Autoroute Tanger-Casablanca © DR
Depuis le début d’année, les prix des carburants affichent des records et aucun signe d’accalmie à l’horizon. L’explosion des prix rend les voyages particulièrement coûteux. Pour les Marocains qui ont décidé de prendre leur véhicule cet été, l’addition s’annonce salée.
Des vacances plus chères que jamais
Après plusieurs étés sous restrictions Covid-19, les vacanciers subiront cet été la flambée du prix des carburants. En raison de la hausse des prix de l’énergie, le litre d’essence se vend actuellement à 18 DH, alors que celui du diesel frôle les 17 DH.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’est pas sans rapport avec cette crise, il en est même l’un des principaux accélérateurs. Depuis février dernier, les ressources énergétiques sont devenues de plus en plus rares, ce qui a provoqué une flambée des prix à la pompe.
Lors des dernières grandes vacances d’été, le litre du diesel était à 10.10 DH contre 11.79 DH pour l’essence. L’augmentation de 7 DH pour les prix des carburants va donc se répercuter sur le budget des consommateurs.
À titre d’exemple, un trajet Casablanca-Tanger pour une voiture économique essence coûtait en moyenne 300 DH. Avec les prix actuels, il faut prévoir presque le double et évidemment, le montant doit être multiplié par deux pour un aller-retour. À cela s’ajoutent le coût des péages et les pauses dans les aires de repos.
Et ce n’est malheureusement pas fini. Une fois arrivés sur le lieu des vacances, les consommateurs risquent également de payer plus cher l’hébergement. Les professionnels du tourisme ont besoin de réaliser un maximum de chiffres d’affaires durant la haute saison, car beaucoup d’entre eux ferment ou restent vides le reste de l’année et ont souffert de la période de pandémie. Cela devrait forcément avoir une répercussion sur les tarifs pratiqués.
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Retour à la Caisse de Compensation, option écartée
Le gouvernement marocain a refusé, à plusieurs reprises, de soutenir ses citoyens par des mesures qui pourraient stimuler une baisse des prix des carburants. Le 6 juin dernier, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, s’est excusée devant le Parlement, arguant que «l’État ne dispose pas de budget pour une subvention des prix».
Pour sa part, Fouzi Lekjaa a répondu avec fermeté aux députés de l’opposition qui l’ont interpellé sur les mesures prises pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens et atténuer la hausse des prix des produits de base. Selon le ministre chargé du Budget, subventionner à nouveau les carburants coûterait quelque 60 milliards de DH (MMDH) supplémentaires. «Cela se fera au détriment des politiques d’éducation, de santé, de sécurité et d’investissement», avait-il rétorqué.
Pour faire face à la hausse des prix des carburants, l’État a choisi la voie la moins conflictuelle, celle de l’aide directe aux professionnels du transport. Mais cette subvention supplémentaire, non prévue dans la loi de finances 2022, fera davantage grimper la facture pour le budget du gouvernement alors même que les charges de compensation, dont les prévisions pour l’année sont fixées à 17 MMDH, ont déjà été dépassées.
Lire aussi : Prix de carburants : aide aux transporteurs, + 40% en juillet
40% des Marocains ne vont pas voyager cet été
Selon la dernière enquête menée par le quotidien L’Économiste et le cabinet d’études Sunergia, publiée en juin dernier, 40% des Marocains ont annulé leurs projets de voyage cet été. Il s’agit principalement des personnes dont les tranches d’âge sont comprises entre 55-65 ans (49%) et des seniors de plus de 65 ans (60%), au même titre que les populations du monde rural (51%) et la catégorie socioprofessionnelle « moyenne » ainsi que celles dites « vulnérables » avec, respectivement, 38% et 52%.
En revanche, 46% des sondés envisagent de partir en vacances cet été. Il s’agit des jeunes urbains de 18-24 ans, ainsi que les catégories socioprofessionnelles « aisées » A et B.
S’agissant de l’impact de la situation actuelle sur les budgets de voyage, neuf Marocains sur dix ont affirmé être touchés par la conjoncture de crise.
Notons que cette enquête a été dressée sur cinq critères de quota (sexe, âge, milieu, région et catégorie socioprofessionnelle). Elle s’est fondée sur un échantillon aléatoire de 1.057 personnes interrogées entre le 23 mai et le 22 juin dernier.
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