La presse arabophone du 26 octobre 2020
ASSABAH : Une rentrée politique avec des dossiers « minés ». Le quotidien consacre sa page politique aux dossiers brulants de la rentrée. Le ministre de l’Économie a dressé un tableau sombre de la situation économique lors de la présentation du PLF 2021. D’où va-t-on pouvoir se procurer les 120 milliards de dirhams à injecter dans l’économie nationale, et 230 autres milliards pour soutenir l’investissement public ? Le journal s’interroge. Il cite également un politologue qui pointe du doigt l’échec des gouvernements successifs à résoudre la problématique budgétaire, se contentant de solutions provisoires. Une pratique que veut pourtant réitérer le gouvernement actuel, en faisant face à l’absence de croissance et à la rareté des sources de financement par la solution « facile » : l’imposition de nouvelles taxes. Les syndicats sont tous mobilisés contre « l’esprit » du PLF 2021 et avertissent qu’il met «la paix sociale en jeu».
Des riches épargnent en Bitcoin. Certains riches échangent leur épargne en Bitcoin, malgré l’interdiction formulée par l’Office des Changes à ce sujet. Ce dernier avait créé une cellule pour traquer les échanges en bitcoin en coordination avec Bank Al-Maghrib. Cependant, des réseaux spécialisés en Bitcoin possèdent des équipements électroniques high-tech, dont les « Bitcoin Miner », leur permettant de rester à l’écart de cette surveillance. Des Syriens et des Turcs spécialisés dans ce trafic offrent leurs services aux start-ups désireuses de spéculer dans les marchés impliquant le Bitcoin. Certaines personnes aisées, pour leur part, choisissent cette monnaie pour cacher leur épargne au lieu de l’immobiliser dans des comptes bancaires à un taux de rendement jugé très faible.
AL-MASSAE : Politiciens et héroïne : Interpol enquête. Une brigade spéciale d’Interpol enquête, en coordination avec la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), autour des ramifications d’un réseau international de trafic d’héroïne et de blanchiment d’argent. Le réseau entretiendrait des liens avec une mafia européenne, et des suspects sont sous surveillance en France, aux Pays-Bas (Rotterdam) et à Melilla. Des membres du réseau sont issus de Nador et auraient des liens avec des politiciens et des hommes d’affaires dont les sources de rentrées financières font actuellement l’objet d’une enquête.
Président communal, il tente de kidnapper son rival. La brigade régionale de la police judiciaire de Fès a interrogé, pendant plus de 10 heures, le président de la commune d’Imouzzer-Kandar suite à la plainte d’un acteur associatif. Ce dernier accuse l’élu d’avoir planifié son kidnapping. Le président communal, peu tolérant aux critiques récurrentes de la société civile, aurait diligenté deux personnes pour kidnapper le militant associatif vers un lieu inconnu et le violer. Une des deux personnes précitées aurait admis à la police la véracité de ces accusations.
AL-AKHBAR : Migration des mineurs, nouvelles restrictions. Des sources informées révèlent que le directeur général de la Sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi, veut serrer l’étau sur la migration clandestine des mineurs vers le Maroc. Il serait d’ailleurs derrière la récente décision du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, publiée le 23 octobre. Elle stipule que toute personne étrangère mineure désireuse d’obtenir une autorisation exceptionnelle de déplacement doit s’orienter vers les services de la Sûreté nationale ou de la Gendarmerie, munie d’un document prouvant que l’un de ses parents séjourne de manière régulière au Maroc.
AL-AHDATH : La pandémie profite de l’indulgence sociale. Malgré des mesures successives adoptées durant les deux derniers mois dans la région de Casablanca-Settat, le nombre des cas positifs à la covid-19 augmente à un rythme soutenu, dépassant les 2000 cas par jour. Le Pr. Mustapha Ennaji, virologue, indique que la densité démographique et le nombre de déplacements quotidiens dans la région, spécifiquement dans la ville de Casablanca, favorise la prolifération du virus. S’y rajoutent le nombre très élevé de rassemblement, parfois nécessaires mais souvent motivés par l’insouciance. Najia Lakhal, responsable de la Santé à Casablanca, déclare que l’étape de la prévention est dépassée et que l’indulgence générale risque de conduire la métropole à une situation épidémiologique hors de contrôle.