Accueil / Économie

Prix des carburants : le ras le bol des citoyens marocains

Temps de lecture

Station de services © DR

Encore une fois, les prix des carburants ont grimpé au Maroc. Une hausse inédite, qui devrait atteindre ou dépasser les 18 DH le litre. À partir de ce mercredi, les bourses des Marocains risquent de souffrir davantage de cette flambée, dont la fin est de plus en plus difficile à prévoir. Détails.

L’onde de choc de la guerre en Ukraine a touché le monde entier. Depuis le début du conflit russo-ukrainien, les prix des carburants ont atteint des niveaux records. Tant que cette guerre se poursuit, les prix ne sont pas près de baisser.

Au Maroc, trois hausses de prix ont été enregistrées depuis le début du mois de juin. Grimpant de 15 DH le litre à plus de 18 DH, le prix à la pompe des différents carburants suscite l’indignation de l’opinion publique. Désormais, des milliers de Marocains qui utilisent leurs voitures au quotidien sont obligés de changer leurs habitudes.

Dans certaines stations de service, à savoir Afriquia et Shell, le prix du litre d’essence a augmenté de 1,02 DH pour atteindre 18 DH et celui du gasoil de 0,95 s’élevant à 15 DH. Notons que ces tarifs diffèrent selon le distributeur et selon les villes.

Dans une note publiée le mois dernier, l’Office révèle que la facture énergétique a plus que doublé, s’élevant à 43,79 milliards de DH (MMDH). Face à une demande croissante, le prix du gasoil et fuel-oil a grimpé, passant à 8.833 DH/tonne contre 4.490 DH/tonne par rapport à l’année précédente.

Lire aussi : Comment la hausse des prix des carburants a chamboulé le quotidien des Marocains 

Les prix augmentent et le Marocain subit

Pour les Marocains qui utilisent leurs voitures quotidiennement, cette hausse de prix des carburants est catastrophique. Conduire est devenu un luxe et n’est plus accessible à toutes les catégories sociales. Ceux qui remplissaient le réservoir de leurs voitures il y a quelques mois à un prix raisonnable doivent aujourd’hui payer le double, voire plus, pour le faire.

Malgré cette flambée, aucune mesure n’a été prise pour contrer la hausse des prix dont souffrent actuellement beaucoup de Marocains. La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a été interpellée, la semaine dernière, à ce sujet. Cette dernière a toutefois écarté la possibilité de subventionner les prix des carburants. Elle a souligné que le gouvernement «n’a pas suffisamment de ressources financières pour subventionner les carburants».

Pour rappel, le gouvernement a mis en place certaines mesures pour amortir la cherté des carburants, mais celles-ci ne concernent que les professionnels du transport. Des aides ont été versées à trois reprises à ces derniers pour les soutenir et les aider à faire face à cette crise.

De son côté, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole a dénoncé l’inaction du gouvernement. Il a publié la semaine dernière un communiqué, notant qu’«il incombe au gouvernement d’établir la paix sociale, de maintenir la stabilité et de protéger le pouvoir d’achat des Marocains de la vie chère, en particulier de la hausse alarmante du prix des carburants. Il convient ainsi de revenir à la régulation des prix sur la base d’une nouvelle formule garantissant des bénéfices justes et légitimes pour les acteurs du secteur avec une réduction de la valeur des taxes imposées et l’adoption d’une taxe exceptionnelle».

Lire aussi : Échanges extérieurs : les exportations et importations toujours en hausse

Quid de la cherté des carburants dans les autres pays

Le Maroc n’est certainement pas le seul concerné par la hausse des prix des carburants. La conjoncture économique internationale, marquée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie, a bouleversé l’équilibre financier mondial. Aux États-Unis, l’essence est actuellement à son plus haut niveau avec une moyenne de 5,014 dollars le gallon, selon l’Association américaine des automobilistes (AAA). Le président américain, Joe Biden, a ainsi exhorté les entreprises américaines à augmenter leurs réserves. Il estime que les compagnies pétrolières ont contribué aux hausses de prix du carburant à la pompe. Ces derniers ont bondi de 63% en un an dans le pays.

En France, selon un sondage YouGov, 34% des automobilistes utilisent moins leur voiture. Les résultats de ce sondage prévoient une forte baisse de la consommation des carburants par les Français, particulièrement pendant les vacances d’été.

Enfin, les hausses de prix provoqués par la guerre en Ukraine ainsi que les effets de la Covid-19 et des changements climatiques affectent essentiellement les catégories sociales les plus vulnérables. Outre l’augmentation croissante des tarifs des carburants, ces dernières subissent aussi une flambée des prix des produits alimentaires de base. Reste désormais à trouver des solutions concrètes pour sortir de cette crise, tout en prenant en compte les difficultés de tous les citoyens.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Investissements record : 134 MMDH et 28.000 emplois validés

Économie - Aziz Akhannouch a présidé la 6ᵉ Commission Nationale des Investissements, instituée par la nouvelle Charte de l’Investissement, a approuvé 56 projets pour un montant total de 134 milliards de dirhams.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Conseil de la Concurrence : le marché des aliments composés fait face à un monopole

Économie - Les aliments pour volaille représentent à eux seuls plus de 76 % de la production totale, suivis par les aliments pour bovins, ovins et caprins.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

AMDIE : prorogation des délais pour les programmes d’accompagnement à l’export

Économie - L'AMDIE, en collaboration avec le ministère et l’ASMEX, a annoncé la prolongation des délais pour ses programmes à l’export.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire

Économie - Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Rencontre entre la Confédération des TPE-PME et Nadia Fettah

Économie - L’objectif de cette réunion était de traiter les enjeux économiques pesant sur les TPE-PME, qui constituent 98% des entreprises marocaines.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024

Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever

Économie - Le Revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023, selon HCP.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

AMMC : dépôt d’un projet d’OPA obligatoire sur les actions « Eqdom »

Économie - Les sociétés Saham Finances, Société Générale Marocaine de Banques et Investima ont décidé auprès du l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) un projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire visant les actions « Eqdom ».

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024
Voir plus

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

COMADER : Rachid Benali élu président

Économie - La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a un nouveau président.

Hajar Toufik - 20 mars 2023

De Lydec à la SRM : ce qui va vraiment changer pour les habitants de Casablanca-Settat

Économie - La gestion des services publics dans la région de Casablanca-Settat entre désormais dans une nouvelle ère.

Hajar Toufik - 2 octobre 2024

Francfort : le Maroc engagé pour des partenariats économiques renforcés au forum « Africa Trade & Invest »

Économie - Le Forum annuel "Africa Trade & Invest meets Managing Risk" a ouvert ses portes à Francfort.

Farah Nadifi - 7 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire