La presse arabophone du lundi 1er avril 2024
AL AHDATH ALMAGHRIBYA : Moudawana : quand le débat se teint d’intolérance. Alors que la date fixée par le Souverain pour lui soumettre les propositions d’amendements du Code de la famille arrive, la toile réagit aux possibles changements que cela pourrait engendrer. Au moment où l’instance de révision a soumis son projet au chef du gouvernement, une page Facebook dénonce, dans un langage menaçant, «un pan de la société qui veut imposer ses aspirations aux dépens de la «oumma» musulmane». Les administrateurs vont jusqu’à promettre «une guerre civile jusqu’au dernier souffle, s’il s’avère qu’il y a tentative de manipulation de la religion». Ce n’est pas la première fois que ladite page se prononce sur le sujet de la Moudawana. Mais, c’est la première fois que son ton prend cette tournure. Le plus curieux dans cette histoire, note le journal, est que cette page, et bien d’autres actives sur le réseau social de Meta, étaient avant l’entame des consultations pour réformer le Code de la famille, des pages dont les contenus étaient humoristiques.
BAYANE AL YAOUME : Viande rouge : subventionnement de l’importation des ovins suite à la hausse des prix nationaux. En prévision de la hausse du prix du mouton à l’approche de Aïd Al-Adha, le gouvernement a décidé de rétablir la mesure qu’il avait approuvé en 2023. Il s’agit du soutien à l’importation de 300.000 ovins afin de freiner les prix sur le marché national. Celui-ci est fixé à 500 dirhams par tête de mouton importée, selon des conditions spécifiques différentes de celles imposées l’année dernière. Les ministères de l’Agriculture et de l’Économie imposent aux importateurs de «saisir à l’avance le nombre de têtes qu’ils souhaitent importer» (au moins 1.000 dont le poids est supérieur ou égal à 30 kilogrammes). Ces derniers seront tenus de verser une caution de «5 dirhams pour chaque tête qu’elle compte importer». Cette décision restera en vigueur durant trois mois, du 15 mars au 15 juin.
ASSABAH : Des hommes d’affaires impliqués dans le blanchiment des 600 millions de dirhams (MDH). Dans le cadre d’une enquête des services douaniers, il a été révélé que plusieurs hommes d’affaires sont impliqués dans une affaire de blanchiment d’argent de plus de 600 (MDH). Ces derniers auraient, selon le média, profité des incitations opérées dans le marché des changes pour évader des sommes d’argent et les déposer dans des comptes secrets à l’étranger. La limite du transfert d’argent à l’international imposée par l’Office des changes est fixée annuellement à 200 MDH pour financer les projets et les charges y afférent. L’Administration des Douanes et Impôts directs a réussi à identifier des paiements au profit de tierces parties hors Maroc dans le cadre d’opérations commerciales fictives.
AL AHDATH ALMAGHRIBYA : L’aide sociale directe suspendues à certaines catégories de bénéficiaires. Dans sa livraison du 1ᵉʳ avril, le média rapporte qu’il s’agit des femmes divorcées (et classées dans des rubriques qui connaîtront des changements dans les prochaines semaines), des veuves auxquelles on a demandé des informations supplémentaires sur leurs maris décédés, mais également de larges catégories s’activant dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce ainsi que les travailleurs non-salariés et des auto-entrepreneurs qui doivent s’acquitter de leurs dus envers la CNSS, de bénéficiaires dont l’indice socio-économique (ISE) a dépassé le seuil de 9,32 et qui n’étaient pas au courant de ce changement, ou encore des personnes enregistrées dans les listes ouvertes pendant le mois de décembre 2023 (avant la promulgation de la loi). Le journal conclut que de nombreux bénéficiaires de l’aide directe ignorent que les services compétents s’assurent de la véracité des données fournies spontanément en procédant au recoupement du système informatique du Registre social unifié (RSU) avec les systèmes des autres organismes.
AL AKHBAR : Un réseau d’émigration clandestine à Témara écope de 180 années de prison. La Chambre criminelle près le tribunal de Rabat a entamé de premières audiences pour la procédure d’appel du dossier, dans lequel une vingtaine de personnes sont poursuivies, dont 16 en état de détention. Certains sont Marocains, d’autres, ressortissants de différents pays d’Asie et de l’Afrique de l’Ouest. Tous devront à nouveau répondre des accusations de «traite d’êtres humains» et d’«émigration clandestine». L’affaire qui avait éclaté il y a près de cinq ans, avait abouti au démantèlement du réseau. L’opération menée avait permis de mettre en échec d’une tentative d’émigration clandestine de 135 personnes. 20 personnes ont été condamnées et ont écopé de peines s’échelonnant de 4 à 15 années de prison ferme, suite au premier dénouement judiciaire de cette affaire.
ASSABAH : Quand les ministres mentent aux «représentants du peuple». À l’approche de l’ouverture de la session printanière, des parlementaires issus de la majorité gouvernementale ont adressé un courrier à la présidence de la Chambre basse pour dénoncer le comportement de plusieurs ministres. Le journal rapporte qu’à l’exception de l’Intérieur, tous les ministères du gouvernement Akhannouch (qui s’apprête à opérer un remaniement imminent et tant attendu) refusent de répondre aux questions écrites leur étant adressées dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, tel que prévu par la Constitution. Et, lorsqu’ils le font, ces derniers «mentent et fuient en avant». C’est le cas, cite le média, d’une réponse donnée par la ministre de la Transition énergétique au sujet de l’investissement dans le secteur minier.