Accueil / Monde

Protection de la haute mer : enfin un accord trouvé à l’ONU !

Temps de lecture

Un accord pour protéger la haute mer a enfin été trouvé par les négociateurs de l’ONU © AFP

Une étape cruciale  pour préserver la vie marine ! Les États membres de l’ONU se sont mis d’accord, samedi dernier, sur un texte destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes marins vitaux pour la planète. Cet accord régira notamment la création d’aires marines protégées et le partage des ressources génétiques marines.

À l’issue de négociations marathon, les États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) se sont accordés, samedi 4 mars à New York, sur un traité international pour la protection de la haute mer. Il s’agit du premier traité visant à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l’humanité.

Désormais gelé sur le fond, ce traité doit encore être formellement adopté, une fois passé au crible d’une révision technique et d’une traduction dans les six langues officielles de l’ONU.

Le contenu exact du texte n’a pas été publié dans l’immédiat mais les militants l’ont salué comme étant un tournant décisif pour la protection de la biodiversité. Pour Laura Meller, de Greenpeace, «c’est un jour historique pour la conservation et le signe que dans un monde divisé, la protection de la nature et des personnes peut triompher sur la géopolitique».

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a salué une «victoire pour le multilatéralisme et pour les efforts mondiaux visant à contrer les tendances destructrices qui menacent la santé des océans, aujourd’hui et pour les générations à venir».

Lire aussi : ONU : un sommet sur le climat prévu en 2023

Créer des aires marines protégées

La haute mer commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes. Elle n’est donc sous la juridiction d’aucun État.

Protection de la haute mer : enfin un accord trouvé à l'ONU !

Le partage des océans © AFP

Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.

Avec les progrès de la science, il paraît important de protéger tout entier ces océans qui foisonnent d’une biodiversité souvent microscopique. Ils fournissent aussi la moitié de l’oxygène que nous respirons et limitent le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines. Cependant, les océans s’affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l’eau…), des pollutions en tout genre et de la surpêche.
Alors le nouveau traité, quand il entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales.

A ce jour, 1% seulement de la haute mer fait l’objet de mesures de conservation. Cet outil emblématique est ainsi jugé indispensable pour espérer protéger d’ici 2030 30% des terres et des océans de la planète comme s’y sont engagés l’ensemble des gouvernements de la planète en décembre lors de la COP15 biodiversité.

«Les zones de haute mer protégées peuvent jouer un rôle essentiel pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique», selon Liz Karan, de l’ONG Pew Charitable Trusts. Cette dernière a qualifié cet accord de «réalisation capitale».

Aussi, le traité sur « la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale » introduit l’obligation de réaliser des études d’impact sur l’environnement des activités envisagées en haute mer.

Partager les bénéfices des ressources marines

Par ailleurs, un chapitre hautement sensible qui a cristallisé les tensions jusqu’à la dernière minute : le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer.

En effet, les pays en développement qui n’ont pas les moyens de financer de très coûteuses expéditions et recherches se sont battus pour ne pas être exclus de l’accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources.

Comme dans d’autres forums internationaux, notamment les négociations climat, le débat a fini par se résumer à une question d’équité Nord-Sud. À cet égard, l’Union européenne a promis, à New York, 40 millions d’euros pour faciliter la ratification du traité et sa mise en œuvre initiale.

Aussi, elle s’est engagée à consacrer plus de 800 millions d’euros à la protection des océans en général pour 2023 lors de la conférence « Notre Océan » qui s’est achevée, vendredi 3 mars à Panama.

Au total, la ministre panaméenne des Affaires étrangères, Janaina Tewaney, a annoncé que «341 nouveaux engagements», d’un montant de près de 20 milliards de dollars (dont près de 6 milliards des Etats-Unis), avaient été pris lors de cette conférence pour protéger les mers.

Lire aussi : COP 15 : que va changer l’accord pour la biodiversité ?

Enfin, à titre de synthèse, le nouveau traité ouvre la voie à des avancées essentielles et inédites. Il s’agit notamment de la création d’aires marines protégées en haute mer, de l’obligation d’évaluer l’impact des nouvelles activités en haute mer, outre un partage juste et équitable des bénéfices des découvertes faites dans les océans. S’y ajoute le renforcement des capacités des États en développement pour assurer une bonne gouvernance des aires marines.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Bangladesh : près de 500 morts dus à la dengue en 2024

Monde - Le Bangladesh est confronté à une crise sanitaire avec l’épidémie de dengue qui a déjà causé 494 décès depuis janvier 2024, selon la direction générale des services de santé (DGHS).

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Trump : nominations et affaire de famille

Monde - Le poste d'ambassadeur des États-Unis en France n'est jamais donné à la légère. Eh bien, Trump, vient de nommer le père de son gendre à ce prestigieux poste.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Deuxième jour de trêve : première frappe israélienne contre le Hezbollah

Monde - L'armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne sur une installation du Hezbollah dans le sud du Liban, marquant la première violation de la trêve fragile.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview

Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome

Farah Nadifi - 28 novembre 2024

Le Mexique met en garde contre les tarifs douaniers américains

Monde - Selon Ebrard, ces tarifs douaniers risquent de coûter 400.000 emplois aux États-Unis et de freiner la croissance économique

Farah Nadifi - 28 novembre 2024

Incendies : 1,5 million de décès annuels liés à la pollution de l’air

Monde - La pollution de l'air générée par les incendies est responsable de 1,5 million de décès par an dans le monde

Farah Nadifi - 28 novembre 2024

CPI : la France évoque l’«immunité» de Netanyahu malgré le mandat d’arrêt

Monde - Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bénéficie d’une « immunité » qui devra être prise en compte.

Farah Nadifi - 27 novembre 2024

Cessez-le-feu en vigueur au Liban : le Hamas se déclare «prêt» à une trêve avec Israël à Gaza

Monde - Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban est entré en vigueur à 3 heures du matin, pour une durée indéterminée.

Farah Nadifi - 27 novembre 2024
Voir plus

Kamala Harris concède sa défaite face à Donald Trump

Monde - La candidate Kamala Harris, a appelé Donald Trump pour le féliciter de sa victoire et concédé sa défaite.

Mbaye Gueye - 6 novembre 2024

Barnier sur le fil : la France face à la censure

Monde - Le recours au 49.3 pour valider le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale place le gouvernement de Michel Barnier dans une situation critique.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Équateur : la grogne de la population se poursuit

Monde - La police de Quito, la capitale de l’Équateur, a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants indigènes qui tentaient de prendre d’assaut le Parlement. Cette protestation paralyse le pays et dénonce la hausse des prix du carburant et du niveau de vie.

Nora Jaafar - 24 juin 2022

Est-ce que l’hypnose fonctionne vraiment ?

Monde - L'hypnose permet d'accéder aux couches les plus profondes du cerveau, souvent bridées par la conscience

Rédaction LeBrief - 3 avril 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire