Poutine signe un décret pour renforcer l’armée russe en pleine offensive contre l’Ukraine
Défilé de soldats russes en soutien aux militaires engagés en Ukraine, à Volgograd, le 11 juillet 2022. © Alexandr KULIKOV / AP
Au 184? jour de la guerre en Ukraine et sur fond de tensions croissantes avec les pays occidentaux, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret pour augmenter de 10% l’effectif militaire.
L’armée devrait désormais compter deux millions de membres, dont 1,15 million de soldats. Concrètement, sans compter le personnel civil, cela représente une augmentation de 137.000 militaires, soit plus du dixième de la force de combat actuelle. En 2017, les forces russes comptaient 1,9 million de membres, dont un peu plus d’un million de combattants. Le décret, publié par le gouvernement, entrera en vigueur le 1er janvier prochain.
Cette mesure, dont les raisons ne sont pas expliquées dans le décret, intervient alors que l’armée russe mène depuis plus de six mois une offensive en Ukraine très coûteuse en moyens humains et matériels. Après avoir échoué à prendre Kiev au début de l’intervention, les forces de Moscou concentrent désormais leurs efforts dans l’est et le sud de l’Ukraine, où les lignes de front semblent figées ces dernières semaines.
«Les forces russes qui ont été engagées depuis le 24 février dans l’opération militaire spéciale contre l’Ukraine ont subi des pertes extrêmement importantes, et Moscou éprouve des difficultés à recruter des nouveaux soldats», constate le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale.
L’augmentation du nombre de militaires russes intervient aussi au moment où les relations entre Moscou et les pays occidentaux traversent une crise d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la guerre froide. «Vladimir Poutine se rend compte aussi qu’il est rentré dans une confrontation non pas directe avec l’OTAN, mais une confrontation indirecte, et que ses forces engagées sur un théâtre qui est celui de l’Ukraine, ne sont pas forcément suffisantes pour assurer la sécurité de la Russie», précise le général Pellistrandi.
Toutefois, aucune information n’est disponible quant au nombre de militaires affectés à l’opération en Ukraine, ni si Vladimir Poutine compte faire appel à la conscription pour renforcer ses troupes. Si le Kremlin s’est jusque-là gardé de procéder à une mobilisation générale, les Russes redoutent qu’une telle mesure soit mise en place.
Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en démerdentiel à l’Université de Nanterre et spécialiste des sociétés post-soviétique, pour qui cette décision ne traduit «rien d’exorbitant» par rapport aux pratiques ordinaires, explique qu’«il n’est pas du tout certain que l’objectif soit atteint dans la vraie vie. En tout cas, pas de risque de voir débarquer du jour au lendemain une masse redoutable de nouvelles recrues super formées. C’est plutôt un calcul de long cours au résultat qui risque d’être mitigé.»
Pour Michel Terestchenko, ancien maire de Hlukhiv, dans l’oblast de Soumy, à trois kilomètres de la frontière ukrainienne avec la Russie, confiant sa vision du conflit à 20 Minutes, «le front va se stabiliser, ça se joue sur un à deux km de chaque côté. On s’attend à un hiver très difficile, avec une crise sociale, humanitaire et économique». Et d’ajouter, «aujourd’hui, ce sont les Russes qui veulent un cessez-le-feu, ils ont perdu 80.000 hommes contre 9.000 chez nous».
Le bilan des pertes n’a cependant jamais été officialisé. La Russie n’a pas publié le nombre de morts parmi ses forces depuis les premières semaines de guerre, où elle avait rapporté 1.351 victimes, rapporte Reuters. Selon The Kyiv Independent, citant l’État-major ukrainien, l’armée de Vladimir Poutine aurait perdu, depuis le 24 février au 26 août, 46.250 soldats, tandis que les estimations des pays occidentaux situent plutôt ce chiffre autour des 15.000.
