Signature de la convention sociale entre le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) le 16 février à Rabat © LeBrief
L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), présidée par Driss Chahtane, a réussi un gros coup en signant une convention sociale avec le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) présidé par Abdellah Bakkali. Cette nouvelle convention collective, paraphée sous la supervision du ministre de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, prévoit notamment une augmentation, en deux tranches, des salaires des journalistes des entreprises médiatiques nationales de 2.000 DH par mois, et ceux des autres employés de 1.000 DH. Du pain béni pour la tutelle qui en a profité pour souligner que «cette convention s’inscrit dans le cadre des mesures sociales prises par le gouvernement visant l’amélioration des conditions matérielles et sociales des citoyens». Selon le communiqué du ministère, l’amélioration des conditions des journalistes des entreprises médiatiques nationales reste une priorité pour le gouvernement.
Lire aussi : L’ANME dévoile la composition de son nouveau bureau exécutif
Amélioration des conditions des journalistes Vs soutien étatique aux entreprises de presse
Il y a tout d’abord une augmentation générale nette, fixée à 2.000 DH par mois, sur les salaires des journalistes professionnels, ayant une ancienneté de plus de quatre ans. Cette augmentation sera versée en deux tranches : la première trois mois après la signature de l’accord et la deuxième, une année après la première tranche. Selon la même source, il a également été décidé une augmentation nette de 1.000 DH par mois des salaires des employés des entreprises de presse qui ont une ancienneté de plus de quatre ans au sein de l’entreprise.
L’augmentation sera versée aussi en deux tranches, la première trois mois après la signature de l’accord et la seconde, un an après la première tranche. Mais il faut lire entre les lignes du communiqué pour comprendre les véritables enjeux derrière cet accord. Cette convention bilatérale s’assigne pour objectifs de renforcer les mécanismes de gouvernance du secteur, de soutenir les investissements dans les entreprises médiatiques, de motiver les journalistes et les employés des entreprises médiatiques nationales et de valoriser leurs efforts, souligne le communiqué.
En fait, c’est le syndicat qui a conditionné l’adoption de tout nouveau mécanisme d’aide aux entreprises de presse à l’amélioration des conditions des journalistes. En contrepartie, le gouvernement va soutenir les organismes médiatiques. Lors d’une précédente rencontre, le bureau exécutif de l’ANME avait discuté longuement des aides étatiques avec le ministre Bensaïd et son collègue chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ.
Le communiqué souligne que dans le cadre de l’accompagnement des investissements des entreprises médiatiques et de la garantie d’un journalisme sérieux, responsable, efficace et influent sur le plan national et international, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication s’attellera à l’augmentation du soutien public, assurant que le décret y afférant qui sera promulgué durant les prochaines semaines, concerne toutes les entreprises médiatiques nationales remplissant les conditions définies, en coordination avec le ministère délégué auprès du ministère de l’Économie et des Finances, chargé du budget.
En conclusion du communiqué, le ministère a assuré qu’il «restera ouvert à tous les acteurs de la scène médiatique dans le but d’améliorer les revenus des journalistes, hommes et femmes, et de tous les employés des entreprises médiatiques nationales». Mohamed Mehdi Bensaïd et son équipe savaient très bien que l’autre association professionnelle représentant les entreprises de presse n’allait pas rester muette par rapport à cet accord.
Lire aussi : Tenue de l’Assemblée générale ordinaire de l’Association nationale des médias et des éditeurs
La FMEJ accuse
La réaction de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), présidée par Noureddine Miftah, ne s’est pas fait attendre. La FMEJ a exprimé son “étonnement” de ne pas être invitée à la réunion tenue au siège du ministère en vue de signer une convention collective.
«Nous sommes étonnés, au sein de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, que le ministre chargé du département de la Communication ait invité unilatéralement une association d’éditeurs, à une réunion avec le Syndicat national de la presse marocaine, qui s’est déroulée au siège du ministère, sous sa supervision et celle de ses adjoints, en vue de signer une convention collective», indique la FMEJ dans un communiqué.
Considérant qu’elle a le statut d’organisme historique et le plus représentatif des éditeurs de journaux marocains, signataire de la convention collective en vigueur, la FMEJ a fustigé le comportement de la tutelle, allant même jusqu’à dénoncer «les penchants du ministre et ses amitiés». Se targuant de représenter 310 entreprises nationales et régionales de presse, la FMEJ estime qu’elle est visée clairement et directement par le comportement du ministère.
Regrettant une démarche « téméraire et irresponsable », la fédération indique qu’elle n’est pas concernée par toute convention qu’elle n’a pas signée tout en soulignant qu’elle est en faveur de l’amélioration de la situation matérielle des ressources humaines du secteur de la presse. Enfin, la FMEJ appelle “à ne pas hypothéquer les grandes attentes d’un secteur vital pour la démocratie à cause de calculs égoïstes étriqués”. En clair, la FMEJ craint d’être écartée des discussions autour du nouveau dispositif d’aide aux entreprises de presse.
