La presse arabophone du 27 mai 2020
ASSABAH : Rabat : un responsable sécuritaire déchu à cause du travail forcé. Un chef de district de sûreté à Rabat a fait l’objet d’une enquête administrative autour de l’exploitation d’une policière sous son autorité, la transformant en une bonne pour son ménage. En effectuant des travaux domestiques au profit de la mère du responsable, l’agent de police s’est gravement blessée dans un accident. Interpellée par ses camarades policiers, la femme a été prise d’une crise d’hystérie et a été transportée d’urgence dans un hôpital psychiatrique. Après avoir formulé sa conviction que le concerné est coupable, le patron de la DGSN, Abdellatif Hammouchi, l’a déchargé de ses missions et l’a affecté sans mission à la Préfecture de police. Précédemment vice-préfet de police, le mis en cause dirigeait 5 arrondissements de sûreté d’une main de fer, en plus de brigades de la police judiciaire, de renseignements généraux et de la circulation.
La pandémie prive Casablanca de poissons. Les autorités de Casablanca ont décidé, mardi 26 mai, la fermeture du marché de gros au poisson pour une durée de 10 jours. La détection de dizaines de cas de contaminations parmi les professionnels de ce marché l’érige en nouveau foyer pandémique. La décision n’est pas passée sans provoquer la grogne des marchands de poisson. L’un d’eux a expliqué au journal que les professionnels ont été notifiés au sein même du marché et sommés de le quitter sur le champ, ce qui leur a infligé de grosses pertes. Selon une source médicale, le poisson frais peut être un moyen de transmission du virus. Elle préconise de mettre les produits de la mer au réfrigérateur pendant 24h et les cuire ensuite à petit feu, ce qui permet de tuer le virus.
AL-AKHBAR : Les propriétaires de cafés refusent de rouvrir. À défaut de voir leurs doléances traitées par le Comité de veille économique, les propriétaires de cafés et de restaurants refusent de reprendre leurs activités. L’Association nationale des propriétaires de cafés et de restaurants (ANPCR) exige une réunion avec le Comité avec, à l’ordre du jour, les importantes dettes accumulées par les professionnels (impôts, frais de location, eau et électricité, etc.). S’y rajoute la situation précaire de leurs employés. L’Association accuse le gouvernement d’avoir tourné le dos aux appels à l’aide des professionnels et refuse que ces derniers endossent la note de frais après le déconfinement.
AL-MASSAE : Renault attise la colère des marocains bloqués à l’étranger. Dans le cadre de la reprise de son activité industrielle, Renault a bénéficié d’une autorisation spéciale pour faire revenir ses cadres étrangers depuis la France et la Roumanie vers ses sites au Maroc. Cette information ayant filtré, les marocains bloqués à l’étranger ont exprimé leur vive colère sur les plateformes de discussions et sur les réseaux sociaux. Cette autorisation met le gouvernement en mauvaise posture, sachant qu’il existe des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et même des fonctionnaires et de hauts responsables bloqués à l’étranger depuis la fermeture du territoire marocain, commente le journal, et pour lesquels aucun vol de rapatriement n’a eu lieu.
AKHBAR-AL-YOUM : Le Wydad s’entraîne en secret ? La décision du Wydad de Casablanca de reprendre ses entraînements fait jaser. C’est la seule formation marocaine qui a décidé cela avant la levée officielle de la suspension de l’activité footballistique par la FRMF. On l’accuse de procéder en catimini et en violation des dispositions de l’état d’urgence… ce à quoi a répondu Mohamed Talal, porte-parole du club, que «le terrain du WAC est à Hay Hassani et non à Kandahar», et que tout le monde saura si les équipes du club ont repris leurs entraînements. Selon lui, seulement «3 ou 4 joueurs» s’entraînent dans le stade Benjelloun. Victimes de blessures antérieures, ils essaient de retourner à leur meilleur niveau tout en respectant les mesures de distanciation.
AL-AHDATH : La Samir : le Front de sauvetage appelle à la reprise de la production. Le Front national pour le sauvetage de la Samir n’est pas resté les bras croisés devant la reprise de l’activité de stockage dans la raffinerie. Dans une lettre urgente au Chef du gouvernement et à la Chambre des conseillers, le Front appelle à la reprise complète de l’activité de production de la Samir, celle du raffinage en tête. Le collectif syndical a également incité l’État à faciliter la passation de la raffinerie aux acteurs privés, sinon à mettre la main définitivement sur l’infrastructure et relancer pleinement son activité. Pour rappel, le tribunal administratif de Rabat a donné, le 12 mai dernier, son feu vert à l’État marocain pour exploiter les infrastructures de stockage de la Samir. Cette autorisation judiciaire porte uniquement sur les réservoirs de stockage et ne concerne pas les activités de raffinage.