreprise sur leur statut et s’intéresse à leurs priorités d’agenda. Collaboration et coopération sont les principales voies explorées par les répondants. Et tout un leadership à réinventer.
Collaborer au-delà de ses frontières. Les dirigeants mondiaux ont souligné la nécessité de collaborer avec un large éventail d’intervenants pour maintenir la confiance et obtenir des résultats durables. Ces relations sont le plus souvent nouées pour créer de nouvelles sources de valeur. Pour relever les nombreux défis actuels et futurs, les dirigeants au Maroc nouent principalement des partenariats avec les administrations publiques (31%) suivi des consortiums industriels (20%) et des entrepreneurs ou startups. La coopération avec des entreprises concurrentes (aussi appelée la coopétition) est l’une des pistes de collaboration explorées par 13% des chefs d’entreprise au Maroc en comparaison avec un taux de 25% en Europe et 26% au niveau mondial.
Collaborer avec authenticité. L’immense majorité des dirigeants marocains (84 %) perçoivent un alignement entre les valeurs de l’entreprise et le comportement des collaborateurs et collaboratrices. D’après les résultats de l’enquête, les patrons ont conscience dans une très large mesure que les valeurs et la quête de sens deviennent des préoccupations majeures chez les salariés. Ces derniers choisissent de rejoindre une entreprise, puis d’y rester, s’ils se retrouvent dans ses valeurs.
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