La presse arabophone du 4 avril 2020
ASSABAH : Dons forcés des importateurs de matériel médicaux. Les règles d’importation d’équipements paramédicaux (masques sanitaires, stérilisateurs, thermomètres…) ont changé. L’obtention d’une autorisation exceptionnelle de la Direction du médicament et de la pharmacie obéit maintenant à «des caprices» selon le journal. Répondants aux standards requis, des cargaisons restent pourtant coincées dans les aéroports jusqu’à ce que leurs importateurs acceptent de céder, sous forme de don, une partie de leur marchandise au ministère de la Santé. En échange, ils obtiennent la mainlevée du ministère sur leurs importations.
Refus de marchés douteux de stérilisation Des gouverneurs ont refusé les sollicitations financières de présidents de conseils préfectoraux et provinciaux pour l’achat de produits de désinfection et de stérilisation. Selon le quotidien, certains présidents veulent profiter de la pandémie pour conclure des marchés «douteux» avec des entreprises favorisées, dans le but de rafler une commission sur la marge de ces commandes. Ils voudraient acheminer ces produits vers les communes relevant de leur conseil, et qui pour la plupart n’ont rien demandé, voire avoir même réaliser des opérations de stérilisation à leurs frais.
AL-AKHBAR : Des écoles privées menacent les parents d’élèves. Des milliers de familles marocaines ont reçu des appels des écoles privés leur demandant de s’acquitter des frais de scolarisation du mois d’avril, voire de la prochaine saison scolaire pour certaines. Témoignant au quotidien, des parents d’élèves ont été menacés de suspension ou d’exclusion de leurs enfants. Saïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, a indiqué au journal que la loi ne permet pas à son département d’intervenir sur le volet des prix de scolarisation. Néanmoins, le ministère négocie avec ces établissements, et les académies régionales, pour accorder des facilités de paiements aux familles dans ces circonstances exceptionnelles.
Parlement : l’Istiqlal propose d’orienter des budgets vers le Fonds Spécial. Noureddine Mediane, président du groupe parlementaire du parti de l’Istiqlal, a adressé une lettre à Habib El Malki, président de la Première chambre. Mediane a demandé d’orienter, provisoirement et jusqu’à la sortie de la crise, les accréditations financières réservées aux déplacements et à l’hébergement, ainsi que le budget alloué à la diplomatie parallèle, vers le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus. Le Parlement dispose d’un budget de 481 MDH, dont 200 MDH pour couvrir les indemnités mensuelles des députés.
AL-AHDATH : Des pertes de 1,3 milliard de dollars pour la RAM. L’Union Internationale du Transport Aérien (IATA) a publié un rapport dans lequel il est estimé les pertes financières des compagnies aériennes de la région MENA à cause de la pandémie. L’Union a évalué à 1,3 milliards de dollar les pertes financières de la Royal Air Maroc (RAM), avec des prévisions de recul de la demande de 38%, et de pertes d’emplois de 372000 personnes dans le transport aérien national. Le rapport a également estimé à 3,8% le repli du PIB.
AL-MASSAE : Des frais inopportuns indignent la clientèle des banques. Des banques ont infligé à leur clientèle, dont le salaire tardait à être versé, des frais de pénalités suite au retard de paiement de leurs échéances de crédits amortissables. «Ces comportements mettent le GPBM dans un grand embarras», commente le journal. Certaines échéances ont été reportées automatiquement (crédit Fogarim) et d’autres sur la base d’une demande par les employés des entreprises en difficulté. Mais pour ceux qui n’ont rien demandé, les banques ne leur ont même pas accordé un jour de délai. «Mieux encore, les prélèvements ont eu lieu les 30 et 31 mars. Faute de liquidités dans les comptes, des amendes ont été infligées», s’indigne le journal.