La presse arabophone du 8 juin 2020
ASSABAH: Des marchés négociés à 2 MMDH. Les marchés passés par le ministère de la Santé en période de pandémie font toujours jaser. Des « pôles » influents au ministère sont dans une course contre le temps pour annuler les marchés précédemment octroyés et les passer de manière négociée, et ce pour profiter des dérogations actuelles suite à la suspension des procédures spécifiques aux marchés publics. Les marchés relatifs à l’équipement des nouveaux CHU de Tanger et d’Agadir, auxquels 2 milliards de dirhams ont été dédiés, viennent d’être annulés par ces « pôles » qui chercheraient un meilleur deal ailleurs. Ces deux infrastructures font pourtant l’objet de protocoles d’accords entre l’État marocain et des fonds de pays du Golfe.
Des « moqadems » tirent profit des aides financières. Des sources d’associations de microcrédit ont révélé que des auxiliaires d’autorités (moqadems) ont demandé à obtenir des aides financières non réclamées pour «les acheminer vers leurs destinataires». Il s’agirait là d’un stratagème pour s’approprier ces allocations octroyées par le Fonds spécial de la gestion de la pandémie, explique le journal. Les agences chargées de la distribution de ces aides ont exigé des moqadems une autorisation des caïds ou des pachas. Les aides non réclamées sont supprimées dans un délai de 15 jours après la réception du code par SMS. Alerté par les agences, le ministère de l’Intérieur enquête sur ces comportements, ainsi que sur la présence de notables et de propriétaires terriens dans la liste des bénéficiaires des aides financières.
AL-MASSAE : Entreprises : le test PCR entre 100 et 500 DH. En dépit des instructions royales pour mener une large campagne de dépistage au sein des entreprises, ces tests de dépistage ne seront pas gratuits. Ils coûtent entre 100 DH pour les tests rapides et 500 DH pour ceux PCR. Seuls les laboratoires accrédités par le ministère de la Santé sont habilités à effectuer cette opération. Le patronat devait mener cette campagne en partenariat avec les ministères de la Santé et de l’Intérieur, afin de protéger les salariés et de circonscrire la propagation de la pandémie.
AL-AHDATH : Hydroxychloroquine : le Maroc renforce son stock. En préparation de l’après-confinement, le ministère de la Santé a importé 1,1 tonne de la matière première utilisée dans la fabrication de l’hydroxychloroquine, indiquent des sources au journal. Cette quantité rejoint les 6 millions de comprimés commandés auprès d’un laboratoire indien et dont le ministère a accusé réception. Ces quantités ne sont pas stockées en vain, expliquent les mêmes sources, surtout que ce médicament est distribué gratuitement aux malades autres que ceux atteint du Covid-19, et dont l’hydroxychloroquine intègre également le processus thérapeutique.
AKHBAR-AL-YOUM : Télé-Ramadan : 80 plaintes reçues par la HACA. Deux semaines après la fin du Ramadan, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) dévoile son évaluation des programmes diffusés sur les chaînes publiques durant ce mois. Entre le 3 et le 21 mai dernier, la HACA a reçu 80 plaintes de citoyens concernant ces programmes. Elles concernent principalement des feuilletons et sitcoms diffusées sur Al-Aoula et 2M, surtout les œuvres de fiction. Cependant, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle relevant de la HACA estime que la liberté de création, notamment quand il s’agit d’œuvres de fiction, fait partie intégrante de la liberté de la communication audiovisuelle consacrée par la loi 77-03 relative à la communication audiovisuelle. Cependant, le Conseil appelle à la réalisation d’étude périodiques de mesure de la satisfaction du public à l’égard des contenus diffusés.
AL-AKHBAR : Exportations de médicaments : le ministère de la Santé ouvre (enfin) la porte au dialogue. Après la décision de l’Administration des Douanes annulant toutes les restrictions imposées par le ministère de la Santé aux exportations de médicaments non utilisés dans le protocole thérapeutique du COVID-19, le département d’Aït Taleb s’est vu contraint d’entamer le dialogue avec les exportateurs. Une série de réunions est prévue avec les représentants du secteur pharmaceutique. Le ministère a justifié son «protectionnisme» par le souci de garantir une autosuffisance des différents médicaments, préservant ainsi «les intérêts supérieurs» des marocains contre de probables pénuries. Les sociétés productrices de médicaments déclarent avoir accusé un manque à gagner dépassant les 250 MDH à cause des mesures restrictives imposées par le ministère à l’export.