La presse arabophone du 16 mai 2020
ASSABAH: Un décès sauve les marocains bloqués à Melilla. Vendredi 15 mai, le Maroc a décidé de rapatrier 200 de ses ressortissants bloqués dans l’enclave de Melilla par le passage frontalier Béni Ensar. Cette décision « surprenante » serait motivée par le décès d’une jeune marocaine de 35 ans dans le campement d’hébergement installé à Plaza Del Toro. Une source informée indique au journal que le royaume veut éviter une escalade de tension parmi les marocains coincés à Ceuta et Melilla, ce qui aboutirait à des protestations incontrôlables. Ces derniers ont émis un communiqué incendiaire où ils accusent le gouvernement de les négliger et menacent d’enchaîner les sit-in devant les consulats et ambassades marocaines dès mercredi prochain.
Le vote à distance gène les Conseillers de la nation. La procédure de vote à distance, adopté par la Chambre des conseillers, a révélé «un scandale tonitruant», dévoile le journal. L’on apprend que le décret-loi autour des dispositions spéciales de l’état d’urgence sanitaire, voté lors de la séance du 12 mai dernier, est passé par 54 voix seulement. Plus d’une cinquantaine de Conseillers ne se sont pas manifestés, sachant qu’ils pouvaient voter de chez eux ! «Ceci pose un grand point d’interrogation sur le refus de ces conseillers de voter, malgré le fait que le bureau de la Chambre leur a fourni tous les équipements nécessaires, et a doté chaque conseiller d’un e-mail personnel. Ceci démontre que l’état des lieux à la deuxième Chambre ne reflète pas un véritable parlement bicaméral», s’indigne le journal.
AL-AHDATH : Le ministère de la Santé recommande de prolonger le confinement. La levée du confinement au Maroc, prévue le 20 mai, pourrait être repoussée de quinze jours. C’est ce qu’auraient recommandé les experts du ministère de la Santé au gouvernement, à deux jours de la présentation du rapport autour de la situation épidémiologique devant le parlement par Saâd Dine El Otmani. Pour cause, la situation épidémiologique ne serait pas encore stabilisée. D’après les sources du quotidien, la levée du confinement serait dangereuse si l’indice de contagiosité du virus (R0) ne se situe pas entre 0 et 0.5. Actuellement, il varie entre 1 et 1.5 et peut même remonter jusqu’à 2,3 comme lors de la parution des premiers foyers pandémiques.
Commémoration des victimes des actes terroristes du 16 mai 2003. Le 16 mai 2003, les marocains se sont réveillés face à face avec une triste réalité : le terrorisme, inconnu jusque-là dans le pays, avait fait son entrée. Des terroristes se sont fait exploser dans deux restaurants, un hôtel et un cimetière juif à Casablanca, faisant 45 morts et 100 blessés. Depuis, les services de sécurité marocains ont adopté une stratégie proactive. Ils ont pu mettre près de 200 cellules terroristes dormantes, au Maroc et à l’étranger, hors d’état de nuire. Le journal consacre un dossier qui rend hommage aux victimes et qui jette la lumière sur les efforts des forces de l’ordre marocains dans la lutte contre le terrorisme.
AL-MASSAE : Bourita lie les mains d’El Ouafi. Après des mois passés à son poste sans se voir délégué de prérogatives, Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargé des MRE, rompra avec sa «présence facultative» dans ce département. C’est ainsi que le quotidien commente le décret préparé par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et qui fixe les attributions du secrétariat d’État chargé des MRE. El Ouafi est désormais sous tutelle complète et directe de Bourita et le texte tient à le confirmer. La titulaire du poste ne peut prendre aucune décision stratégique sans l’aval du ministre, ni proposer des candidats aux hauts postes. De même, elle doit se référer systématiquement à son «supérieur hiérarchique» pour la gestion d’une majorité de dossiers, dont toute décision à caractère financier.
AL-MASSAE : Nouvelle crise au sein de la majorité ? Les composantes de la majorité gouvernementale ne s’entendent que pour se quereller par la suite. Nouvelle pomme de discorde, l’idée émise il y a quelque temps déjà par le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, de la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale. Pour sa première réaction officielle sur ce sujet, le PJD a exprimé, par la voix de son secrétaire général adjoint, Souleimane El Amrani, que l’appel de Lachgar est «hors contexte». «Ce genre de gouvernement suggère que nous avons une crise de légitimité, alors que ce n’est pas le cas», a estimé El Amrani, rappelant que la lutte n’est pas entre les partis politiques mais contre un virus.