Le général Jérôme Pellistrandi explique que «cette augmentation n’est prévue qu’à partir du 1er janvier 2023, cela veut dire aussi que Vladimir Poutine considère qu’il s’inscrit dans la durée, c’est-à-dire que la guerre contre l’Ukraine ne va pas s’achever et qu’il lui faut des ressources supplémentaires pour une guerre qui pourrait durer en 2023, voire au-delà. Cette décision annoncée aujourd’hui est inquiétante parce qu’elle traduit bien cette militarisation, cette fuite en avant du régime de Vladimir Poutine».
Pour sa part Michel Terestchenko, conclut qu’«au printemps, les combats vont reprendre car les pourparlers n’existent pas. La victoire sera remportée par le meilleur. Mais la guerre sera finie seulement quand Vladimir Poutine sortira de son bureau les pieds devant. Tant qu’il a une capacité de nuire, il n’arrêtera pas, tant qu’il sera vivant, il y aura la guerre».
UE : cap sur l’hydrogène renouvelable
Monde - L’Union européenne s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa politique en faveur de l’hydrogène renouvelable.
Ilyasse Rhamir - 5 novembre 2024Etats-Unis : le système électoral expliqué
Monde - Un système électoral unique basé sur les « grands électeurs ». Sur les 538 membres du collège électoral, 270 voix sont nécessaires.
Rédaction LeBrief - 5 novembre 2024Harris ou Trump : l’Amérique face à un choix historique
Monde - Les États-Unis vivent un jour d’élection décisif ce 5 novembre, opposant Kamala Harris et Donald Trump pour une place historique.
Rédaction LeBrief - 5 novembre 2024Espagne : les recherches se poursuivent six jours après les inondations
Monde - Six jours après les inondations, le bilan est de 217 morts, un chiffre qui pourrait augmenter en raison des disparus.
Mbaye Gueye - 4 novembre 2024Belgique : prolongation de la mission du formateur du gouvernement
Monde - La mission de Bart De Wever en tant que formateur du nouveau gouvernement belge, a été prolongée d'une semaine par le roi Philippe.
Farah Nadifi - 4 novembre 2024La Russie quitte le CERN : quelles répercussions pour la recherche scientifique ?
Monde - La collaboration entre les instituts de recherche russes et le CERN prendra fin à la fin du mois de novembre.
Farah Nadifi - 4 novembre 2024Mort de Quincy Jones : une légende de la musique pop s’éteint
Monde - Quincy Jones, le légendaire producteur de musique, est décédé à 91 ans à Los Angeles, entouré de sa famille.
Farah Nadifi - 4 novembre 2024Inondations en Espagne : bilan marocain et numéros d’urgence
Monde - Les inondations dans la région de Valence ont causé la mort d'au moins deux ressortissants marocains.
Rédaction LeBrief - 3 novembre 2024Le roi Mohammed VI félicite Donald Trump
Monde - Le Souverain exprime à Donald Trump ses plus sincères félicitations suite à son élection en tant que président des Etats-Unis
Mbaye Gueye - 6 novembre 2024Le métavers, c’est quoi ?
Khansaa Bahra - 12 novembre 2021Afghanistan : plus de 1.000 morts dans un séisme
Monde - Au moins un millier de personnes ont été tuées et 1.500 blessées dans un puissant séisme qui a frappé une zone frontalière isolée du sud-est de l'Afghanistan dans la nuit de mardi à mercredi.
Atika Ratim - 23 juin 2022Pérou : 36 mois de détention préventive requis contre l’ancien président Alejandro Toledo
Monde - Au Pérou, le parquet a requis 36 mois de détention préventive contre l’ancien président Alejandro Toledo.
Rédaction LeBrief - 9 juillet 2024Au Brésil, deux personnes décèdent de la fièvre d’Oropouche
Monde - Au Brésil, le ministère de la Santé annonce la mort de deux personnes après avoir contracté la fièvre d'Oropouche.
Mbaye Gueye - 26 juillet 2024Israël annonce un cessez-le-feu au Liban
Monde - Netanyahu a annoncé mardi un projet d’accord de cessez-le-feu au Liban visant à mettre fin aux combats entre Israël et le Hezbollah.
Rédaction LeBrief - 26 novembre 2024