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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a publié une critique approfondie du projet de loi organique sur la grève, soulignant un déséquilibre et une prédominance des mesures répressives dans le texte proposé. Selon le CESE, le projet de loi ne consacre que peu d’articles au secteur public, révélant ainsi un manque d’équilibre dans son approche. Le texte alloue une grande partie de son contenu à réglementer de manière stricte l’exercice du droit de grève dans le secteur privé.
L’avis du Conseil, présidé par Ahmed Réda Chami, critique particulièrement la définition de la grève stipulée dans le projet, jugée restrictive et excluante. Cette définition, selon le CESE, limite indûment le droit de grève aux travailleurs, ignorant d’autres groupes sociaux, en dépit de l’article 29 de la Constitution qui lie ce droit à d’autres libertés fondamentales. De plus, l’article 5 du projet interdit les grèves à des fins politiques sans fournir de clarification ni de distinction nécessaire, ce qui pourrait limiter les grèves visant à contester certaines politiques publiques.
Le projet de loi, en l’état actuel, restreint également la capacité d’appel à la grève à certaines organisations syndicales. Ainsi, il exclut d’autres groupes professionnels et sociaux qui ne sont pas couverts par la loi 65-99, réduisant ainsi le champ d’action de nombreux acteurs sociaux. Le CESE propose que toutes les organisations reconnues ayant une représentativité prouvée puissent appeler à la grève.
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Le CESE demande plus de clarté sur les services vitaux
Un autre point de discorde est la définition des «services vitaux» et des «services minimums». Le CESE suggère que ces définitions soient déléguées à un texte réglementaire plus flexible et consensuel, qui pourrait être plus facilement amendé et actualisé selon les besoins.
Le CESE recommande également une révision des critères de représentativité pour les syndicats dans les secteurs public et privé, ainsi qu’une clarification des catégories de fonctionnaires dont le droit de grève pourrait être restreint, alignant ainsi les dispositions nationales avec les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) et les pratiques internationales.
En conclusion, le Conseil insiste sur l’importance de la sécurité juridique et de l’équilibre des intérêts pour garantir un environnement stable. Il appelle à compléter le projet de loi par une réglementation globale des relations de travail, une nouvelle législation sur les syndicats, et des mécanismes améliorés de dialogue social, de médiation et d’arbitrage. Le rôle de l’Inspection du travail devrait également être renforcé pour mieux superviser l’application des lois du travail et contribuer à la réduction des conflits et des disparités.
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