La presse arabophone du lundi 13 janvier 2025
AL AHDATH AL MAGHRIBIYA : Aïd al-Adha : le gouvernement temporise face à la crise. Le gouvernement marocain a réagi aux spéculations sur une possible annulation de l’Aïd al-Adha, en raison de la pénurie de moutons et de la hausse des prix de la viande. Lors d’une conférence de presse le 9 janvier, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a déclaré qu’il était prématuré d’aborder cette question, soulignant que des évolutions positives pourraient survenir d’ici à cinq mois. Ce débat, alimenté par les médias et les réseaux sociaux, reflète l’inquiétude des citoyens face aux défis économiques. L’annulation de cette fête, essentielle à l’identité culturelle et religieuse du Maroc, serait une première si elle venait à se confirmer.
RISSALATE AL OUMMA : Le Code pénal fait son entrée au Parlement. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a déposé un projet de réforme du Code de procédure pénale à la première Chambre du Parlement, après des mois de révision par le Secrétariat général du gouvernement. Ce texte vise à encadrer les procédures d’enquête, la prévention de la torture, et à limiter la détention préventive, désormais exceptionnelle. Il introduit des technologies numériques, comme l’enregistrement audiovisuel et la signature électronique, et renforce les mécanismes de lutte contre le crime organisé. Le projet, qui encadre les mandats d’arrêt internationaux et les exceptions judiciaires, ambitionne de garantir des sanctions basées sur des décisions judiciaires justes et légales.
BAYANE AL YAOUME : Casablanca : clap de fin pour les gardiens de voiture ? Les autorités de Casablanca ont décidé de suspendre l’émission et le renouvellement des permis des gardiens de voitures, motos et autres véhicules, une initiative saluée par la société civile. Ce système de licences, jugé problématique et transformé en privilège, entravait le développement du stationnement. À Agadir, une pétition contre des redevances jugées illégitimes est en préparation. Cette décision, inspirée par Tanger, vise à supprimer la gestion contestée des espaces publics et à instaurer un système plus transparent pour les automobilistes.
AL ALAM : Agadir : Akhannouch engagé pour la culture amazighe. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réaffirmé, dimanche à Agadir, l’engagement du gouvernement à promouvoir la langue amazighe, avec des projets intégrant cette langue dans les administrations publiques et l’éducation. Il a salué le roi Mohammed VI pour l’officialisation de l’amazighité et la proclamation du 14 janvier, Nouvel An amazigh, comme jour férié. La célébration de l’an 2975 inclut des expositions, des dégustations culinaires et des concerts, organisés à Agadir jusqu’au 17 janvier. Ces festivités renforcent l’identité marocaine en mettant en lumière la richesse culturelle amazighe, dans un programme varié couvrant plusieurs lieux emblématiques de la ville.
ASSABAH : Le déclin du Polisario et l’isolement de l’Algérie. L’isolement croissant du “Polisario” sur la scène africaine et internationale reflète un changement de posture de nombreux pays, qui soutiennent désormais la proposition d’autonomie du Maroc. Le retrait de la reconnaissance par la République du Ghana symbolise cette tendance, avec des pays africains et latino-américains prenant conscience des dangers stratégiques liés au soutien à des mouvements séparatistes. Parallèlement, la diplomatie algérienne est de plus en plus en difficulté, face aux tensions internes et externes. Le soutien au “Polisario” devient une tentative désespérée d’Alger pour préserver un projet séparatiste désormais largement discrédité.
AL ITTIHAD AL ICHTIRAKI : France : une république en péril ? L’Hexagone traverse une crise profonde, marquée par une instabilité politique et sociale. François Bayrou, premier ministre, peine à fédérer, tandis que la droite se divise et que l’extrême droite progresse. Le gouvernement mise sur un discours sécuritaire et anti-immigration pour détourner l’attention des problèmes structurels : effondrement des services publics, inégalités croissantes et défiance envers la classe politique. Les dérives sécuritaires menacent les libertés fondamentales, tandis que quarante ans de politiques néolibérales ont fragilisé le modèle républicain. Un sursaut est nécessaire pour réinventer une démocratie inclusive, restaurer les services publics et éviter un effondrement qui pourrait ouvrir la voie à l’extrême droite.