La presse arabophone (hebdos) du 2 juillet 2022
Al Michaal : Les caporaux et les tentatives d’appropriation du patrimoine marocain. «Ya Chefchaouen Ya Nouara» est l’une des chansons célébrissimes de l’auteur compositeur marocain Nouamane Lahlou. Elle a été plagiée par un chanteur algérien un mois après sa parution en novembre 2011. Ce dernier a copié la musique et les paroles presque mot pour mot, en remplaçant seulement «Chefchaouen» par «Algérie ». A l’époque, le plagiaire s’était justifié auprès de Lahlou par son admiration pour ses œuvres, ce qui a poussé ce dernier à passer l’éponge. Sauf que récemment, le copieur a chanté son morceau lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux méditerranéens d’Oran et ce « pour promouvoir la culture algérienne »… Le journal rapporte des épisodes similaires où le voisin de l’Est s’est illustré en présentant des éléments clés du patrimoine marocain (la mosquée Koutoubia même !) en tant que siens.
Al Ousboue Assahafi : Les premiers contours d’un axe Rabat-Madrid-Nouakchott. Suite à la crise de l’îlot Leila (Perejil) il y a deux décennies, deux axes émergeaient dans la carte des alliances à l’ouest de la Méditerranée : Rabat-Paris et Alger-Madrid. Les cartes ont été mélangées et le Maroc a récemment ouvert une nouvelle page dans sa relation avec l’Espagne. Mais avant, en 2020, la crise de Guerguerat a renforcé les liens entre le royaume et un autre voisin, la Mauritanie. Cette dernière, longtemps sous les radars de la politique internationale, a entrepris, depuis 2018, plusieurs mesures pour améliorer ses relations avec son entourage, notamment en engageant une réconciliation avec le Sénégal après des années de tensions. La Mauritanie a aussi ratifié en juin un accord d’amitié avec l’Espagne, une semaine après la rupture unilatérale par Alger d’un accord similaire avec Madrid.
AL WATANE AL ANE : Est-il possible de «zapper» l’Aïd Al Adha ? L’avènement de l’Aïd Al-Ahda cette année coïncide avec une flambée des prix rarement observée, et ceux des moutons n’y ont pas échappé. Le citoyen peinant à joindre les deux bouts s’en retrouve tourmenté. Le journal examine, auprès de professeurs d’études islamiques et de sociologues la possibilité, d’un point de vue religieux et social, de ne pas procéder à ce sacrifice en temps de crise. Tous s’accordent qu’une majorité de marocains perçoivent cette fête comme une obligation à caractère plus social que religieux, la taille d’un mouton reflétant la position qu’occupe son acquéreur dans la société.
Al Ayam : Plongée dans les mémoires de Moulay Mehdi Alaoui. Contemporain de trois rois, Moulay Mehdi Alaoui est un vétéran de la politique depuis le protectorat. Le journal scrute son autobiographie, récemment parue, et consacre 7 pages pour résumer les 327 autres de «Moulay Mehdi Alaoui : événements et postures». L’intérêt de ce récit réside dans la position privilégiée de son auteur, longtemps proche des centres de prise de décision. Membre de la commission qui s’occupait des correspondances et des discours du Roi Mohammed V, il a occupé plusieurs postes politiques et diplomatiques et s’était lié d’amitié avec les «grands joueurs» qui ont marqué la scène partisane, dont Mehdi Ben Barka, Allal El Fassi ou encore Abderrahim Bouabid.
Al Oumma : La pollution «raccourcit» l’espérance de vie des marocains. Le journal se focalise sur de récentes recherches menées par l’Université de Chicago autour de l’effet de la pollution sur la santé. L’on apprend que la pollution de l’air par certains micro-organismes raccourcit l’espérance de vie de plus de deux ans en moyenne à l’échelle internationale, et de deux mois au Maroc. L’OMS recommande que la concentration des micro-organismes polluants dans l’air ne dépasse pas les 5 microgrammes par heure durant l’année, mais cette moyenne est de 7,4 microgrammes par an au royaume. Globalement, 97% de la population mondiale vit dans des endroits où la pollution de l’air dépasse cette limite fixée par l’OMS.
AL MOUNTAKHAB : Éloge de l’équipe nationale de futsal. À l’occasion du sacre arabe de la sélection nationale de futsal et les victoires sans appels réalisées dans la compétition abritée par l’Arabie Saoudite, le journal se penche sur le chemin parcouru depuis plus de dix ans par cette équipe et son coach Hicham Deguig et ses performances époustouflantes. Deux coupes d’Afrique consécutives (2016-2020), deux coupes arabes consécutives (2021-2022) et trois participations à la Coupe du monde de la discipline sous la houlette du même entraineur, couronnées par un match épique contre le Brésil en quarts de finales de l’édition précédente (Lituanie 2021) sont suffisants pour pousser le journal à estimer que cette sélection peut gagner le mondial : «Oui, la coupe du Monde. Qu’est ce qui nous empêche désormais de porter cette ambition ?».