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La presse arabophone du 20 mai 2020
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Un projet d’amendement du Code du médicament menace de diviser médecins et pharmaciens | Aveux de Boudrika : Les supporters du Wydad voient rouge | Des milliards de centimes détournés au nom de projets immobiliers | Diversité : 16% des homosexuels marocains militent dans des partis politiques | Des masques sanitaires « Made in prison » | Substitut du procureur violenté à Tanger : affaire classée
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AL-MASSAE: Un projet d’amendement du Code du médicament menace de diviser médecins et pharmaciens. Le groupe istiqlalien à la Chambre des représentants a émis une proposition d’amendement de l’article 29 de la loi 04.17 (Code du médicament et de la pharmacie). Il vise à accorder aux pharmaciens le droit de substituer aux médicaments prescrits par des médecins d’autres médicaments aux propriétés similaires. Ce droit ne peut être mis en avant qu’en cas d’indisponibilité du médicament prescrit en officine et chez les distributeurs, précise le texte soumis par l’Istiqlal. Cependant, cette action menace de déterrer la hache de guerre entre médecins et pharmaciens autour du droit de substitution des médicaments, commente le journal. De tout temps, les médecins étaient contre cette mesure en avançant le risque d’erreur de prescription. Un bras de fer est attendu dans les prochains jours entre les deux corps professionnels autour de ce projet de loi.
Aveux de Boudrika : Les supporters du Wydad voient rouge. À l’heure où le football national est au repos, un récent enregistrement de Mohammed Boudrika, ex-président du Raja de Casablanca, a embrasé le microcosme footballistique. Dans un audio qui a largement circulé sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée, Boudrika admet avoir recouru dans le passé à des manœuvres douteuses pour perturber le rival local du Raja, le Wydad. Furieux, les supporters wydadis ont adressé leurs critiques au président de la FRMF, Fawzi Lekjaâ qui fait selon eux preuve de laxisme contre les actions de sabotage de Boudrika. Ils exigent des explications de Lekjaâ sur le «favoritisme» qui bénéficie à leur rival de toujours.
ASSABAH : Des milliards de centimes détournés au nom de projets immobiliers. Un nouveau scandale immobilier vient de retentir à Agadir. Des promoteurs immobiliers auraient profité des facilités accordées par l’État pour soutenir le logement social, alors que leur offre finale n’intégrait pas ce cadre. Selon les sources du quotidien, ces promoteurs rajoutent des étages supplémentaires à ce qui est convenu dans les plans initiaux et imposent aux citoyens de leur faire des avances sous la table (au noir). De plus, ils ouvrent des comptes bancaires au nom d’une société créée pour stocker les bénéfices loin du regard du fisc. Après avoir conclu des partenariats avec l’État pour réaliser des projets de logements sociaux en faisant attention de cacher les références de la société dans le cahier des charges (n° RC, informations autour des gérants), ils créent une société au nom quasi-identique à la leur pour faire le sale boulot… L’État aurait ainsi perdu, selon le journal, des dizaines de milliards de centimes.
Diversité : 16% des homosexuels marocains militent dans des partis politiques. Au Maroc, les personnes homosexuelles sont très actives sur le plan politique et associatif. C’est le résultat d’une étude pilotée par le Collectif contre la criminalisation et la discrimination à l’égard des minorités sexuelles et religieuses, et dont le quotidien se fait l’écho. Ainsi, l’on apprend que 16% des membres de la communauté LGBT au Maroc militent au sein de partis politiques locaux, alors que 20% d’entre eux s’activent dans de nombreuses associations, dont 6% en milieu culturel et 1% dans les ONG des droits humains et de défense de la diversité du genre. Malgré leur activisme politique et la défense de leurs droits, 29% des membres de la communauté LGBT ont été soit arrêtés, soit emprisonnés par les autorités du pays du seul fait de leur homosexualité. Fait alarmant, 70% d’entre eux ont été victimes d’actes de violences physiques et morales dans des espaces publics et privés.
AL-AHDATH : Des masques sanitaires « Made in prison ». Le quotidien publie une série de photos autour des ateliers de confections de masques sanitaires opérant dans les établissements pénitenciers. C’est un projet récemment lancé par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) en coordination avec plusieurs départements ministériels (Industrie, Intérieur, Santé). Près de 100 détenu(e)s dans 21 institutions carcérales ont adhéré à cette opération. La production journalière de ces unités avoisine les 20000 masques de protection. Les détenus acquièrent ainsi des compétences professionnelles à côté de rémunérations encourageantes qui seront déposées sur leurs comptes ouverts auprès des établissements pénitenciers.
AL-AKHBAR : Substitut du procureur violenté à Tanger : affaire classée. L’épisode de l’altercation entre un substitut du procureur du Roi et deux membres des forces auxiliaires, largement médiatisé, vient de prendre fin. Le procureur a retiré sa plainte et les charges contre ses assaillants ont été abandonnées. Dans des vidéos vues par des millions de marocains, le magistrat avait été violemment interpellé par les forces auxiliaires de la ville lors d’un simple contrôle de quartier. Largement soutenu par le corps des magistrats, le vice-procureur a pourtant préféré tourner la page, épargnant aux mis en cause un inévitable séjour en prison. L’Amicale Hassania des magistrats a estimé que le pardon fait par leur collègue renseigne sur les valeurs sublimes de la profession.