La presse arabophone (hebdos) du 26 février 2022
Al Watane Al Ane : Du « Maroc Vert » au « Maroc Noir ». Dans son éditorial, le quotidien craint que le programme gouvernemental de lutte contre les effets de la sécheresse ne dévie de sa trajectoire. Au lieu d’absorber les pertes des petits agriculteurs, il risque de se transformer en «pompe à gonfler les gains des barons du secteur agricole et engraisser les compagnies agro-exportatrices». En effet, 60% de l’enveloppe du programme est dédiée au rééchelonnement de la dette (traditionnellement contractée par les grands agriculteurs). Aussi, 80% des réserves d’eau sont actuellement dédiées à l’irrigation de 16% des terres (dont la production est destinée à l’agro-exportation), ce qui laisse prévoir que ce ne sera pas la dernière crise du genre.
Al Ayam : Grande interview de Lahcen Daoudi. Figure incontournable du PJD depuis les années 90 et rouage essentiel dans les gouvernements Benkirane et El Otmani, Lahcen Daoudi se remémore son expérience dans l’exécutif sans laisser de côté sa légendaire touche anecdotique. Sur 6 pages, on retrouve des détails croustillants, dont certains sont révélés pour la première fois, sur ses différents mandats, tant à la tête du département de l’Enseignement supérieur qu’en tant que ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance. Il se confie aussi sur certains échanges tenus avec le Roi Mohammed VI, Fouad Ali Himma mais aussi sa relation parfois mouvementée avec Benkirane.
Al Mountakhab : «La farce de classe mondiale». Après seulement 10 matchs joués, le Raja de Casablanca s’est séparé de Marc Wilmots, son entraineur «de classe mondiale» comme l’avait qualifié le président Anis Mahfoud. Pire, le club serait dans l’obligation de verser 2 MDH à Wilmots ! Ceci rappelle l’épisode où la FRMF a été victime d’une «fourberie» similaire. Il y a dix ans, un autre belge «de classe mondiale» a été nommé à la barre de la sélection nationale : Éric Gerets. Son salaire faramineux, ses échecs et ceux de Taoussi après lui ont fini par causer le départ du bureau dirigeant de la Fédération de l’époque avec Ali Fassi Fihri à sa tête. Verra-t-on Mahfoud subir le même sort ?
Al Ousboue Assahafi : Les revendications sociales auront-elles raison du gouvernement ? L’hebdomadaire fait observer que les mouvements de protestations se multiplient à une fréquence rapide depuis quelques années. Leurs motivations sont toujours les mêmes : flambée des prix, hausse du taux de chômage et dégradation des conditions de vie de certaines catégories sociales. Ce sont d’ailleurs les sujets phares qui préoccupent actuellement l’opinion publique. L’inquiétude de cette dernière est aggravée par la faiblesse de l’effort de communication de l’exécutif, ce qui présage l’avènement d’autres mouvements de protestations, estime l’hebdo.
Al Michâal : Hausse des prix des carburants : la Samir doit être ravivée. Houcine Yamani, SG du syndicat national des industries du pétrole et du gaz, estime que le prix des hydrocarbures poursuivra sa flambée et que le prix du gasoil à la pompe dépassera les 15 DH/l. Le responsable s’étonne que la raffinerie de La Samir soit toujours à l’arrêt, alors qu’elle peut trouver un acheteur «en 48h» si le gouvernement clarifiait sa politique vis-à-vis du raffinage du pétrole. La Samir peut servir comme levier de négociation pour baisser le prix du produit fini acquis car «le vendeur impose les tarifs qu’il veut lorsqu’un pays n’a pas de raffinerie», explique Yamani.
Al Michâal : «Le sultan et le prisonnier». Dans son dossier de la semaine, le journal s’intéresse au dernier ouvrage de l’écrivain et journaliste Mohammed Seddik Maaninou, «le Sultan et le Prisonnier». Ce recueil décrit la relation versatile entre les Sultans du Maroc et les grandes forces étrangères à base des récits de plusieurs ambassadeurs. Un focus spécial est consacré à la période de règne de Moulay Ismail de 1672 à 1727 et à ses échanges avec le Roi Soleil, Louis XIV. On y retrouve une description des négociations, souvent âpres à l’époque, pour la libération des prisonniers capturés d’un côté comme de l’autre.