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La presse arabophone du 18 mai 2020
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Déconfinement : El Otmani annonce aujourd’hui le plan de l’État | Les éleveurs nomades poursuivent leurs ravages | La justice permet aux morts de vendre leurs biens immobiliers | La pandémie ne privera pas les marocains de vacances d’été | Des laboratoires mobiles de dépistage pour les zones éloignées | Tanger : les détails autour du scandale des masques sanitaires
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AL-MASSAE: Déconfinement : El Otmani annonce aujourd’hui le plan de l’État. Le Chef de gouvernement, Saâd Dine El Otmani, doit exposer ce lundi le plan de gestion de la crise épidémiologique après la fin de la deuxième période de l’état d’urgence sanitaire. Une levée progressive des restrictions était évoquée, mais les scientifiques du ministère de la Santé opposent leur refus à tout assouplissement, même de manière progressive, explique une source au journal. Le scénario le plus plausible que pourrait annoncer El Otmani privilégierait une levée progressive du confinement, en fonction du nombre de contaminations dans les régions et les provinces. Un assouplissement des restrictions se fera en faveur de certains métiers. En revanche, les mesures limitant le déplacement des citoyens seront maintenues au niveau des villes et des villages. L’interdiction des déplacements entre les villes restera également en vigueur.
Les éleveurs nomades poursuivent leurs ravages. Dans plusieurs régions du Maroc, les éleveurs nomades profitent du confinement des populations locales pour étendre leur zone de pâturage. Cette tendance à profiter gratuitement des plantations d’autrui pour faire paître leur bétail a abouti à de violentes altercations un peu partout, dont la dernière a eu lieu la soirée du 16 dans la région de Doukkala-Abda. Dans le douar Dhamna, les propriétaires de parcelles seraient intervenus pour arrêter les éleveurs alors qu’ils y faisaient paître environ 3000 têtes de moutons et chèvres. Plusieurs locaux ont fini aux urgences, rapporte le journal. Deux personnes, souffrant de multiples fractures, ont été transportées à l’hôpital universitaire Mohammed VI d’El Jadida. Plusieurs autres ont souffert de blessures à l’arme blanche.
ASSABAH : La justice permet aux morts de vendre leurs biens immobiliers. La Cour d’appel d’Agadir a condamné des plaignants à verser 20000 DH à un défendant qu’ils avaient poursuivi pour spoliation de biens d’autrui. Lors de la séance qui a précédé le verdict, le juge avait confronté le défendant par une contradiction remarquée sur deux documents : l’un étant un contrat de location daté de 1999 où il prétend louer « son » bien immobilier au père des plaignants, et l’autre étant le certificat de décès du présumé « locataire », disparu en 1997. Logiquement donc, le père des plaignants n’était plus de ce monde au moment de l’établissement du contrat avancé par le défendant ! Malgré cette preuve jugée irréfutable par le quotidien, la Cour a eu un autre avis et a reconnu que ce bien, de 6 km de superficie, était la propriété du défendant «qui fait notamment l’objet de plusieurs plaintes pour fraude», tient à préciser le journal.
La pandémie ne privera pas les marocains de vacances d’été. L’été étant proche, les établissements d’hébergement se préparent à accueillir leur clientèle, ce qui leur sera possible après avoir honoré la totalité des exigences qui seront dictées prochainement par les autorités. Les hôtels misent sur le tourisme interne pour compenser leurs pertes, surtout que la fermeture des frontières risque de durer, estime le journal. Des sources informent qu’un plan de reprise de l’activité touristique est en cours d’élaboration par le ministère de tutelle en coordination avec le ministère de la Santé. Une batterie de mesures sera dictée aux hôtels, auberges et autres établissements d’accueil, et qui fera office de référence pour octroyer les autorisations à ces opérateurs. Toute violation de ces mesures aboutira à la fermeture de l’établissement concerné.
AL-AHDATH : Des laboratoires mobiles de dépistage pour les zones éloignées. Le premier laboratoire mobile pour le dépistage du Covid-19 a été équipé samedi dernier. Cinq autres seront aménagés pour passer à l’étape de dépistage massif, notamment dans les zones éloignées et difficiles d’accès. À ce jour, 4000 échantillons de cas suspects de contamination sont analysés quotidiennement par les 17 laboratoires agréés à cet effet. L’objectif est de relever ce nombre à 10000 dépistages par jour. Pour économiser le temps d’acheminement des échantillons vers d’autres villes, ces laboratoires mobiles pourront fournir les résultats des tests à 100 concernés dans la journée même, ce qui permettra d’identifier les cas positifs rapidement et d’empêcher qu’ils côtoient d’autres personnes.
AKHBAR-AL-YOUM : Tanger : les détails autour du scandale des masques sanitaires. Sept membres sur les douze qui composent le bureau tangérois de l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (AMITH) ont démissionné jeudi 14 mai. Ils dénoncent la mauvaise organisation qui a marqué l’opération de production et de distribution de 4 millions de masques gratuits aux habitants de la région. Cette opération s’est transformée en démarche lucrative alors qu’elle était censée être caritative. Un des démissionnaires s’est confié au journal, déclarant que le président de l’AMITH, Mohammed Boubouh, était à l’origine de l’idée. Il a pu mobiliser plusieurs unités industrielles pour produire plus de 3 millions de masques. Cependant, il a consacré 2 millions de ces masques au ministère de l’Intérieur et en a écoulé 200000 sur le marché, pour des rentrées de 11 millions de dirhams. «Un choc» qui aura des répercussions plus graves que la simple démission de membres du bureau de Tanger, promet la source du journal.