Accueil / Économie

Projet de loi de finances 2023 : la CGEM appelle à stimuler l’investissement

Temps de lecture

Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc © DR

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a présenté, le 18 octobre, ses propositions pour le Projet de loi de finances (PLF) 2023. L’objectif est de stimuler l’investissement privé, renforcer la trésorerie des entreprises, améliorer la compétitivité des entreprises et fluidifier les processus et les relations entre le contribuable et l’administration. Précisions.

Pour contribuer à la dynamique de promotion de l’investissement privé, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a présenté, le 18 octobre, 15 propositions pour le Projet de loi de finances (PLF) 2023.

Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné dans son discours que «le secteur privé attend beaucoup de cette loi de finances, qui doit aussi contribuer à la dynamique de promotion de l’investissement privé et accompagner le déploiement de la Charte de l’investissement». Le patronat prend également en considération le budget pris en charge par l’État pour le déploiement de certains projets essentiels, tels que le chantier royal de la généralisation de la protection sociale. Pour préserver les finances publiques, «il est primordial d’élargir l’assiette fiscale à travers l’intégration de l’informel, car aujourd’hui ce sont les mêmes entreprises qui paient les impôts. Seulement 2% des opérateurs économiques s’acquittent de l’Impôt sur la société (IS)», précise Chakib Alj.

Lire aussi : Ce que contient le PLF 2023

Les 15 mesures prioritaires de la CGEM

Les propositions du patronat s’articulent autour de quatre grands axes. Il s’agit de la stimulation de l’investissement privé, du renforcement de la trésorerie des entreprises, de l’amélioration de la compétitivité des entreprises et de la fluidification des processus et de la relation avec l’administration.

1er principe : baisser la pression fiscale

Le patronat propose de baisser l’IS pour les entreprises du secteur privé. Cela concerne :

  • Les entreprises industrielles dont le bénéfice net fiscal est inférieur ou égal à 100 millions de DH (MDH) (réduction de 2 points pour atteindre 24% en 2023) ;
  • Les entreprises d’autres secteurs dont le bénéfice net fiscal est inférieur ou égal à 100 MDH (réduction de 3 points pour atteindre 28% en 2023) ;

Il s’agit également de :

  • Baisser la durée de détention des actifs de huit ans à cinq ans pour plus de flexibilité ;
  • Améliorer les dispositifs de neutralité des opérations de restructurations de groupe ;
  • Étendre l’exonération des droits d’enregistrement à toutes les cessions de créances interentreprises.

2e principe : renforcer la trésorerie des entreprises

Le patronat suggère de :

  • Réduire la cotisation minimale, en vue de sa suppression à l’horizon 2025 ;
  • Initier la réforme de la TVA afin d’atteindre sa neutralité et de limiter son impact sur le pouvoir d’achat des citoyens ;
  • Acter la non-reconduction de la contribution sociale de solidarité, devenue une taxation “permanente” s’assimilant à l’IS.

3e principe : améliorer la compétitivité des entreprises

La CGEM appelle à prendre certaines mesures transversales comme :

  • L’initiation de la réforme de la fiscalité locale, avec comme chantier pilote la refonte de la taxe professionnelle et de la taxe sur les services communaux ;
  • La rationalisation de la taxation des intrants à l’import afin de promouvoir le Made in Morocco ;
  • L’initiation de la réforme de la fiscalité des salaires, en révisant les tranches du barème de l’Impôt dur le revenu (IR), la déduction des frais de scolarité de l’assiette et la reconduction de l’exonération d’IR de 36 mois pour toutes nouvelles recrues dans le cadre d’un CDI (Contrat à durée indéterminée) ;
  • La révision du mécanisme de calcul des TIC (technologies de l’information et de la communication) sur les produits polluants.

4e principe : fluidifier les processus et les relations avec l’administration

La confédération propose de :

  • Réviser la politique de recouvrement des créances publiques en procédant à la digitalisation de la prise de contact ;
  • Réformer le système des sanctions en le modulant en fonction de la gravité de l’infraction.

Lire aussi : DGI : le nombre d’autoentrepreneurs a plus que quadruplé en 4 ans

L’autoentrepreneur, un statut oublié

S’agissant du statut autoentrepreneur, la CGEM n’a consacré aucune mesure à ce dernier, malgré le nombre relativement élevé des adhésions enregistrées en 2021. Le nombre des autoentrepreneurs actifs s’est élevé à 373.663 en 2021, contre 272.263 en 2020 et 180.273 en 2019.

Selon Hicham Zouanat, président de la commission sociale de la CGEM, «nous avons observé qu’il y a deux types d’autoentrepreneurs. Le premier, c’est celui qui travaille avec un seul client, tandis que le second travaille avec plusieurs clients à la fois. Ce statut a été créé depuis cinq ans, mais nous n’avons pas une visibilité claire sur ce qu’il génère en termes de chiffre d’affaires et de fiscalité pour l’État. Donc, pour proposer des mesures précises et concrètes, nous avons besoin de data de la part de l’Administration». 

Enfin, le Conseil des ministres, présidé hier par le Roi, a été consacré à l’examen des orientations générales du PLF 2023. Ce dernier donne la priorité au renforcement des piliers de l’État social, à savoir la généralisation du chantier de la protection sociale.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Le besoin de financement du Trésor en légère baisse à fin novembre

Économie - À fin novembre 2024, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 55,9 MMDH, contre 59,2 MMDH à la même période en 2023.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Légère hausse de l’inflation en novembre 2024

Économie - En novembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,8% par rapport à novembre 2023, selon le HCP.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)

Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

12-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%

Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Délais de paiement : l’amende réajustée au nouveau taux directeur

Économie - La Direction générale des Impôts (DGI) a annoncé que les factures dont le délai de retard du paiement commence à partir du 1er décembre 2024, sont passibles d’une amende pécuniaire fixée au nouveau taux directeur (TD) de Bank Al-Maghrib (BAM).

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Casablanca-Pékin : RAM relance sa liaison directe

Économie - La RAM relancera sa ligne directe Casablanca-Pékin dès le 20 janvier 2025, ce qui renforce des liens entre le Maroc et la Chine.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador

Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc

Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire