La presse arabophone (hebdos) du 19 mars 2022
Al Ayam : Les mutations « dangereuses » dans la société marocaine. Audace dans le rapport avec la religion, crise des valeurs morales, minimisation du rôle des intellectuels et des politiciens… La société marocaine a connu de profondes transformations en l’espace d’une génération. En l’espace d’un peu plus de 20 ans, le Maroc a connu une transition rapide d’une communauté principalement rurale vers une société urbaine qui subit de plein fouet « la révolution numérique ». L’hebdo se penche sur les causes et les caractéristiques de ces métamorphoses avec le théologien Abdelwahab Rafiki (Abou Hafs) et le politologue Mohamed Aourid.
Al Watane Al Ane : L’intellectuel marocain, les raisons d’un éclipsement . Dans un dossier de 8 pages, le quotidien fait intervenir des hommes et femmes de lettres, des artistes, des chercheurs et des penseurs pour expliquer le pourquoi de la disparition « choisie » des intellectuels de la scène et de leur refus d’aborder les questions d’intérêt public. Longtemps victimes d’une mise à l’écart à la faveur de voix plus populistes qui savent jouer sur les bonnes notes, les hommes de culture ne veulent plus quitter le confort de leur zone d’ombre et soutenir les causes sociales justes. Les intervenants livrent des explications étoffées sur les raisons de ce phénomène.
Al Ousboue Assahafi : Ces 100 millions de marocains… Les entreprises marocaines devraient peut-être accorder plus d’attention à leurs statistiques, estime Al Ousboue dans son éditorial. Les chiffres combinés communiqués par les différents opérateurs de téléphonie mobile laissent penser que le parc national s’élève à 50 millions d’usagers. Récemment, l’ONCF avait indiqué que 34 millions de « personnes » avaient emprunté le train en 2021 (sur 36 millions ?). Le journal estime que l’usage récurrent « d’usager », au lieu de « puce téléphonique » ou « billet de train », prête à confusion et sème le doute chez le grand public quant aux données contenues dans les recensements officiels.
Al Oumma : Le transport routier, des « points faibles » qui perdurent. Le journal revient sur les éléments qui tirent vers le bas la qualité du transport routier au Maroc. Quelque 73% des agréments octroyés pour les transports de voyageurs font l’objet d’une exploitation indirecte, c’est-à-dire « loués » dans l’illégalité par leurs détenteurs à des tiers qui les exploitent, d’où la hausse du nombre de litiges entre les premiers et les seconds. Aussi, la grande majorité des opérateurs se concentrent sur une poignée de trajets jugés rentable, d’où une compétition féroce entre les opérateurs. S’y ajoute l’état « délabré » de 64 gares routières qu’il faudra rénover et sécuriser…
Al Mountakhab : Ziyech et Mezouari, le pourquoi et le comment. Ce qui devait arriver arriva. Convoqués cette fois par Vahid pour disputer les barrages du Mondial, Ziyech (Chelsea) et Mezouari (Ajax) n’ont rien voulu entendre. «Nos investigations nous ont conduit à conclure que les deux sont en contact permanent et quotidien», révèle le journal, d’où leur sortie simultanée sur Instagram 12 jours après avoir reçu la lettre de convocation. Leurs « stories » similaires et complémentaires sur les réseaux sociaux laissent suggérer qu’ils ont fermé la page de Halilhodžić depuis longtemps mais qu’ils répondraient à l’appel en cas de son départ. Le journal fustige d’ailleurs le sélectionneur sur ce dossier et soutient les deux joueurs.
Al Michaal : Le Maroc face à « l’axe du mal ». Dans un contexte géopolitique tendu, le Maroc essaie de renforcer ses alliances. La diplomatie marocaine cumule les points positifs, à l’image de son positionnement neutre vis-à-vis des conflits en général, et celui russo-ukrainien en particulier, estime l’hebdomadaire. Ce ne serait pas le cas des «ennemis traditionnels de l’intégrité territoriale du Maroc» que sont l’Algérie et son alliée, l’Iran, qui «ont réussi à se mettre tout le monde à dos». Le journal rappelle dans ce sens le soutien affiché récemment par la Ligue Arabe au Maroc contre l’armement et l’entrainement de séparatistes du Polisario par l’Iran avec la bénédiction de l’Algérie.