La presse arabophone du 10 juin 2020
COMMUNIQUÉ : Prolongation de l’état d’urgence et déconfinement. À l’issue du Conseil de gouvernement ce mardi soir, l’exécutif a décidé de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet. Une première information faisant mention du 8 août, date préconisée par le ministère de l’Intérieur, avait été auparavant annoncée par divers médias ce qui a rendu la situation un peu confuse. Puis, durant la nuit, un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé a annoncé les premières modalités du déconfinement progressif qui débutera à partir du 11 juin.
AL-MASSAE : Une vague de chômage menace le Maroc. Les pertes colossales concédées par l’économie nationale depuis l’annonce de l’état d’urgence sanitaire ont incité le gouvernement à se préparer au pire. De nombreux secteurs sont à l’arrêt depuis longtemps, et des milliers de salariés risquent de perdre définitivement leurs emplois à cause des effets de cette pandémie. L’exécutif essaie tant bien que mal d’anticiper les choses et, ainsi, éviter une importante vague de chômage suite aux licenciements de salariés et de cadres. Au contraire de ce qu’il peut paraître, ces licenciements ne sont pas exclusifs au secteur privé mais s’étendent également à certaines entreprises publiques à l’image de la Royal Air Maroc.
ASSABAH: Elalamy interdit l’importation de masques sanitaires. En ce qui concerne l’autorisation des importations de masques sanitaires fabriqués à l’étranger, le ministère de l’Industrie a tiré le tapis sous les pieds de son homologue de la Santé. Dans ce volet, le département de Moulay Hafid Elalamy a édicté de nouvelles mesures visant à protéger les producteurs nationaux, en plus du respect des normes en vigueur. Une liste spécifique des produits locaux « protégés » a été fixée suivant une «bonne lecture des données de la production nationale», rapportent les sources du journal. L’importation de tout produit qui a les mêmes références et caractéristiques de ceux de cette liste a été interdite.
Cinq ans de prison sans jugement. La Chambre criminelle de la Cour d’appel à Rabat vient de se saisir du dossier d’une ex-fonctionnaire de la protection civile. Fait ahurissant, cette dernière a passé 5 ans en détention provisoire au complexe pénitencier El Arjat de Salé sans que son affaire ne soit jugée ou qu’elle n’écope d’une sentence. À la source du blocage, la concernée adopte des comportements bizarres dès qu’elle met les pieds au tribunal «pour laisser croire à une prétendue déficience mentale», avance le quotidien. Plusieurs médecins se seraient excusés de ne pas pouvoir effectuer une expertise médicale et confirmer la bonne santé mentale de la concernée, poursuivie pour de multiples arnaques.
AL-AKHBAR : Football : 75% des clubs contre la reprise du championnat. Citant des sources concordantes, le quotidien rapporte que 75% des clubs marocains des D1 et D2 s’opposent à la reprise de la Botola Pro. Une majorité de ces équipes vit une crise financière sans précédent. Plusieurs clubs ne se sont pas acquittés des salaires de leurs joueurs. Un bon nombre de ces derniers, protestant contre leur « marginalisation », a décidé de boycotter les futurs entraînements. La reprise du championnat peut aggraver cette situation, les clubs faisant face aux dépenses liées à la tenue des matchs et à l’absence de rentrées financières (matchs sans public). Selon une source proche du dossier, les autorités marocaines auraient finalement décidé de mettre fin à la saison 2019/2020.
AKHBAR-AL-YOUM : Covid-19 : un essai clinique crée la polémique. À Tanger, un essai biomédical mené sur un échantillon de 125 patients atteints de Covid-19 fait jaser. Des étudiants de la faculté de médecine effectuent, au profit de l’Institut national de la santé, une étude clinique autour de l’immunité des malades. Partant du postulat que des malades pouvaient avoir contracté antérieurement le virus de la tuberculose mais sans en manifester les signes, l’essai vise à vérifier si les anticorps développés par la suite atténuent ou non l’agressivité du nouveau coronavirus dans le corps. Le corps médical et infirmier de l’hôpital Duc de Tovar de Tanger, où sont soignés les malades du Covid-19, proteste vivement contre ces travaux qui «attisent la colère des patients».
AL-AHDATH : Les marocains se plaignent du Médiateur. Le quotidien titre ainsi sur la relation entretenue entre les citoyens et l’Institution du Médiateur du Royaume. Entre 2011 et 2018, l’Institution a reçu 75188 doléances. Peu d’entre elles ont pu aboutir. L’institution a estimé que seulement 17373 plaintes entraient dans le cadre de ses attributions. Elle a émis 1941 recommandations à leur égard. Au final, l’administration n’a mis en application que 761 de ces recommandations. Cependant, le quotidien indique que l’Institution oriente les dépositaires des doléances qui n’entrent pas dans le cadre de ses attributions vers les services concernés.