La presse arabophone du 26 mai 2020
AL-AKHBAR : BTP : les chantiers s’apprêtent à accueillir un million d’ouvriers. Les cloches de la relance sonnent pour permettre à une majorité de secteurs de souffler. Parmi eux, le BTP reste l’un des plus durement touchés par l’arrêt d’activité de ses opérateurs. Plus d’un million d’ouvriers se préparent à regagner les chantiers fermés depuis le 20 mars dernier, annonce le journal. Les activités liées au bâtiment, représentant 6% du PIB, ont fait l’objet d’un « Manifeste de solidarité national » signé par les acteurs du secteur, avec à leur tête le ministère de l’Habitat et les fédérations professionnelles. Ils s’engagent à préserver autant que possible d’emplois et de respecter les mesures de prévention sanitaire sur les chantiers et lieux de travail.
Réouverture prochaine des cafés et des restaurants. Le ministère de l’Intérieur a mis en place un plan pour la reprise d’activité des cafés et des restaurants après la fête de l’Aïd Al Fitr. Ce plan repose sur la réouverture progressive des 200000 cafés du royaume à condition que la distanciation sociale soit respectée au sein de ces établissements. Dans un premier temps, il ne sera pas permis à la clientèle de s’asseoir dans les cafés mais seulement d’emporter leur commande, informe le journal. Le ministère a également conditionné cette reprise par la déclaration des employés des cafés ou restaurants concernés à la CNSS.
ASSABAH : Une arnaque « au Thon » pour puiser dans les deniers publics. À Agadir, une société a mis au point un stratagème pour profiter indûment d’exonérations douanières. L’entité a bénéficié de facilités pour l’importation d’une matière première à valoriser et à exporter par la suite : le thon. Sauf que l’entreprise a orienté les quantités importées de ce poisson au marché local, gagnant facilement une importante marge. À l’export, l’on ne trouve pas de thon dans les conserves produites par cette société, mais des poissons de bien moindre qualité. L’unité gagne ainsi illicitement sur trois fronts : la marge de revente sur le thon importé, la revalorisation de débarquements locaux à faible qualité et quelque 6 milliards de centimes de TVA dont elle a été exonérée. Pour éviter les poursuites, les concernés déclarent simplement la faillite de leur entreprise et en créent une autre à l’activité similaire.
Affaire Souleimane Raissouni : l’enquête prévue après la levée de l’état d’urgence. Le juge d’instruction à la première chambre de la Cour d’appel de Casablanca a décidé, le 25 mai, de poursuivre en état d’arrestation le journaliste d’Akhbar Al-Yaoum, Souleimane Raissouni. Ce dernier a été transféré à la prison d’Oukacha dans l’attente de son interrogatoire détaillé. La date de cet interrogatoire a été fixée au 11 juin prochain. Raissouni est poursuivi pour «séquestration» et «attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violences contre des personnes de l’un ou de l’autre sexe». Les deux chefs d’accusations sont punis d’une peine de réclusion de cinq à dix ans d’emprisonnement.
AL-AHDATH : Abderrahman El Youssoufi hospitalisé pour la 4e fois en 2 mois. L’ex-premier ministre Abderrahman El Youssoufi a été victime, le 24 mai, d’un malaise suite auquel il a été conduit au service des soins intensifs de l’hôpital Cheikh Khalifa à Casablanca. Selon des sources partisanes citées par le journal, l’état de l’ex-premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) est stable. C’est la 4e fois que cette figure mythique du champ politique marocain est hospitalisée en deux mois. El Youssoufi est né le 8 mars 1924 à Tanger. Il a succédé à Abderrahim Bouabid à la tête de l’USFP en 1992, et a occupé le poste de premier ministre du gouvernement de l’alternance (1998-2002).
AL-ALAM : Un mouvement pour le soutien des mineures victimes de diffamation. Plusieurs pages qui ciblent les filles mineures sont apparues sur les réseaux sociaux. Ces pages exploitent des photos d’adolescentes, les modifient et les diffament sous prétexte de «combattre l’indécence». Ces actions ont un effet dévastateur sur ces fillettes, dont une majorité a envisagé le suicide, commente le journal. Un mouvement vient de naître pour assister ces jeunes victimes et les éclairer autour des procédures judiciaires à entreprendre : « Diha Frasek » (intéresse-toi à toi-même). Les instigatrices de ce mouvement préparent également une campagne, rassemblant un nombre de victimes et des femmes de la société civile, pour faire face à cette vague de diffamation et d’humiliation à laquelle font face les filles sur Internet.