La presse arabophone du 11 mai 2020
AL-MASSAE : Souks hebdomadaires : retour progressif à la normale. Les autorités ont décidé de la réouverture progressive de 12 souks hebdomadaires à partir du dimanche 10 mai. Ceux-ci étaient fermés depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. Il s’agit des souks de Sidi Kacem, Figuig, Tétouan, Khénifra, Safi, Rachidia, Fkih Ben Salah, Boulemane, Settat, Chtouka Ait Baha et Khémisset. Les éleveurs ont été autorisés à vendre leur cheptel en respectant des mesures de prévention drastiques. Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), a indiqué au journal que cette réouverture est d’une importance cruciale pour les éleveurs, qui ont subi de grosses pertes. Cet assouplissement survient après la baisse sévère des prix du cheptel et des volailles, à défaut d’espaces réglementés pour la vente.
Remerciements et nominations ramènent le PAM devant les tribunaux. Certains cadres du Parti authenticité et modernité (PAM), remerciés de leur poste de responsabilité au sein du parti par le fraîchement élu secrétaire général Abdellatif Ouahbi, n’ont pas digéré leur mise à l’écart. Mohamed Aboudrar, président du groupe PAM au parlement, a déposé deux plaintes en justice contre «la nomination d’un bureau politique non élu par le Conseil national, la création de la commission d’arbitrage et les remerciements et nominations des SG régionaux». Ces décisions de Ouahbi sont «des transgressions sans précédent dans la gestion du parti, satisfaisant des complexes personnels», a commenté Aboudrar. La guerre entre le clan de Ouahbi et celui de l’ex-SG, Hakim Benchamach, dont fait partie Aboudrar, promet encore des rebondissements.
ASSABAH : Les caïds, émirs de « la guerre » de l’état d’urgence. Le ministère public est aux aguets. Il a mobilisé les procureurs du Roi en vue de parer à tout dérapage entre le ministère de l’Intérieur et le Parti de la justice et du développement (PJD). La relation entre les deux parties est tendue à cause de la gestion de l’état d’urgence sanitaire. Les «chevaliers du PJD» accusent les agents d’autorité d’abus de pouvoir, et de cibler le parti majoritaire par des dispositions «taillées sur mesures», rapporte le quotidien. Pour leur part, des caïds ont déposé des plaintes contre des élus et des militants associatifs les ayant accusés d’abus répétitifs et de profiter de la rente du coronavirus. Ces plaintes ont pu aboutir à l’emprisonnement de certains militant du parti.
Un marché à 20 milliards de centimes suscite des suspicions. Sans annoncer d’appel d’offres, le ministère de la Santé a directement passé, vendredi 8 mai, un gros marché pour l’importation d’un million de kits de test de dépistage rapides Covid-19 à une société casablancaise. La société élue devra importer ces kits laboratoire belges à raison de 200 DH/unité. La passation de ce marché, d’une valeur de 200 millions de dirhams, s’est passée sans même la consultation de la direction achat au sein du ministère, qui a admis au journal ne rien savoir sur cette affaire ! Les entreprises écartées de ce marché, ainsi que des cadres du ministère de la Santé, font peser de grands doutes sur les réelles motivations de cette action, surtout que le ministère a mis tous ses œufs dans un seul panier. La garantie de qualité et le temps de fabrication que nécessite ces tests exigeait de répartir ce marché sur plusieurs sociétés.
AL-AHDATH : Les cadres de l’USFP veulent la tête de Benabdelkader. Les répercussions du projet loi 22.20 relatif aux réseaux sociaux se sont étendues jusqu’aux rouages internes de l’USFP. Les membres du parti sont divisés par les mesures à prendre à l’encontre de leur collègue et ministre de la Justice, Mohammed Benabdelkader, pour avoir porté ce projet de loi à leur insu. Onze membres du Bureau politique de l’USFP ont saisi le premier secrétaire, Driss Lachgar, pour la tenue d’une réunion d’urgence de cette instance, afin d’en discuter. Certains ont appelé le ministre à demander à être relevé de ses fonctions. Lachgar s’oppose à cette démarche et n’a pas voulu donner suite à leur demande.
AL-AKHBAR : Fès : Démantèlement d’une cellule des « brigades électroniques » du PJD. Les éléments de la gendarmerie royale de Fès ont interpellé trois membres du PJD, dont l’un occupe le poste de Secrétaire local du parti dans une commune relevant de la ville. Ce dernier supervisait une page Facebook consacrée exclusivement à la diffamation des responsables, des agents d’autorité, des éléments des forces auxiliaires et de la gendarmerie royale. Les trois accusés ont été déférés devant le parquet qui les a poursuivis en état d’arrestation, avant leur incarcération à la prison locale de Ras El Ma. Durant la période d’état d’urgence, cette page n’a cessé d’être le théâtre d’attaques contre les agents d’autorité et les forces de l’ordre, à grand renfort de noms et de photos, rapporte le journal.