Un accord pour protéger la haute mer a enfin été trouvé par les négociateurs de l’ONU © AFP
À l’issue de négociations marathon, les États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) se sont accordés, samedi 4 mars à New York, sur un traité international pour la protection de la haute mer. Il s’agit du premier traité visant à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l’humanité.
Désormais gelé sur le fond, ce traité doit encore être formellement adopté, une fois passé au crible d’une révision technique et d’une traduction dans les six langues officielles de l’ONU.
Le contenu exact du texte n’a pas été publié dans l’immédiat mais les militants l’ont salué comme étant un tournant décisif pour la protection de la biodiversité. Pour Laura Meller, de Greenpeace, «c’est un jour historique pour la conservation et le signe que dans un monde divisé, la protection de la nature et des personnes peut triompher sur la géopolitique».
🌊🎉Les bonnes nouvelles sont rares, mais cette nuit à New York, un traité HISTORIQUE sur les océans a été adopté par les Nations unies, après presque vingt ans de négociations et d’intenses mobilisations de la société civile
🧵1/11 pic.twitter.com/czU78Uh03z— Greenpeace France (@greenpeacefr) March 5, 2023
De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a salué une «victoire pour le multilatéralisme et pour les efforts mondiaux visant à contrer les tendances destructrices qui menacent la santé des océans, aujourd’hui et pour les générations à venir».
Lire aussi : ONU : un sommet sur le climat prévu en 2023
Créer des aires marines protégées
La haute mer commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des États, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes. Elle n’est donc sous la juridiction d’aucun État.
Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.
Avec les progrès de la science, il paraît important de protéger tout entier ces océans qui foisonnent d’une biodiversité souvent microscopique. Ils fournissent aussi la moitié de l’oxygène que nous respirons et limitent le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines. Cependant, les océans s’affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l’eau…), des pollutions en tout genre et de la surpêche.
Alors le nouveau traité, quand il entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales.
A ce jour, 1% seulement de la haute mer fait l’objet de mesures de conservation. Cet outil emblématique est ainsi jugé indispensable pour espérer protéger d’ici 2030 30% des terres et des océans de la planète comme s’y sont engagés l’ensemble des gouvernements de la planète en décembre lors de la COP15 biodiversité.
«Les zones de haute mer protégées peuvent jouer un rôle essentiel pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique», selon Liz Karan, de l’ONG Pew Charitable Trusts. Cette dernière a qualifié cet accord de «réalisation capitale».
Aussi, le traité sur « la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale » introduit l’obligation de réaliser des études d’impact sur l’environnement des activités envisagées en haute mer.
Partager les bénéfices des ressources marines
Par ailleurs, un chapitre hautement sensible qui a cristallisé les tensions jusqu’à la dernière minute : le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer.
En effet, les pays en développement qui n’ont pas les moyens de financer de très coûteuses expéditions et recherches se sont battus pour ne pas être exclus de l’accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources.
Comme dans d’autres forums internationaux, notamment les négociations climat, le débat a fini par se résumer à une question d’équité Nord-Sud. À cet égard, l’Union européenne a promis, à New York, 40 millions d’euros pour faciliter la ratification du traité et sa mise en œuvre initiale.
Aussi, elle s’est engagée à consacrer plus de 800 millions d’euros à la protection des océans en général pour 2023 lors de la conférence « Notre Océan » qui s’est achevée, vendredi 3 mars à Panama.
Au total, la ministre panaméenne des Affaires étrangères, Janaina Tewaney, a annoncé que «341 nouveaux engagements», d’un montant de près de 20 milliards de dollars (dont près de 6 milliards des Etats-Unis), avaient été pris lors de cette conférence pour protéger les mers.
Lire aussi : COP 15 : que va changer l’accord pour la biodiversité ?
Enfin, à titre de synthèse, le nouveau traité ouvre la voie à des avancées essentielles et inédites. Il s’agit notamment de la création d’aires marines protégées en haute mer, de l’obligation d’évaluer l’impact des nouvelles activités en haute mer, outre un partage juste et équitable des bénéfices des découvertes faites dans les océans. S’y ajoute le renforcement des capacités des États en développement pour assurer une bonne gouvernance des aires marines.
Record mondial : les astronautes chinois battent la marque de sortie extravéhiculaire
Monde - Deux astronautes chinois ont établi un nouveau record mondial de sortie extravéhiculaire en passant plus de neuf heures dans l’espace le 17 décembre, selon l’Agence spatiale habitée chinoise.
Farah Nadifi - 21 décembre 2024Briefing virtuel : Washington a fait le point sur la Syrie
Monde - Le vendredi 20 décembre, le Département d’État américain a organisé un briefing de presse virtuel consacré à la situation en Syrie.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Belgique : nouvelle prolongation pour la formation du gouvernement
Monde - Le Roi Philippe (Belgique) a décidé de prolonger la mission de Bart De Wever, le leader du parti nationaliste flamand N-VA, jusqu’au 7 janvier 2025.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Vol MH370 : la Malaisie relance les recherches dix ans après le crash
Monde - Dix ans après la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, le gouvernement malaisien a approuvé la reprise des recherches.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024France : une loi spéciale pour sauver le budget 2025
Monde - Face à l’impasse budgétaire pour 2025, le Parlement a adopté une loi exceptionnelle pour garantir le fonctionnement minimal des services publics.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Verdict historique en France : peines de 3 à 20 ans pour des viols en série
Monde - Un tribunal français a rendu un verdict marquant dans une affaire de viols en série ayant ébranlé la France.
Rédaction LeBrief - 19 décembre 2024Cyclone Chido : Emmanuel Macron est arrivé dans l’archipel de Mayotte
Monde -Le président Emmanuel Macron a atterri dans l’archipel de Mayotte, cinq jours après le passage du cyclone tropical Chido qui a fait plusieurs morts.
Mbaye Gueye - 19 décembre 2024Libération de quatre Français : Macron remercie le roi Mohammed VI
Monde - Quatre agents français, arrêtés en décembre 2023 à Ouagadougou pour soupçons d’espionnage, ont été libérés après une année de détention.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview
Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Le grand retour des BRICS
Monde - Le Sommet des BRICS est marquée par la guerre en Ukraine, et l’absence de Poutine, sous mandat d’arrêt international.
Rédaction LeBrief - 22 août 2023Soudan : la « reine nubienne »
Arnaud Blasquez - 11 avril 2019Donald Trump revient sur scène
Khansaa Bahra - 1 mars 2021Astronomie : le ciel de mai 2021
Khansaa Bahra - 6 mai 2021Joe Biden devant le Congrès
Khansaa Bahra - 29 avril 202150 journalistes tués en 2020
Notre métier peut se révéler dangereux. 50 de nos confrères ont été tués en 2020 à travers le monde dans le cadre de leur profession de journaliste.
J.R.Y - 29 décembre 2020