Lire aussi : L’ANME et le SNPM se sont réunis pour discuter de la situation de la presse au Maroc
La troisième association professionnelle représentant les entreprises médiatiques n’a pas réagi. La Fédération marocaine des médias, membre de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et présidée par Kamal Lahlou, n’est pas en conflit avec l’ANME, surtout que la plupart de ses membres siègent dans les deux instances.
Aujourd’hui, le problème de représentation du patronat de la presse doit être dépassé. L’ANME créée pendant la crise de Covid-19 a prouvé son efficacité au moment où la FMEJ était inerte. C’est le travail de l’ANME qui a permis de débloquer les aides exceptionnelles dont la prise en charge des salaires des journalistes et qui ont été salvatrices pour plusieurs organismes médiatiques même si certains patrons n’ont pas été très corrects vis-à-vis de leurs employés.
Enfin, les entreprises de presse ont grand besoin d’un mécanisme innovant pour les aider à accomplir correctement leur mission, loin de l’assistanat de l’État, et pour préserver leur indépendance.
Lire aussi : CNP : le projet de loi 53.22 approuvé
Enfants et numérique : entre rêves et dangers
Société - Le numérique, omniprésent dans nos vies, représente à la fois une promesse et une menace pour les enfants.
Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024Al Barid Bank et Guichet.com : une alliance au service des jeunes
Société - Al Barid Bank et Guichet.com ont conclu un partenariat stratégique pour proposer des avantages exclusifs aux jeunes Marocains.
Rédaction LeBrief - 22 novembre 2024Nouvelles nominations à la tête des services de sécurité nationale
Société - La DGSN a annoncé un ensemble de nouvelles nominations à des postes de responsabilité dans plusieurs villes du Maroc.
Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024Fès : le 9e Congrès international de toxicologie explore la simulation
Société - Le 9ème Congrès international de toxicologie a débuté ce jeudi à Fès
Farah Nadifi - 22 novembre 2024Cellule terroriste démantelée entre le Maroc et l’Espagne
Société - Une opération de sécurité conjointe entre les services marocains et espagnols a permis de démanteler une cellule terroriste.
Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024Le Conseil supérieur des Oulémas tient sa 34e session à Rabat
Société - Le Conseil supérieur des Oulémas tiendra sa 34ème session ordinaire les 29 et 30 novembre à Rabat.
Ilyasse Rhamir - 21 novembre 2024Un séminaire international pour prévenir l’extrémisme violent
Société - L'UIR accueille un séminaire international axé sur les dispositifs de prévention de l’extrémisme violent au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2024Le Pr Mounir Ghogho, un chercheur marocain nommé Fellow de la TWAS
Société - Le Professeur Mounir Ghogho, chercheur et enseignant à l’UIR, vient de recevoir une distinction prestigieuse.
Farah Nadifi - 20 novembre 2024Réhabilitation des forêts à Kénitra : l’ANEF présente les avancées de la stratégie « du Maroc 2020-2030»
Société - L'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a organisé une visite de terrain dans la forêt de Maâmoura, située dans la province de Kénitra
Farah Nadifi - 29 novembre 2024Voyageurs, vous passerez moins de temps à l’aéroport
Société - Le développement des infrastructures permettra de réduire le temps à l'aéroport à moins de 25 minutes.
Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024Vers un système de santé renforcé d’ici 2030
Société - Le ministre de la Santé, a annoncé une augmentation de 88% des places pédagogiques dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire en 2024.
Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025Handicap : qui a réellement accès à la scolarité ?
Société - Au Maroc, le droit à l’éducation pour tous est inscrit dans la Constitution et soutenu par divers traités internationaux. Pourtant, pour les enfants en situation de handicap (ESH), ce droit demeure dans bien des cas, théorique.
Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024“Omar bientôt innocenter” ?
Atika Ratim - 1 juin 2022Alerte météo : fortes averses et chutes de neige prévues de dimanche à lundi
Société - La Direction générale de la météorologie (DGM) a émis un bulletin d'alerte de niveau « orange », annonçant de fortes averses orageuses et des chutes de neige.
Mbaye Gueye - 4 janvier 2025Qui est Fatiha Mejjati, la Veuve noire de Daech ?
Nora Jaafar - 23 avril 2021Covid-19 : une nouvelle vague s’installe au Maroc
Société - Avec cette nouvelle recrudescence des cas Covid-19, le Maroc est entré dans une nouvelle vague de propagation de la pandémie. Le point avec Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.
Manal Ben El Hantati - 23 juin 2022