La presse arabophone du 2 janvier 2021
ASSABAH : Une bataille d’émancipation féminine au PJD. Au sein du Parti de la justice et du développement (PJD), une « révolte » se profile à l’horizon. Les dirigeantes, parlementaires et militantes du parti ont décidé de s’insurger contre l’aile idéologique de la formation politique islamiste, le Mouvement unité et réforme (MUR). Les « Cheikhs » du mouvement, au bras long en tout ce qui concerne la gestion du parti, essaie de serrer l’étau sur l’action politique des femmes. Selon les sources du journal, ces dernières ont décidé de relever le défi et de suivre le modèle de Amina Maelainine, Imane El Yakoubi et Aâtimad Zahidi. Dans un premier temps, cette «bataille d’émancipation politique et idéologique» sera menée sur les réseaux sociaux à travers des publications des militantes, poursuivent les mêmes sources.
Cadeau de fin d’année pour les policiers. Dans les premières heures du vendredi 1er janvier, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé une bonne nouvelle à ses fonctionnaires. Les listes de promotion ont été affichées, portant les noms de 10.210 éléments de la sûreté, toutes spécialités confondues. Un mouvement de mutations a aussi été initié et concerne des Walis de la sûreté, des inspecteurs généraux et des chefs de districts et de circonscriptions.
AL-AKHBAR : Marocains en Syrie et en Irak, coup de com’ pour Ouahbi ? Le SG du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi, avait demandé la création d’une commission parlementaire pour statuer sur la réalité du vécu des citoyens marocain dans certaines zones de conflits comme en Syrie et en Irak. Des sources indiquent au journal que le but de Ouahbi est de créer une polémique politique et de s’attirer les projecteurs des médias. Cette commission, dont la création a été refusée dans un premier temps, puis acceptée par le président de la Chambre des Représentants sous le coup de pressions, n’a pas été formée plus d’un mois après cet accord. Il est fortement exclu que ses membres se rendent dans les zones de conflits pour faire des rapports…
Régime de retraites des parlementaires : Benchamach bloque la liquidation. La Chambre des Conseillers a refusé d’amender ou d’approuver la proposition de liquidation du régime des retraites des parlementaires transférée par la Chambre des Représentants. Des sources rapportent que le président de la Chambre, Hakim Benchamach, est d’accord sur le principe de la liquidation, mais veut y procéder autrement. À l’inverse de la 1re Chambre, la caisse des retraites des Conseillers est pleine. Pas question donc de suivre le même « régime sévère » appliqué aux Députés, mais plutôt de distribuer le pactole sur les Conseillers, sans verser le moindre centime à l’État. En somme, les Conseillers actuels recevront leurs cotisations intégrales, alors que les Députés de la 1ère chambre se verront ponctionnés 30% de leurs contributions.
AL-MASSAE : 2020, l’année des héros. Dans une édition spéciale 2020, le quotidien rapporte des témoignages de blouses blanches et d’employés du secteur de la Santé, «l’armée de héros qui a fait face à la pandémie». Des histoires poignantes émanant de héros de toutes les régions. Par exemple, Loubna, infirmière à Taroudant, raconte la « routine infernale » à laquelle s’est assujetti le personnel de son hôpital des mois durant, et se remémore une scène tragique : un sexagénaire et son fils trentenaire, atteints de la Covid-19, qui avaient été admis dans le même état critique. «Les appareils d’assistance respiratoire étaient tous attribués à des malades dans un état sérieux. On attendait que l’état de l’un d’eux s’améliore pour sauver le père ou le fils. Une patiente a commencé à mieux se porter et nous a demandé de l’attribuer à l’un d’eux, dont l’état se détériorait rapidement. On a voulu en équiper le sexagénaire, mais il nous a dit de prioriser son fils jeune et qui mérite de vivre». Idem pour le fils qui a dit : «laissez-moi mourir mais sauvez mon père s’il vous plait»…
Istiqlal : Chabat montre patte blanche. Le sulfureux ex-SG de l’Istiqlal cherche à sortir de son « isolement » pour se présenter aux prochaines élections. Sa seule voie, difficile et parsemée d’embûches, est de convaincre les istiqlaliens, à leur tête le SG actuel et ex-rival Nizar Baraka (qui ne voit pas d’un bon œil le retour de Chabat), de lui accorder une nouvelle fois leur confiance. Le seul avantage qui puisse motiver Baraka de lui permettre de se présenter au nom de l’Istiqlal est celui de ramener Fès, fief historique du parti, au bercail. Il faut avouer que Chabat, maire de Fès à plusieurs reprises et disposant d’une large base de « fidèles » dans la ville, est le seul opposant crédible qui puisse renverser le maire actuel, Driss El Azami.